Denial (Part two) - Ice & Dayton

Dayton Carpenter avait réfléchi toute la journée au nom du restaurant qu'il allait choisir pour inviter la bibliothécaire. Ce qui était drôle c'est que toute la ville parlait d'elle mais lui ne connaissait même pas son nom. Elle avait une tête à s'appeler "Marley" Alors il l'appelait Marley. Marley la gueule de bois.

Son choix se portait donc sur le restaurant 5 étoiles : Golden House qui était parfait pour ce premier "rendez-vous". Il avait réservé au cours de l'après-midi. 18:00 passées il se rua vers la salle de bain afin de se laver, de se coiffer et de s'habiller d'un costume assez simple pour la soirée. Il détestait en faire trop pour un coup d'un soir. En plus, Marley n'était même pas un coup d'un soir : c'était un coup du matin.

Mais il avait oublié un léger détail. Où est-ce qu'elle habitait ? A la bibliothèque peut-être. Il ne l'avait jamais vu autre part de toute façon. Il descendait alors de chez lui pour monter dans sa Lamborgini aventador noire. Une petite merveille. Il fit un plus ou moins long trajet : de East Side à South Side. Avant de sortir de sa voiture, il jeta un œil à la bibliothèque, où Marley se situait. Elle était pourtant dans la presque-pénombre mais elle éblouissait le trentenaire tant par sa tenue que par sa prestance. Même si elle devait être presque saoule à son arrivée vu qu'elle divaguait quelque peu.

Il ouvrit donc sa portière pour aller accueillir sa belle mais elle en avait que faire de toutes ces manières de gentleman. Sans même lui adresser un mot, elle entra dans la voiture. Alors il la suivit en reprenant sa place. Une fois  entrés, il lui dit enfin où il l'avait invité On va au Golden House ce soir, dit-il en laissant apparaître un léger sourire

Ice avait bu toute la journée. Si bien qu'elle s'était vomi dessus sans s'en rendre compte. Heureusement qu'il y avait des vêtements de rechange à la bibliothèque. Evans avait un style élégant en quelconque situation, donc elle n'eut pas trop de mal à trouver une robe "de soirée". A présent, il fallait se maquiller. L'étape la plus dure de l'existence quand on est bourrées est de ne pas dépasser quand on met de l'eye-liner.

Elle préférait boire que penser à Chase, et par conséquent Nate. Ce matin, elle était tiraillée entre deux possibilités : aller avec l'inconnu au restaurant ou lui poser un lapin. Elle avait penché toute la journée sur la deuxième probabilité mais à 17:00 elle changea d'avis. Je ne sais pas trop pourquoi. Ainsi, elle s'habilla de ses affaires de rechange et le bonus c'était qu'elle était complètement saoule.

Elle l'attendait devant la bibliothèque les jambes frêles et voilà que ses paupières voulaient la lâcher en s'endormant. Malgré tout, elle lui faisait de l'effet. Elle fit ensuite quelques pas en évitant de tomber à 5 reprises. Puis elle entra dans cette caisse de riche sans même lui adresser un mot.
A présent, elle tendit son index devant son nez et regardait ce doigt avec surprise, en louchant. Vous voyez ce doigt Inconnu ? Ah ouais c'est quoi votre ptit nom au fait ? Ouais donc.. Ce doigt c'est ma vie et il sera toujours accroché à cette main, on est super potes lui et moi et Ouais.. Il vous aime pas.. Je lui ai dit de pas s'inquiéter mais... Hic.. On va où ce soir ? Elle gloussait si bien que ça devait amuser la galerie.

Quand il finit par dire qu'ils allaient au Golden House, Ice avait eu un long moment d'absence. Malgré son degrés d'alcool dans le sang, l'image qu'elle avait en tête était bien plus forte que toutes les bouteilles qu'elle avait pu s'enfiler. C'est là qu'elle avait rencontré Chase. Hahahehe vous rigolez ? Non ? Déposez moi ici ! Maintenant ! gueula-t-elle dans la voiture

Au début, il pensait que c'était juste son humour décalé qui ressortait. Surtout quand elle parlait avec sa main. C'était une situation très amusante pour lui alors il esquissait un large sourire en l'observant se ridiculiser. Je m'appelle Dayton et toi ? Mais elle le coupa encore en posant une autre question. Alors en parfait gentleman, il répondit qu'ils allaient au Golden House ce soir. Le visage de la bibliothécaire se décomposait sous ses yeux, contrairement à la réaction qu'il pensait obtenir. Peut-être qu'elle détestait la cuisine gastronomique ? Enfin ce serait bizarre, non ?
Puis elle commença à gueuler dans la voiture en ordonnant de la déposer de suite. Hors ils roulaient sur une des routes secondaires de West Side, routes dangereuses dans la nuit. Ok on se calme, c'est quoi le problème ? Je ne peux pas vous déposer ici c'est trop dangereux ! dit-il en haussant le ton
Il conduisait toujours afin de s'extirper de ses routes secondaires tout en ralentissant. Une folle comme elle pourrait très bien sortir de la voiture à tout moment.

Le trentenaire ne comprenait pas un strict mot de ce qu'elle hurlait. L'avantage de trainer dans ses routes isolées à cette heure était qu'il n'y avait personne pour les écouter. Et par conséquent elle ne pouvait pas ternir son image. Il commençait à l'ignorait partiellement puis totalement quand elle l'engueulait, il décidait de la suivre et elle n'y pouvait rien. Plus elle courait, plus il courait. Il finit par s'arrêter en gueulant à son tour On peut continuer comme ça toute la soirée ou tu peux m'expliquer ! Tu sais, pour moi ça change rien de devoir courir ici plutôt que de manger un repas gastronomique là bas ! Ensuite, il reprenait sa course en se rapprochant de plus en plus d'elle.

Je sais pas ce que tu traverses et je prétendrais pas savoir ce que tu ressens ! Mais j'aimerais qu'on apprenne juste à se connaître, rien de plus. Si tu veux pas manger, on a qu'a resté ici ! dit-il presque essoufflé par cette course poursuite. C'était une des premières fois que Dayton avait été quelqu'un de bien avec une femme. C'est dur à expliquer mais il l'appréciait même si elle se comportait comme une personne détestable.

Dayton la laissa s'exprimer. A tout bien tout honneur, il était heureux de voir que tous ses efforts n'étaient pas réduit à néant, et qu'elle l'appréciait aussi. Lorsqu'elle s'accentuait sur le mot "richissime" il ne pouvait que sourire. Si seulement elle savait. En effet, le trentenaire n'était qu'un misérable charpentier qui venait d'une famille de riches. Quand il voulut parler, il fut encore interrompu. Encore une fois par sa bouche, mais pour une fois pas à cause de ses cordes vocales. Elle avait carrément vomi sur ses chaussures ! Au début, il s'énerva puis il se mit à rire stupidement de la situation.

Il retira ses chaussures au moins elle n'était pas seule pieds nus. Il faut toujours être solidaire dans la vie. Enfin, c'était surtout parce qu'il ne voulait pas revomir par dessus qu'il les enleva. Ensuite, il passa une de ses mains dans la chevelure de la brunette. Puis il finit par s'asseoir à ses côtés afin qu'elle puisse déposer sa tête contre son épaule. Il la serrait dans ses bras ensuite comme si elle était quelqu'un de fragile, qu'il fallait protéger. Même si en réalité, c'était quelqu'un avec un caractère très fort.

Dayton, 37 ans. Je travaille au Vintage Hotel comme responsable des rénovations. En français ça donne un con qui doit s'occuper de la charpenterie, des tuyaux, de l'électricité. Bref c'est moins passionnant mais j'aime ce métier. Et l'adresse tu vas la connaître vu que tu viendras très prochainement chez moi. Je peux déjà dire que j'aime ta façon de te ridiculiser devant moi et je déteste.. Il voulait énoncer le nom de Lincoln mais c'était trop tôt selon lui Rien en fait, je n'ai pas de problème

Quand il la serrait dans ses bras, Ice ne se sentait pas petite fille. Au contraire, elle se sentait femme et il la protégeait à la manière de Chase. Est-ce qu'elle pourrait se confier ? Elle le redoutait plus que la peste. Mais il fallait le reconnaître, le vieillard de 37 ans avait du charme. Plus elle restait avec lui, plus elle se séparait de sa bulle. Bulle qui l'enfermait depuis la mort de son fils. Elle avait peur du monde extérieur et de pouvoir de nouveau ressentir quelque chose. Elle ne voulait pas recevoir toutes les émotions qu'elle avait refoulée, en tombant amoureuse de lui.

Alors elle n'avait que deux possibilités : le laisse tomber ou s'engager dans cette pente glissante. Il représentait un danger pour elle et Ironie.
Ne soit pas ridicule tout le monde a des problèmes. Certains les cachent mieux que d'autres c'est tout.

Non c'était une erreur. Il ne fallait pas faire ça. Ice se détachait de plus en plus de sa bulle et Ironie s'énervait. Pour rattraper le coche, elle simulait une fatigue intense Merci pour cette soirée fit-elle avant de monter dans la voiture, toujours pieds nus et en dessaoulant petit à petit.

Dayton Carpenter acquiesçait d'un hochement de tête affirmatif à la suite de sa phrase. Il était d'accord avec elle même s'il ne la comprenait pas. Sans doute qu'il ne la comprendrait jamais. Ice Evans était intéressante et drôle. C'est tout ce qu'il savait et c'est tout ce qu'il voulait savoir d'elle pour l'instant. Il aurait pu lui conseiller d'arrêter l'alcool et la drogue. Mais non. Elle ne l'aurait pas écouter de toute manière. Ice Evans était une femme brisée, ça se voyait clairement. Il aurait pu chercher à la reconstruire ce soir. Mais non. Elle ne l'aurait pas écouter. C'est pour cela qu'Ice Evans était intrigante : elle ne cherchait pas à être aider mais à s'amuser. Et il voulait la faire sourire même si elle l'oublierait certainement le lendemain.

Soit on règle ses problèmes soit on fait avec, dit-il d'un ton franc

Puis elle fut subitement fatiguée. Alors elle monta dans la voiture. Elle l'attendit. Il lui lança un regard. Il monta dans la voiture.
Puis la voiture démarra et elle partit dans la pénombre de la bibliothèque. Il l'attendit quelques minutes puis quitta l'endroit dans l'incertitude totale de la revoir.