Sometimes, life gifts you surprises - Matteo

Finalement les prises de tête s'étaient arrêtés en même temps que les cartons avaient été vidés, bizarre d'une certaine façon. Mais ce n'était pas pour déplaire à Matteo qui n'arrivait plus à vivre de cette façon de toute façon. Il était donc très content de pouvoir enfin profiter de la vie à deux, et uniquement des bons côtés. Il avait eut droit à son massage intégral et l'avait rendu à Cassia dès le lendemain afin qu'elle profite elle aussi de ce petit moment de détente et de plaisir. Et puis ils avaient même réussit à se mettre d'accord sur la couleur des murs que voulait changer Cassia et Matteo avait même donné un coup de main à cette dernière pour le faire. Donc quand Matteo le voulait bien tout se passait bien entre eux et cette vie de couple était même devenue idyllique.

La journée de boulot se passait pas mal non plus. De l'action, de l'entrainement, des interrogatoires, tout ce qu'il fallait pour une bonne journée et encore plus la terminer en beauté. Sauf que Matteo n'allait pas pouvoir faire ce qu'il avait prévu le soir, c'est à dire aller faire quelques courses pour l'achat d'un nouveau canapé pour mettre dans la chambre d'appoint qui allait aussi devenir le bureau.
Alors que Matteo allait se rendre aux vestiaires pour se changer après l'entrainement il avait été attrapé au vol par son chef et celui-ci l'avait gardé dans son bureau bien trop longtemps à son gout. D'une certaine façon ce qu'il venait de lui annoncer l'excitait terriblement mais l'ennuyait aussi beaucoup. Ca annulait pas mal de projets en cours et surtout ça allait bousculer sa vie de couple et pas sur que Cassia apprécie vraiment ce qu'il allait lui dire.

C'est donc à reculons que Matteo finit par se pointer au vestiaire et fit une légère grimace à Cassia en la voyant déjà prête à partir. "- Désolé de t'annoncer ça comme ça mais y'a du changement, je pars en mission pour quelques jours." et il termina par une légère moue, imaginant déjà la déception de Cassia et attendant aussi une réaction.

Alors que je terminai de me changer dans les vestiaires, j’entendis quelqu’un arriver. Ce n’était que Matteo. Je lui adressai alors un léger sourire mais vis rapidement la légère moue que son visage. Etrange. Qu’allait-il me dire ? Qu’on devait faire du rab ? Ou alors seulement lui ? Puis il s’excusa de de voir m’annoncer une telle chose de cette façon, mais qu’il y avait du changement, il devait partir en mission pour quelques jours. Alors là je tombais un peu de haut. Où, comment, pourquoi ? Tant de questions me vinrent à l’esprit. Assise sur un des bancs, je posai mon regard sur Matteo « En mission ? » J’avais loupé quelque chose là c’est certain. Et puis c’est drôlement vague ce qu’il venait de me dire. « Dis-moi en plus… » oui j’avais le droit de savoir non ? Par exemple qu’est-ce qu’il en tendait en disant quelques jours ? Trois ? Cinq ? Dix ? Plus ? Je me le demandais bien. Et surtout une chose très importante me tracassait « Et où est-ce que tu pars exactement ? » Et puis oui ça allait changer pas mal notre programme. Déjà que ce soir après le service on était censé aller faire une emplette pour meubler une des chambres.

C'est vrai que Matteo n'était pas des plus explicites sur ce coup là, mais fallait une entrée en matière afin de ne pas trop affoler Cassia. Il la connaissait et il savait qu'elle ne prendrait pas très bien ce qu'il était en train d'essayer de lui annoncer. Déjà que lui, n'en avait pas plus envie que ça, mais disons qu'il y a des choses qu'on ne refuse pas, surtout quand c'est demandé de cette façon. "- Oui, plus ou moins." lui dit t'il en se grattant légèrement derrière l'oreille, on voyait par là qu'il était un peu nerveux et qu'il savait que ce qu'il allait finir par lui dire ne lui plairait pas. "- Je ne sais pas trop ce que j'ai le droit de te dire..." puis il soupira légèrement avant de finalement se lancer, en attrapant sa veste afin de quitter le vestiaire et de se rendre à la voiture. "- Une affaire sur laquelle j'ai travaillé il y a pas mal de temps déjà, mais je suis le seul qui peut les aider, le seul qui connaisse l'affaire sur le bout des doigts.. c'est à New York.." et Matteo termina par une moue désolé, imaginant déjà la surprise de Cassia quand elle allait comprendre exactement de quoi il en retourne.

J’étais vraiment très intriguée par ce que venais de me dire Matteo. Alors bien évidemment je lui avais demandé plus de détails. Une mission ? Plus ou moins ? Que devais-je comprendre à travers cette réponse ambiguë ? Difficile à savoir. Puis Matt ajouta qu’il ne savait pas trop ce qu’il pouvait me dire concernant cette affaire. Et il semblait bien nerveux. C’était rare de le voir ainsi. Et dans un léger soupire il attrapa sa veste dans le but de quitter les vestiaires. Je fis donc de même, marchant à ses côtés. Matteo m’avoua alors qu’il s’agissait d’une affaire sur laquelle il avait travaillé il y a pas mal de temps. Mais quelle affaire ? Et apparemment il était le seul à pouvoir les aider. Mais aider qui au juste ? Puis ce qu’ajouta Matteo me fit l’effet d’une bombe tout simplement « New-York !? » m’exclamai-je à voix haute totalement prise par l’effet de surprise. J’en avais même oublié qu’il y avait encore un peu de monde dans le hall du poste de police. Je continuai néanmoins à marcher jusqu’à l’extérieur en direction de la voiture « New-York, sérieusement ? Mais c’est à l’autre bout du pays ! » dis-je à moitié surprise, mais aussi perplexe par toute cette histoire. Surtout que si il devait aller à New-York, ce n'était pas l'histoire de quelques jours, impossible. « Et tu oses me dire que c’est seulement pour quelques jours ? » dis-je en le regardant. Il ne fallait pas me prendre pour une idiote, ou essayer de m’amadouer en minimisant les choses.

Matteo s'attendait à ce que ce qu'il était en train de lui dire fasse l'effet d'une bombe, il connaissait assez Cassia pour savoir qu'elle allait être surprise et qu'elle ne pourrait pas cacher cette surprise, pas de la manière dont il venait de l'annoncer. Mais après tout pourquoi tourner autour du pot, ça ne servirait à rien. Et il est clair qu'elle n'avait pas tors non plus sur ce qu'elle ajouta ensuite. "- Je sais Cassy.." et Matteo fit juste une légère moue afin qu'elle comprenne qu'il savait très bien tout ça, et que le dire à haute voix, lui répéter n'y changerait rien. S'il l'acceptait, ce qu'il aurait du mal à refuser vu l'affaire, il ne partirait pas pour deux jours c'est certain. "- En fait j'en sais rien. C'est uniquement une fois sur place que je pourrais savoir si la mission va durer plus longtemps ou juste durer quelques jours. Je saurais pas avant d'y être, mais il est possible que l'infiltration dure quelques temps oui... Si c'est le cas je reprendrai la couverture que j'avais là-bas et... ça risque d'être un peu plus longs.. sans doute quelques semaines..." si tout ce passe bien, parce que c'est risqué de reprendre une vieille couverture surtout quand on a ensuite quitté la ville, les risques sont grands malgré ce qu'on peut penser. Mais ça, Matteo le garde pour lui, il ne veut pas en parler à Cassia, pas maintenant du moins. Et dire que Matteo est totalement contre les relations longues distances, mais pour lui, une fois en mission si cela se fait, il n'y aura aucune relation même avec Cassia, trop de risques et ça il le sait déjà. Mais ce genre de coup de main ne se refuse pas.

Je tombais de haut en apprenant petit à petit ce dont il était question. Mais New-York… C’était si loin. Et ça impliquait tant de choses. Et puis quelque chose me vint à l’esprit, Matteo m’avait parlé de quelques jours, mais vu la distance qu’il y avait avec New-York cela m’étonnerait fort. Et c’est là que Matt m’avoua que pour le moment il n’en savait pas plus. Il devait attendre d’être sur place pour savoir combien de temps il devra rester là-bas. Surtout qu’il s’agissait d’une infiltration. Une infiltration dont je ne saurais rien, et si il arrivait quelque chose ? Je ne pourrais pas le savoir non plus. Pas tout de suite du moins. Puis Matt évoqua alors une absence de quelques semaines. Même si je n’étais plus surprise, j’étais tout de même très déçue, en colère et inquiète aussi. « Quelques semaines… » dis-je en esquissant un léger sourire assez amer. Je montai alors dans la voiture, afin que l’on puisse rentrer. Et moi qui pensais que la soirée allait être bonne, elle s’annonçait tout autrement finalement.

Le trajet se fit en silence, ou presque car au bout d’un petit moment je pris la parole « Et tu as déjà donné ta réponse ? » Oui car d’après ce que j’avais compris c’est son ancienne équipe qui lui demandait un service. Rien à voir avec son service actuel, ce n’était donc pas vraiment un ordre, mais une demande.

Matteo comprenait tout à fait la réaction de Cassia, d'ailleurs à sa place il n'aurait sans doute pas accepté, trop de risque pour une femme. Lui, c'était différent, c'était lui et puis c'était quelque chose qu'il connaissait, ça semblait presque facile même si c'était malgré tout risqué. "- surement pas plus..." mais il sentit aussi qu'il valait mieux pas en rajouter, qu'il fallait laisser le temps à Cassia d'assimiler tout ça. Alors il monta dans la voiture et mit le contact pour ensuite rouler jusqu'au magasin où ils avaient prévu d'aller. Il verrait bien si elle avait changé d'avis ou pas.

Mais une fois dans la voiture elle lui posa la question qui fâche d'une certaine façon, parce qu'elle n'allait pas aimer la réponse. "- Pas vraiment, mais ce n'est pas le genre de mission qu'on a le droit de refuser. Je suis le seul qui peut les aider et refuser serait les mettre dans la mouise, renvoyer un agent sur le terrain, attendre des mois qu'il réussisse à s'infiltrer.. enfin... tu vois le genre." elle était assez bien placé pour le savoir, c'était leur boulot et souvent les infiltrations se préparaient plusieurs semaines à l'avance et certaines même plusieurs mois et parfois elles pouvaient durer des années, par chance ça n'avait jamais été le cas pour eux, mais pour certains ça l'était.

Quelques semaines. Ces deux mots ne cessaient de résonner dans ma tête. Et lorsque Matteo ajouta que ça ne sera pas plus, je pris sur moi pour ne pas répondre. Quelques semaines, c’était déjà de trop ! Puis nous nous étions mis en route, et j’avais demandé à Matteo si il avait déjà donné sa réponse. Apparemment non mais ce n’était pas le genre de mission qu’on pouvait refuser. Autrement dit : il allait accepter, pas de doutes là-dessus. « Oui je vois très bien… » Regardant le route qui défilait à travers la vitre de la voiture j’ajoutai ensuite « Tu vas accepter d’aller là-bas » ce n’était pas une question, plutôt un constat. Un constat pas très réjouissant il faut bien l’avouer.

Et alors qu’on venait d’arriver près du magasin où nous avions prévu d’aller, il se mit à pleuvoir légèrement. A croire que le temps maussade accompagnait la mauvaise nouvelle. Je sortis alors de la voiture, et rapidement on entra dans le magasin. Bon on savait déjà ce qu'on voulait, du moins à peu près. Mais là étrangement, je n'étais plus trop intéressé par l'achat d'un canapé. Alors j'errai dans les différents rayons pour regarder brièvement les différents modèles qui étaient proposés.

Matteo voulait pas qu'elle soit mal mais il est clair qu'avec ce genre de mission ça ne pouvait pas vraiment aller bien. "- J'ai pas vraiment le choix Cassy..." et dans le fond c'était vrai, mais s'il l'avait vraiment voulu il aurait pu s'arranger autrement, demander à voir le dossier via l'internet, discuter en audio conférence. Mais d'une certaine manière, Matteo avait envie d'aller voir ce qu'il en était de ses yeux, de voir s'il était possible de faire cette mission sans retourner sur le terrain et pour le faire et bien il fallait se rendre à New York. Et le hic c'est que Cassia ne pourrait pas le suivre, c'était impossible surtout s'il devait repartir en infiltration, c'était prendre un trop gros risque même si elle était flic et qu'elle connaissait la procédure.

Une fois dans le magasin Matteo remarqua bien qu'elle n'était pas vraiment là, elle était préoccupée, parce qu'elle venait de passer devant le rayon des canapés et qu'elle ne s'était même pas arrêté. Matteo la rattrapa et lui dit simplement, tout près de son oreille. "- De toute façon on verra bien ce qu'il en est une fois sur place, pas besoin d'imaginer tout un tas de trucs, si ça se trouve en à peine deux jours tout sera bouclé." bon, fallait quand même compter une bonne journée pour le voyage mais bon, ça Matteo n'y pouvait rien. "- On le choisi ce canapé ? au moins que tu ais envie d'autre chose."

Matteo n’avait pas le choix selon lui. Pourtant on m’avait toujours dit qu’on avait le choix. Il ne voulait pas décevoir ses anciens partenaires, il souhaitait les aider, je pouvais le comprendre. Mais et moi alors ? Et nous ? On venait tout juste d’emménager ensemble, on parlait régulièrement de nos projets. J’avais l’impression que c’était surréaliste.  

Tout en marchant dans les différents rayons, Matteo vint me rattraper et me dire tout près de mon oreille qu’il fallait attendre d’être sur place pour en savoir davantage. Et qu’il était inutile d’imaginer tout un tas de choses « Tu veux plutôt dire que tu verras ce qu’il en est sur place » et j’avais bien insisté sur le « TU », là-bas il n’y aura pas de « on » comme ici. Par la suite Matt me demanda si on choisissait le canapé, à moins que je n’ai envie d’autre chose « Non on va le choisir, ça serait idiot d’être venu pour rien » Et puis il fallait bien qu’on se mette d’accord et qu’on le choisisse en plus, alors autant le faire vu que nous étions sur place.

Alors je me mis à regarder avec un peu plus d'intérêt cette fois-ci les modèles. Il y en avait beaucoup. mais heureusement on c'était déjà plus ou moins mis d'accord sur la taille du canapé, et à peu près la couleur aussi. Mais on était pas à l'abris d'un changement. M’arrêtant devant un modèle je dis à Matteo « Qu’est-ce que tu penses de celui-là ? » Bon si ça se trouve il n'allait pas du tout aimer, mais valait mieux demander quand même.

A sa réponse Matteo la regarda quelques secondes avant de répondre à son tour. "- Oui, c'est vrai, t'as raison." difficile de dire autre chose en même temps, elle avait un million de fois raison, mais lui parlait de "on" depuis quelques temps déjà et puis même si elle ne pouvait pas venir, il ne voulait pas totalement l'exclure, il n'était pas encore partit. "- Ok." elle lui confirma ensuite qu'elle voulait toujours le choisir ce canapé dont ils avaient parlé et pour lequel ils étaient là dans ce magasin, alors ils allaient le faire. Ils reprirent donc la direction du rayon où se trouvait les canapés et Cassia s'arrêta devant un modèle lui demandant ce qu'il en pensait. Il prit le temps de regarder avant de lui répondre. "- Oui, il est pas mal, s'il te plait, il me plait aussi." après tout ce n'était qu'un simple canapé lit qui servirait de temps en temps, pas un lit pour y dormir toutes les nuits. Mais Matteo devrait quand même faire un peu attention, car il est possible qu'il y dorme une nuit ou deux les fois où ils se prendraient trop la tête, qui sait. Et ça leur arrivait quand même assez souvent quand on regarde bien. "- Peu etre la couleur... quelque chose qui ressorte bien avec la couleur du mur, qu'est ce que t'en dit ?"

Essayant de me concentrer sur la raison pour laquelle nous étions venus ici : le canapé, je m’étais mis à regarder les différents modèles. Bon il y avait un peu de tout et de quoi faire le tri. On avait des critères et un budget aussi, il ne fallait pas l’oublier. Et un modèle correspondait assez à ce qu’on désirait. Alors j’avais demandé l’avis de Matteo qui le trouvait pas mal. Ajoutant que si il me plaisait il lui plaisait aussi. Puis Matteo ajouta qu’on devrait choisir un canapé dont la couleur ressortait avec celle du mur. « Oui c’est pas idiot comme idée » Du coup on avança encore un peu dans le magasin afin de trouver une couleur qui irait bien avec l’ensemble de la chambre. Le premier était trop grand et le prix n’en parlons même pas. Mais par chance, il y avait encore deux modèles qui eux étaient bien dans notre budget et qui correspondaient à ce qu’on voulait. Je regardais alors les deux canapés « Alors, qu’est-ce que tu penses de ces deux-là ? » Bon au moins la couleur correspondait davantage à la couleur de la pièce, c'était déjà un mieux.

Matteo pouvait avoir de bonnes idées parfois, ça lui arrivait, pas toujours des prises de tête. Et ce qu'elle répondit le fit légèrement sourire amusé par ce qu'elle dit. Il la suivit ensuite vers d'autres modèles et remarqua qu'il y avait vraiment de tout en particulier question budget. Voyant lui aussi le prix il fit simplement une grimace qui signifiait - on y pense même pas- en regardant Cassia visiblement ils étaient tous les deux sur la même longueur d'onde.
Et puis elle lui montra deux modèles qui pouvaient tout à fait convenir niveau couleur. Matteo s'approcha d'elle et lui dit simplement à voix basse pour éviter qu'on l'entende "- On devrait essayer ce que ça donne en position allongée, dommage qu'on puisse pas le faire ça m'aurait bien plu de les tester." et bien sur il se mit à sourire sur la fin de sa phrase, "- mais on pourra toujours le faire le jour de la livraison" parce que c'était tellement plein de sous entendu qu'il était difficile de ne pas comprendre où il voulait en venir. Matteo avait presque déjà oublié que ce qu'il venait d'annoncer à Cassia était loin de lui faire plaisir, mais en même temps rien de mieux pour lui faire oublier justement. Un peu de légèreté ça ne peut pas faire de mal. En gros Matt s'en fichait un peu du modèle, celui que Cassia préférait irait très bien. "- On n'a qu'à prendre celui-là il a l'air très bien." de plus le prix était correct.

Avoir des critères bien définis c’est bien, mais parfois ça peut-être un peu casse-pied. Mais bon c’était pour notre maison, notre chez nous. Alors on prenait soin de bien choisir pour que tout soit parfait, ou du moins essayer que tout soit parfait. Du coup, on avait continué à regarder les différents modèles, et deux d’entre eux avait attiré mon attention et celle de Matteo par la même occasion. Et une nouvelle fois, je lui avais demandé son avis. Et alors que je regardais tour à tour les deux modèles, Matteo s’approcha de moi, et vins me dire discrètement à l’oreille qu’on devrait essayer ce que ça donnait en position allongé, et que ça lui aurait bien plus de les tester. J’esquissai un léger sourire. Difficile de ne pas sourire avec un tel sous-entendu, surtout au vue de la situation, là en plein milieu du magasin « Tu ne t’arrêtes donc jamais… » puis j’ajoutai ensuite « Attention, je pourrais te prendre aux mots » dis-je pour plaisanter un peu à mon tour.

Et puis finalement on se décida, Matteo proposa de prendre un des deux modèles qui étaient devant nous « D’accord, va pour celui-là » Après tout il nous plaisait, alors inutile de continuer à chercher pendant des jours et des jours. On trouva ensuite un vendeur pour passer commande, régler la facture, et se mettre d'accord pour le jour de la livraison.

Matteo ne pu que sourire à sa réponse et rajouta "- Non, parce que j'ai toujours envie de ce genre de chose, surtout avec toi." elle le savait qu'il ne disait jamais non, excepté peu être quand il était sur les nerfs ou vraiment mal, ça lui était arrivé il y a  peu de temps mais plus depuis. Donc forcément Matteo avait des réactions de mecs en voyant un canapé lui pensait souvent à ce qu'on pouvait faire dessus et à deux en priorité, surtout quand la question était posée par Cassia, sa petite amie. Ce n'était pas sa faute si elle lui plaisait toujours autant et qu'il n'arrivait pas à faire taire ses instincts les plus primaires, certes.

Une fois le modèle choisi ils cherchèrent le vendeur qui s'occupa d'eux et leur précisa que le canapé serait livré dans trois jours, pas avant, ça leur était impossible. En ce moment apparemment ils avaient beaucoup de livraisons ou bien alors ils faisaient en sorte de remplir le plus possible le camion. Quoi qu'il en soit, Matteo se rendit compte qu'il ne serait pas là le jour de la livraison et peu être que Cassia serait au boulot. Est-ce que c'était si important que ça qu'elle l'ait maintenant ? il n'en savait rien mais il est clair qu'il n'avait pas encore dit à Cassia qu'il partirait au plus tard dans deux jours pour cette fameuse mission.

Devant ces canapés, Matteo n’avait pas pu s’empêcher de faire un sous-entendu auquel j’avais répondu. Et Matteo en rajouta même une couche en me disant qu’il avait toujours envie de ce genre de chose surtout avec moi. Oui heureusement qu’il avait précisé cela. Mais bon, je n’en doutais pas non plus.

Bon finalement on c’était décidé sur le canapé. C’était une bonne chose de faite. Et puis on avait été raisonnable, on n’avait pas mis un temps fou à se décider. Bon il faut dire qu’il y avait eu plusieurs modèles qui nous plaisaient, alors forcément dans ces cas-là ça aide bien. On trouva rapidement un vendeur qui commença alors à nous faire remplir le formulaire pour la livraison. Mais ce dernier nous indiqua que la livraison ne serait pas possible avant trois jours, apparemment ils étaient un peu débordés en ce moment. Bon on n’était pas à trois jours près de toute manière. Je haussai alors les épaules, signe qui montrait bien que si c’était dans trois jours ça ne me dérangeais pas personnellement. Je me tourne alors vers Matteo « Dans trois jours ça sera bon, non ? On n’est pas si pressé que cela de toute manière » Oui dans le sens où si on ne pouvait pas le livrer demain on pouvait attendre trois jours.

Oui, c'est vrai que Matteo n'avait pas réfléchit et heureusement donc qu'il avait précisé avec elle parce que sinon elle aurait pu se poser quelques questions tout à fait légitimes en plus.

Quand elle lui posa la question, Matteo la regarda quelques secondes avant de répondre d'un simple signe de tête. "- Non c'est bon." puis il regarda le vendeur avant de se tourner à nouveau vers Cassia et d'ajouter. "- Faudra quand même que tu sois à la maison" et il ne dit rien d'autre, imaginant très bien qu'elle allait comprendre assez vite de quoi il voulait parler. Il n'avait pas envie d'en parler là devant le vendeur et Cassia était assez futé pour comprendre qu'elle serait seule le jour de la livraison parce que Matteo serait à New York tout simplement. Il fallait donc qu'elle s'assure d'être présente au moment de la livraison ou alors de laisser la clef à quelqu'un de confiance, et Matteo ne doutait pas qu'elle trouverait la bonne personne pour ce faire.

Le canapé ne pourrait pas être livré avant trois jours. Ce n’était pas un problème pour moi mais je voulais m’assurer qu’il en était de même pour Matteo. Et apparemment c’était bon pour lui. Alors je fis signe au vendeur que c’était opérationnel, il pouvait bloquer cette date pour la livraison. Mais Matteo ajouta quelque chose à mon intention. Il venait de me dire que je devrais être à la maison ce jour-là. Je fronçai légèrement les sourcils sur le coup, puis je compris. Je posai mon regard sur Matteo, le regardai quelques secondes, j’avais envie de lui dire, d’avoir confirmation, mais nous n’étions pas seuls, le vendeur était là devant nous à remplir le formulaire. C’est d’ailleurs le vendeur qui me fit revenir à moi, me disant que tout était bon pour lui. Vu que le paiement avait déjà été effectué, il nous laissa un duplicata du bon de commande, et nous souhaita une bonne soirée. Je fis donc de même et quittai le magasin. Je rangeai le papier dans mon sac à main et montai dans la voiture alors que la pluie continuait à tomber.

Je n’arrivais pas à croire. Non seulement Matt allait devoir quitter la ville pour aller à New-York mais en plus son départ allait être dans les jours à venir. Regardant le route durant le trajet en voiture, je finis par demander à Matteo « Demain ? Après demain ? » inutile d’en dire plus je savais qu’il allait comprendre ce que je voulais savoir.

Matteo compris bien vite en voyant le regard de Cassia qu'elle avait très bien compris de quoi il parlait. Et il compris aussi pourquoi elle ne dit rien sur le moment. Il est clair que ce n'était pas l'endroit et encore moins le moment pour en parler. Matteo ne lui avait pas tendu de piège juste qu'il avait oublié de lui en parler avant c'est tout.

Une fois dans la voiture il soupira légèrement en voyant que la pluie n'en arrêtait pas de tomber. Décidément la soirée semblait vouloir être morose et triste et la pluie n'allait pas aider tout ça c'est sur. Et puis après quelques mètres Cassia reprit la parole et Matteo comprit parfaitement de quoi elle voulait parler. Il attendit quelques secondes avant de lui répondre, ne sachant pas comment il devait lui dire exactement. Et puis il se lança à son tour. "- Ils m'attendent après demain dernier délais." il comprenait parfaitement la réaction de Cassia, c'était assez soudain c'est clair. Lui même avait été surpris quand le chef lui en avait parlé, parce qu'il pensait que c'était en prévision pas déjà décidé. "- Mais dit toi que plus vite je serais partit plus vite je serais rentré." ce n'était pas idiot mais certainement pas suffisant pour apaiser Cassia.
Matteo posa doucement sa main sur celle de Cassia, se voulant juste rassurant et aussi pour lui faire comprendre que tout ceci ce n'était pas contre elle et que parfois on n'a pas vraiment le choix dans la vie.

J’avais compris que Matteo devait partir avant trois jours. Mais quand exactement ? Alors une fois dans la voiture, je n’avais pas tenue plus longtemps pour demander à Matteo quand est-ce qu’il devait partir. Et la réponse fut sans attente : Matteo devait être à New-York après demain au plus tard. De mieux en mieux. « J’espère que tu comptais me le dire avant quand même » Oui car la date du départ était quand même une information importante. Mais la remarque que Matteo fis juste après, fut un peu de trop pour moi. « Désolé, mais j’ai du mal à voir le bon côté des choses-là » Oui même si partir plus tôt voulait dire revenir plus tôt, il devait tout de même partir à l’autre bout du pays, ça ne changeait rien.

C’était trop demander de pouvoir profiter pleinement de notre nouvelle vie à deux ? Apparemment oui. Je me doutais bien que Matteo avait dû être surpris aussi quant au délai qu’il avait pour se rendre à New-York, mais j’avais du mal à avaler cette nouvelle malgré tout. Je sentis la main de Matteo se poser sur la mienne, et je ne fis rien pour l’en empêcher. Même si j'appréciais ce geste, cela n'enlevait en rien la déception, la surprise que j'avais depuis tout à l'heure. Et bientôt on vit enfin la maison, il était temps de rentrer.

Matteo se tourna vers elle à sa remarque et lui répondit simplement "- Bien sur, j'ai juste oublié de le faire tout à l'heure." et puis elle avait déjà assez d'informations à digérer alors pas la peine qu'il lui en impose plus à ce moment là. De plus, ils étaient entré dans le magasin et Matteo avait focalisé ses pensées sur le canapé et ça lui était sortit de la tête le temps de faire cet achat. Seulement maintenant il l'avait dit et forcément ça ne plaisait pas plus que ça à Cassia.

Cassia sait pourtant que dans ce genre de boulot il y a des aspects qu'on ne contrôle pas vraiment et elle en a déjà fait les frais, lui aussi d'ailleurs. Mais ça ne les empêche pas de continuer à faire ce boulot, c'est donc qu'ils ne sont pas si important que ça, les conséquences disons. La maison était enfin devant eux et Matteo arrêta la voiture après l'avoir stationnée et puis descendit, suivant Cassia à l'intérieur de la maison. Ce soir le temps n'était pas avec eux, dommage, ils auraient pu aller courir, aller nager un peu mais tant pis, ils se trouveraient une autre occupation et puis c'est tout. "- Tu veux qu'on sorte manger quelque part ?" ça pouvait être sympa même si le temps n'y était pas. Autant profiter encore du peu de temps qu'il leur restait à passer ensemble. Mais il est clair, pour Matteo que Cassia allait refuser, parce qu'elle mangeait peu en général et qu'après une nouvelle pareil elle allait lui dire qu'elle tout simplement pas faim et ça il pouvait aussi le comprendre.

Matteo avait oublié de me préciser la date de son départ. Mais ce n’est pas une chose qu’on oublie ça. Mais passons, inutile de remuer le couteau dans la plaie et d’en rajouter une couche. De toute façon ça ne changerait rien.

Une fois devant la maison, je sortis de la voiture et entrai dans la maison suivis de Matteo. Je déposai mes affaires à l’entrée, et vins m’asseoir sur le canapé. Et Matteo me demanda si je voulais qu’on sorte pour aller manger quelque part. J’esquissai un léger sourire un peu forcé. Habituellement j’adorais qu’on fasse ce genre de sortie mais là cette proposition me fit devenir un peu mesquine « Pour fêter ton départ ? Super… » dis-je un peu lasse. Puis je passai une main dans mes cheveux avant de tourner la tête pour regarder Matteo « Excuses-moi, c’est gentil de proposer mais je n’ai pas trop le cœur à sortir diner en ville… Et puis tu dois certainement commencer à préparer tes affaires… » Et puis même le temps était contre nous ce soir, et ce genre d'intempéries ne donnait pas forcément envie de sortir, même si en temps normal ça ne m'aurait pas dérangé. Au pire, ce diner pourra être remis à son retour. Ca sera certainement plus réjouissant.

Matteo croisa les bras quand Cassia lui répondit et lui dit simplement "- Cassy..." l'air de dire que ça ne l'enchantait pas non plus contrairement à ce qu'elle pouvait penser. Mais ce genre de demande ça ne se refuse pas, surtout quand on a déjà bossé sur l'affaire en question.

Il s'approcha ensuite doucement d'elle et se plaça en face d'elle, histoire de pouvoir la regarder bien dans les yeux. Pour toute réponse il tendit les bras en direction de Cassia et lui attrapa les mains, la forçant à se lever et se retrouver en face de lui. Son regard était tendre et il ne lui en voulait absolument pas pour ce qu'elle venait de dire, en même temps valait mieux pas quand même, ça aurait été mal venu. Mais disons qu'il ne voulait pas se fâcher avec elle et comprenait qu'elle ne soit pas très contente pour tout ceci. "- J'ai le temps, y'a aucune urgence pour ça tu le sais bien." et il lui fit un léger sourire avant de la rapprocher encore de lui et de venir déposer un baiser sur ses lèvres. Un baiser tendre et sincère puis il lui dit "- Je préfère largement profiter d'être avec toi puisque je ne pourrai pas te mettre dans ma valise." il est clair qu'il aurait préféré que tout ceci se fasse avec elle, mais il savait et elle savait aussi que c'était impossible. Et puis on ne peut pas bosser l'esprit tranquille quand la personne qu'on aime est dans les parages, pas sur ce genre de mission si jamais cela devait se faire.

Matteo avait proposé de sortir pour manger quelque chose. C’était certainement une bonne attention de se part mais je lui avais avoué que je n’avais pas vraiment le cœur à sortir. Bon ma toute première réponse avait été assez mesquine, je m’en étais rendu compte. C’est d’ailleurs pour cette raison que je m’étais excusé tout de suite après avant de répondre d’une façon plus adaptée. Matteo vint alors se placer en face de moi, et je n’eus d’autre chose que de lever les yeux vers lui. Et lorsqu’il tendit ses bras dans ma direction, nos mains finirent par se lier, et je me levai pour me retrouver en face de Matteo. Ce dernier me dit alors qu’il avait le temps pour préparer ses affaires. Oui dans un sens ça ne pressait pas à tout de suite. Matt vint ensuite déposer un baiser sur mes lèvres, et j’appréciais vraiment ce geste. Et ce que vint dire Matteo par la suite était vraiment très gentil, et certainement sincère également « On pourrait peut-être toujours essayer… » dis-je en faisant une légère moue. Bien entendu c’était une vague plaisanterie. Mais c’est tout ce dont j’étais capable là tout de suite.

Je plantai ensuite mon regard dans celui de Matteo, un regard tendre mais aussi qui en disait long sur ce que je pouvais penser actuellement « C’est frustrant de savoir que tu vas partir et d’ignorer ce dont il est question exactement » puis j’ajoutai alors « Tu feras attention à toi » Oui ça pouvait être banal mais je voulais que Matteo me le dise. Ca me rassurerait peut-être un peu. Surtout si il était amené à participer à une infiltration.