Don't look back you're safe now - Cassia

"- C'est important l'expérience, si j'avais pas été à New York, je crois que j'en aurais jamais eu autant dans mes autres postes." Matteo ne regrettait pas le moins du monde d'être aller à New York, s'il avait pu continuer là-bas il l'aurait fait probablement mais vu qu'on lui avait proposé mieux il n'avait pas pu faire autrement qu'accepter.

"- J'aurais jamais penser bosser avec toi, j'étais loin d'imaginer que tu comptais devenir flic. On aurait pu faire nos études ensemble, enfin presque..." c'est clair qu'en y réfléchissant bien, ils auraient pu faire les même études, au même endroit et du coup ils auraient pu sortir ensemble comme l'avait un peu espéré Matteo à l'époque. Le passé hein, c'est le passé mais cette sensation d'inachevée n'arrivait pas à disparaitre quand il pensait à elle et à leur passé.

"- J'suis pas un adepte des bains mais je crois que si y'en avait un là maintenant j'irais sans même me poser de questions." et puis il frissonna à nouveau, se collant un peu plus contre elle. "- T'as fait ce genre de soirée à la fac ?" ne sachant pas vraiment où elle était aller ni même quel cursus elle avait suivit il ne savait pas vraiment comment avait pu être sa vie d'étudiante. "- Moi j'ai un peu continuer la première année et puis après j'ai tout arrêté pour bosser à fond et avoir les meilleures notes pour pouvoir entrer à l'académie de police." Il ne regrettait pas d'avoir été sérieux, il avait largement assez profité avant. Et puis il se laissa un peu aller dans ses pensées et le sommeil reprit le dessus, doucement ses paupières se fermèrent à nouveau, il avait du mal de lutter.

"- C'est toujours plus difficile de faire ce métier quand on est une femme, mais c'est pas réservé aux hommes essentiellement. C'est juste que c'est plus normal de voir un homme risquer sa vie ou abattu sur le terrain qu'une femme. C'est moins choquant d'une certaine façon et puis y'a toujours le fait des grossesses, quand une femme est enceinte elle doit pas prendre de risque, alors que l'homme quand sa femme est enceinte ça change pas grand chose dans sa manière de travailler." Ce n'était pas sexiste ce qu'il venait de dire juste son opinion, sa vision des choses. "- Tu sais que tu es la première coéquipière avec qui je travaille ?" pas qu'il n'ait jamais voulu, juste qu'il n'avait jamais eu l'occasion, ce n'était pas lui qui faisait les équipes alors il s'était toujours retrouvé avec des mecs. Il était certain de ne lui avoir jamais dit.

"- Oui, c'est ce que je faisais aussi, mais je me lâchais pas mal quand même." Matteo ne pu retenir un sourire rien qu'en pensant aux fêtes qu'il avait pu faire avec ses amis.
Et puis Matteo sombra dans le sommeil totalement involontairement, il n'arrivait plus à garder les yeux ouverts. Mais rapidement il sentit la main de Cassia se poser sur lui, elle était froide mais surement pas autant que son visage à lui. Il se remit à greloter alors qu'il n'avait pas encore ouvert les yeux. "- Hummm...... j'ai froid...." il ouvrit les yeux tant bien que mal et croisa son regard. Il faisait sombre on n'y voyait plus grand chose, il aurait pu allumer la lampe torche, sans doute qu'elle les aurait réchauffé un peu et puis Matt pensa à sa poche, il devait avoir un briquet dedans. "- J'ai un briquet dans ma poche...." ils pourraient allumer un feu mais c'était prendre un gros risque. Et puis Matteo serra très fort la main de Cassia et lui dit "- T'entends ?" ça ressemblait fort à la sonnerie de son téléphone, impossible de savoir où il se trouvait mais il sonnait, du moins il vibrait, la sonnerie était au minimum. C'était peu être le chef qui tentait de contacter Matteo ou bien alors... la fille qu'il devait voir ce soir qui pensait qu'il lui avait posé un lapin. Si c'était elle ça ne changerait rien à la situation, si c'était le chef, peu être qu'on viendrait les chercher.

"- T'as bien vu comment je me suis comporté..." c'était un bon résumé des impressions qu'il avait eut en se rendant compte qu'il bossait avec elle, et en plus ce n'était pas n'importe quelle femme. Encore si ça avait été une totale inconnue, Matteo aurait eut un comportement plus correct, c'était certain. Avec elle il avait totalement perdu pieds, ne sachant pas vraiment comment il devait se comporter justement. Comme un crétin, c'est exactement le mot, il s'était comporté comme un crétin.

Matteo avait ensuite réussit à ouvrir à nouveau les yeux mais il avait froid et l'avait fait savoir à Cassia, comme si celle-ci ne s'en était pas rendu compte. Il ne pu faire autrement que serrer encore un peu plus sa main avant que celle-ci ne finisse par se relever quand il lui fit savoir qu'il entendait son portable. Déjà c'était une bonne chose, il n'était pas hors service mais où était t'il c'était une autre histoire. "- J'espère... parce que si c'est pas lui personne s'inquiétera pour nous..." même cette fille qu'il devait voir ce soir ne s'inquiéterait pas, elle avait l'habitude, ils se voyaient de temps en temps sans jamais rien se promettre et donc si Matteo n'était pas là c'est qu'il était occupé à son boulot, pour elle du moins et puis elle pouvait aussi l'appeler pour le prévenir qu'elle ne serait pas disponible.
Matteo appuyé sa tête contre la cloison derrière lui, il voulait se lever pour chercher le portable aussi ou aider Cassia à remonter. Il en avait marre d'être là et il savait que s'il ne faisait rien elle arriverait pas à l'empêcher de s'endormir à nouveau. Mais il n'eut pas vraiment la possibilité d'essayer de se relever, car au premier mouvement qu'il fit sa tête lui tourna à tel point qu'il manqua de s'écrouler, sauf qu'il était déjà en partit assis. Lui qui déteste se sentir impuissant était vraiment servit là.

Matteo ne savait même pas pourquoi il s'était comporté comme ça avec elle le première jour, l'ignorer comme il l'avait fait et lui coller son grade en pleine figure juste parce qu'elle avait prit le volant, non mais quel crétin ! Si c'était à refaire il est clair qu'il ne se comporterait pas comme ça avec elle. Mais bon c'était fait et le crétin était bien arrivé dans sa nouvelle unité et en prime il continuait dans les idioties puisqu'il les avait coincé dans cet endroit sans personne pour les délivrer. Matteo s'en voulait vraiment.

Il essaya de rejoindre Cassia mais ne réussit même pas à se lever tellement il avait l'impression que tout tournait autour de lui. Quand elle posa ses mains sur son visage il les trouva glaciales mais ne dit rien, se contentant juste de la regarder et d'essayer de fixer son visage afin que celui-ci cesse de bouger dans tous les sens. Les vertiges avaient du mal à partir.
"- Qu'est ce que tu veux que je te dises ? j'ai super mal à la tête et j'ai des vertiges et toi t'es aussi mal en point, et tout ça c'est à cause de moi." il n'y avait pas grand chose de plus à dire. "- Si on sort de là sans être mort de froid, je t'inviterai ou t'as envie d'aller et j'arriverais même pas à me faire pardonner.." il grimaça un peu avant de se mettre à grelotter de nouveau. "- Tu veux venir te coller à nouveau contre moi là, on était mieux avant non.." si seulement elle reprenait sa place ça serait super, il aurait moins froid.

Et puis soudain ils entendirent au loin des "- HEEEE, Y'A QUELQU'UN ?" plusieurs fois de suite et puis on regardait bien on pouvait aussi voir les lueurs des lampes torches. Il s'agissait en fait d'agents de police, le sergent avait prévenu la patrouille de garde afin que celle-ci aille jeter un oeil à la dernière adresse ou ses deux agents étaient aller, puisqu'aucun des deux ne répondait au téléphone et que le suspect qu'ils étaient partit appréhendé n'était pas au poste. Et comme ils avaient vu la voiture que leur avait signalé stationnée, et bien forcément ils étaient venu voir s'ils étaient dans le coin.

"- Bien sur que si, on aurait pas du rester là..." de toute façon elle pourrait dire ce qu'elle voulait c'était sa faute, en voyant l'état de la maison il aurait du faire marche arrière, insister pour ressortir bien avant d'en arriver là. Elle ne semblait pas avoir relevé ce qu'il venait de dire pour l'invitation mais s'il s'en souvenait il est clair qu'il tiendrait parole.
Elle revint se mettre contre lui et Matteo finit par fermer les yeux, entendant à peine les voix qui venaient d'on ne sait où. Il n'avait même plus la force de parler tellement il grelottait. Et c'est quand elle s'adressa à lui qu'il ouvrit à nouveau les yeux, ayant du mal à répondre au début en tout cas. "- On va sortir de là ?" il n'y croyait pas non plus, sans doute une hallucination du à son coup sur la tête. Matteo prit à nouveau la main de Cassia dans la sienne, espérant que peu être il arriverait à faire la différence entre son hallucination et le reste.

Il était plus que temps qu'on les sorte de là, parce que Matteo ne sentait presque plus rien, son mal de tête était comme endormit et ça ne devait pas être à cause du froid. Ou bien alors il ne le sentait plus parce qu'il s'endormait tout simplement. Il faisait pourtant beaucoup d'efforts pour rester éveiller malgré les tremblements dues au froid qui régnait. "- On va pouvoir sortir ensemble alors..." ce qu'il venait de dire n'était pas très clair mais en fait il devait parler de l'invitation qu'il lui avait proposé un peu plus tôt, où elle voulait, pour se faire pardonner. Mais si c'était pas clair on pouvait croire qu'il délirait.

Matteo perdit un peu le fil sur la suite et laissa les secours s'occuper de lui. Il fut prit en charge, Cassia aussi mais il semblait ne plus trop se rendre compte de ce qui se passait, il voyait mais semblait ne plus tellement réagir. Par chance, les flics qui étaient intervenu avaient finit par retrouver son téléphone, Matteo le récupérerait plus tard quand il serait soigné.
Cassia et lui furent transporté à l'hôpital où on leur fit tout un tas d'examens pour vérifier leur état général. Matteo eut droit à un scanner de son crâne et quelques points de suture et puis une radio de sa jambe pour vérifier qu'elle n'était pas cassé. Par chance il n'avait rien d'autre que quelques contusions. Par contre il clair qu'il passerait la nuit à l'hôpital voir même la journée du lendemain à cause de sa commotion.

Matteo avait eut de la chance, il s'en sortait avec presque rien malgré la chute qu'ils avaient fait. Il aurait pu se casser quelques cotes voir même la jambe ou le bras tout comme Cassia d'ailleurs, ils avaient vraiment eut de la chance. Leur gilet par balle devait forcément y être pour quelques chose au niveau du dos et du torse en tout cas. Pour le reste, le crâne de Matteo par exemple, il semblait tout de même avoir la tête dure, car ça aurait pu être pire.
Allongé dans son lit sous une grosse couverture chauffante il avait finit par s'endormir après qu'on lui ait administré quelques médicaments par intraveineuse. Parce que tout comme Cassia, il était en hypothermie, plus maintenant parce qu'il commençait à se réchauffer correctement mais disons tout le temps qu'avait duré leur périple. Ce qu'ils ignoraient c'est que le type qu'ils étaient venu arrêter vivait bien là mais que celui-ci avait remarqué la voiture garé devant la maison et était resté à l'écart tout le temps qu'avait duré cette histoire. Les agents qui étaient venu les chercher avaient finit par le trouver au coin de la ruelle derrière la maison et l'avait finalement embarqué.

Matteo n'entendit pas la porte de sa chambre s'ouvrir mais aperçu la lumière entrer par celle-ci et tourna doucement la tête, parce que mine de rien elle lui faisait encore mal maintenant que le froid ne l'endormait plus trop. "- Salut" c'est ce qu'il dit quand il reconnu Cassia.

Elle marchait, elle avait l'air d'aller bien et Matteo eut un léger sourire en la voyant. Malgré tout ce qui s'était passé et la culpabilité qu'il ressentait, il était content de voir qu'elle pouvait avancer, marcher sur ses deux jambes sans trop de soucis, ça voulait dire qu'elle s'en sortait bien et qu'elle n'avait aucune blessure grave. Il prit une longue inspiration avant de répondre, comme s'il soupirait en fait. "- Ca va. Et toi ça a l'air d'aller ?" puisqu'elle était là autant lui demander directement ce qu'il en était pour elle.
Et puis il ajouta un truc qui pouvait sembler très bête sur le coup mais qui était important pour lui. "- Au fait, je te paierai un nouveau portable." oui, parce que c'était sa faute s'il était fichu et si elle n'avait plus son portable. Et il sait à quel point un téléphone ça peu être important, même si dans leur métier ils ont tendance à en changer souvent parce que justement ça casse vite.

Il avait remarqué son bras en écharpe, pour ça qu'il avait demandé comment elle allait. Il s'en voulait de ce qui s'était passé, parce qu'il pensait vraiment que c'était sa faute, qu'il aurait du refuser d'entrer dans cette baraque ou de monter tout seul à l'étage. Mais elle semblait dire qu'elle allait bien. Il ne pouvait pas vraiment dire le contraire.
Et pour la suite, il est vrai qu'il était plutôt têtu mais bon ça faisait partit de son charme aussi. Bref, il comprenait ce qu'elle disait mais n'avait pas envie de ne rien faire du tout pour tenter de se faire pardonner. "- Mais j'ai bien chaud maintenant donc j'ai plus tellement grand chose à faire que penser aux détails justement." Il pourrait sans doute dormir mais pour le moment, ce qu'ils lui avait donné ne l'aidait pas spécialement à avoir envie de dormir. Donc il devrait attendre que le sommeil revienne, pour le moment ce n'était pas le cas. "- Et pis j'suis pas mort, si j'suis allongé c'est parce que j'ai reçu un coup à la tête, sinon je peux te jurer que je serais debout, je boiterais sans doute un peu mais je serais pas allongé là." Il voulait relativiser, lui faire comprendre que c'était pas grand chose, qu'il était allongé contre sa volonté et pas par choix. D'ailleurs si les médecins n'avaient pas insisté il serait rentrer chez lui, se serait fait raccompagner parce qu'il n'aurait pas pu le faire seul, mais il ne serait pas resté là.

"- Ouais, si ça peu te faire plaisir..." c'était plus ironique que véritablement pensé, il était comme ça, un peu borné et pas mal têtu alors forcément ce n'était pas elle qui allait le faire changer d'avis.
Il ne pu que sourire à ce qu'elle dit sur les infirmières et le lendemain mais se devait aussi de se défendre, sinon ça voulait dire qu'il avait mauvais caractère et qu'il serait un véritable diable pour elles. "- Hé, mais t'as qu'à dire que j'suis un tyran tant que tu y es ! " non, là dessus il n'était pas d'accord. Non Matteo pouvait être très adorable s'il le voulait, sauf que ce ne serait pas le cas, c'est clair.
"- Oui, je vais me reposer. Mais toi aussi prend soin de toi." et sa main attrapa celle de Cassia qui se trouvait justement à sa portée et il la serra doucement, juste pour lui dire qu'il avait compris le message et il s'agissait aussi d'un geste d'affection, comme si justement parce qu'il s'agissait d'elle il acceptait ce qu'elle lui demandait.