The past is there, it never leaves you - Matteo

Matteo est Cassia vivaient ensemble depuis quelques jours déjà et il faut dire que la cohabitation n'était pas de tout repos. Chacun avait fait ses cartons et malgré le trie qu'ils avaient déjà fait avant, ils se retrouvaient malgré tout avec pas mal de choses en double et ça devenait assez pénible quand ils commençaient à défaire les cartons et triaient. Parce que rapidement ils se retrouvaient avec un double qu'il avait déjà rangé et ne savaient pas quoi faire de l'autre et lequel ne pas garder. Matteo avait des objets tout neufs et idem pour Cassia, alors jeter ce n'était pas vraiment simple non plus. De plus, Matteo n'avait vraiment pas l'habitude de vivre avec quelqu'un et cela se ressentait. Même s'il était du genre à ranger ses affaires, parfois celles de l'autre dérangeaient. Il leur faudrait juste un peu de temps et de l'organisation et ils n'étaient pas toujours d'accord non plus sur ce qu'il fallait faire et les priorités. Matteo lui s'imaginait déjà acheter une belle télé écran géant pour mettre dans la seconde chambre, se faire une sorte d'endroit spécial pour regarder des films, un endroit calme alors que Cassia elle semblait plutôt vouloir l'organiser en bureau ou autre. L'extérieur, n'en parlons pas. Matteo envisageait de mettre un spa alors que Cassia ne semblait pas d'accord. Enfin, ils verraient bien avec le temps.

Ce matin, au travail, Matteo avait prit le temps de regarder les prix des télé et avait même envoyé le modèle qui lui plaisait sur le téléphone de Cassia mais celle-ci ne lui avait pas répondu encore. Matteo se doutait qu'elle ne voulait pas en parler pendant le boulot, il ne l'aurait pas non plus. Rapidement ils prirent la voiture pour se rendre à l'hôpital dans l'aile psychiatrique. Un endroit que Matteo connaissait plus que bien, même si il faut l'avouer ses derniers temps il n'y venait plus trop. Et les remarques de Hampton n'étaient pas pour lui plaire. D'ailleurs, il ne disait rien et faisait même un peu la gueule. Ceux qui le connaissait bien pouvaient s'en rendre compte rapidement. A l'entrée Matteo salua l'infirmier qui s'y trouvait, tout simplement parce qu'il l'avait reconnu alors avant que celui-ci n'ouvre la bouche c'est Matteo qui lui fit signe pour éviter d'avoir à s'expliquer. Il sortit malgré tout son badge histoire de passer encore plus inaperçu par les autres. Il laissa Cassia sortir le papier qu'ils avaient pour les interrogatoires et attendit qu'on leur assigne un endroit ou qu'on leur dise ce qu'ils devaient faire. Interroger le personnel n'allait pas être de tout repos.

J’avais trouvé que Matt avait été bien silencieux durant le trajet. Et encore plus en arrivant à l’hôpital. Etait-ce parce que je n’avais pas répondu à son message concernant cette télévision dont il rêvait tant ? Et une fois sur place on rencontra un infirmier. Il se focaliser davantage sur Matteo, allez savoir pourquoi. Parce que c’était lui le lieutenant et donc lui qui dirigeait l’équipe ? Peut-être.

Rapidement, on se partagea la liste du personnel à interroger et l’infirmier qui se trouvait à l’entrée nous ouvrit les portes qui donnait accès au service, un accès limité puisqu’il fallait entrer un code. Et il nous proposa ensuite de nous accompagner aux différentes salles où se trouvait le personnel que nous devions interroger. On se mit alors à traverser un long couloir qui semblait interminable. « Je sens que je ne vais pas aimer cet endroit… » ajouta Hampton. Décidément il ne s’arrêterait pas ? Cette-fois-ci je ne dis rien.

Et l’infirmier finit par s’arrêter vers une grand entrer qui menait à une salle commune. « Ici vous trouverez madame Wilson et monsieur Jefferson » nous annonça l’infirmier. Je regardai alors la liste que j’avais dans les mains « C’est pour nous » dis-je à l’intention de Matteo. L’infirmier continua alors son chemin avec Simons et Hampton. J'entrai alors dans la pièce, et prit mon carnet de note ainsi qu'un stylo.

L'oncle de Matt était quelque part derrière ses murs, Matteo connaissait très bien sa chambre. Il n'était pas hospitaliser en permanence mais disons qu'il y venait tellement régulièrement qu'il avait sa propre chambre. Il avait fait plusieurs crises dernièrement, d'après les nouvelles que lui avait donné sa mère mais Matteo n'avait pas jugé bon d'aller le voir. Il le fallait pourtant, mais il avait été tellement occupé qu'il avait préféré oublier cette partie de sa vie. Parce que Matteo a une peur qui parfois l'empêche de dormir, c'est celle de finir comme son oncle ou que ses enfants ne soient comme lui. Ce genre de maladie n'est vraiment pas simple à vivre alors parfois Matteo s'efforce de l'oublier.

Matt resta silencieux jusqu'à ce qu'ils entrent dans la pièce ou il salua les personnes présentent. Et quand l'interrogatoire commença la femme qui n'avait pas cessé de regarder Matteo finit par lui dire ce qu'elle avait dans la tête depuis leur arrivée. "- Oh mais vous ne seriez pas le neveu de.." elle n'eut pas le temps de terminer que Matteo la coupa direct, très mal poli mais en même temps il n'avait pas envie d'étaler sa vie ici "- Oui ! Mais revenons en à notre affaire si vous le voulez bien." "- Très bien..." la femme se trouva tellement prise au dépourvue qu'elle n'ajouta rien d'autre. Ils reprirent alors l'interrogatoire. Une fois les deux personnes interrogées et bien sur aucune infos qui valait la peine en poche, ils sortirent et Matteo se dirigea direct avec la machine à café pour se prendre un café donc il avait plus que besoin. Il sentait déjà l'arrivée d'un mal de crâne. "- Tu veux un café ? je vais m'en prendre un.

Je dois bien avouer que cet endroit était assez oppressant. Tout était si sobre, si vide. Mais bon, nous étions là pour le travail. Mais par contre Hampton ne pouvait s’empêcher d’extérioriser ce qu’il pouvait penser ou ressentir. Et puis nous étions arrivés à une salle commune où se trouvaient plusieurs membres du personnel que nous devions interroger. Simons et Hampton avaient continué leur chemin avec l’infirmier pour aller un peu plus loin. Et quant à Matteo et à moi, nous étions prêts à commencer. J’avais donc sortit mon carnet de note et un stylo.

Nous nous étions dirigés vers madame Wilson. Et après des salutations assez brèves on lui annonça pourquoi on était là. Mais étrangement j’avais l’impression d’être complètement invisible. La femme en question avait les yeux rivés sur Matteo. Et puis elle commença à s’adresser à lui, lui demandant si il n’était pas le neveu de, et elle n’eut pas le temps de terminé que Matt lui coupa la parole. Je jetai alors un bref regard à Matteo qui ne semblait pas très à l’aise. Sur le coup je fus surprise, Matteo avait un oncle ici ? Une tante ? Il ne m’avait pourtant jamais rien dit à ce sujet. Alors j’essayai d’en faire abstraction, et l’interrogatoire continua. Malheureusement rien de très concluant. Même avec la seconde personne.

Et une fois terminé, Matteo quitta la pièce. Matt me demanda alors si je voulais un café car lui en voulait un. Et il n’hésita pas une seconde sur le trajet à prendre. A croire qu’il connaissait les lieux. « Oui, je veux bien » . Et une fois devant la machine à café je rangeai mon carnet de note ainsi que mon stylo, observant Matteo qui ne semblait pas vouloir parler. « Madame Wilson semblait assez bien te connaitre » oui autant y aller doucement mais surement, et peut-être que Matteo me parlerait lui-même, ou pas.

Matteo ne fit pas plus attention que ça, mais il est clair qu'il se dirigea direct en direction du distributeur, sachant exactement où il se trouvait, sachant exactement par quel couloir passer. Il n'avait pas fait attention à ce détail mais en même temps, ça lui semblait tellement logique. Il avait fait la même chose quand il avait rendu visite à Cassia, les services avaient beau être différents tout se ressemble au final.
Matteo lui prit donc un café et le tendit à Cassia puis attendit que le sien termine de couler pour le prendre. "- Assez bien, c'est un bien grand mot." puis Matteo soupira, regardant Cassia et s'apprêta à lui répondre quand Hampton et Simons le rejoignirent. Visiblement eux aussi avaient terminer le premier interrogatoire et avaient le même genre d'envie qu'eux.
"- C'est vraiment flippant ici vous trouvez pas ? là où on était on entendait des bruits bizarres.." "- Surement des patients un peu spéciaux" ajouta Simons mais sans plus.

Nous avions interrogé les deux membres du personnel, mais les informations que nous avions eues n’avait pas été très concluantes. Et puis tout en me proposant un café, Matteo se dirigea vers la machine d’un naturel qui m’étonna un peu. Et puis, je n’avais pas pu m’en empêcher j’avais commencé à entamer la conversation. Je pris alors le café en remerciant Matt. Bref, à croire que Matteo connaissait le lieu, mais comment exactement ? Qu’est-ce qu’il ne me disait pas ? J’eu une brève réponse, et ensuite Hampton et Simons vinrent nous rejoindre. Et bien entendu, Hampton refit une remarque, comme quoi ici c’était spécial voir flippant et qu’il avait entendu des bruits bizarre. Simons lui resta un peu plus neutre dans sa réponse. « Hampton, tu es dans le service psychiatrique, les patients admis ici sont forcément malades… » du moins d’un point de vue psychologique. Et tout en insérant de la monnaie pour prendre un café il répondit « Ouai mais quand même… c’est déstabilisant d’entendre ce genre de bruits. Manquerait plus qu’un dingue me saute dessus tiens ! » Je pris une gorgée de café sans prendre la peine de répondre tout en regardant le nom des personnes que nous devions encore aller voir « J’espère que le reste des interrogatoires ne prendre pas trop de temps, à force de rester ici on va devenir comme eux » Mais quel idiot, mais on ne le refera pas.

Matt n'espérait plus qu'une chose, quitter cet endroit au plus vite. De toute façon il allait encore croiser des soignants qui le connaissait ou connaissait son oncles et feraient le rapprochement. C'était assez difficile d'être ici, surtout qu'en prime l'un d'entre eux ne semblait pas comprendre alors Matteo n'avait aucune envie de parler de son oncle et de sa maladie aux autres, il n'avait pas envie de se prendre des réflexions ou qu'au contraire Hampton se taise ou essai de se rattraper. Matteo eut plusieurs fois des regards assez dérangés, on voyait bien qu'il encaissait et n'appréciait pas vraiment ce qu'il entendait. "- Tu penses vraiment ce que tu dis, sérieux ? tu penses vraiment que les gens ici le font exprès d'être comme ils sont ?" et Matteo soupira à nouveau et fit une moue lorsque Hampton en rajouta une couche. "- T'es vraiment trop con !" c'était déjà assez difficile pour Matteo de penser qu'il n'était pas à l'abri de devenir comme son oncle et que sa descendance ne le serait pas non plus sans que l'autre n'en rajoute. Plus il vieillissait et plus il avait du mal de venir dans cet hôpital rendre visite à son oncle et en plus il était de plus en plus étrange, assommé par ses médicaments, que parfois effectivement il était flippant. "- Allez viens Hamilton on y retourne." Matteo n'avait même pas fait attention mais ça ne lui arrivait pas souvent d'appeler Cassia par son nom de famille, du moins ça faisait un bail que ça ne lui était pas arrivé.

Malheureusement la conversation que je venais d’entamer avec Matteo n’avait rien donné puisqu’on fut vite rejoins par nos deux collègues qui eux aussi avaient envie d’un café apparemment. Et puis Hampton qui n’était vraiment pas à l’aise ici ne cessait de faire des commentaires, des remarques. J’avais toujours été étonné par ce besoin qu’il avait de toujours extériorisé. Et tout en écoutant Hampton, je voyais bien que Matteo n’appréciait pas vraiment ce qu’il disait. Et malgré tout je fus surprise quand Matt s’adressa assez sèchement à Hampton. Ce dernier semblait d’ailleurs lui aussi surpris « Ben… non mais, enfin j’en sais trop rien » bafouilla t-il. Et puis Matteo perdit un peu son sang-froid et insulta Hampton avant de me demander de retourner aux interrogatoires avec lui. J’étais un peu stoïque, tout comme Simons. Hampton n’apprécia pas mais ne dit rien. Et depuis depuis quand il m’appelait par mon nom de famille ? Où était passé mon petit surnom qu’il était le seul à me donner ou tout simplement mon prénom ? Bien loin apparemment. « Oui… oui j’arrive » dis-je en jetant mon café que je n’avais pas eu le temps de terminer du coup.

Je me mis à marcher suivant Matteo. Mais il marchait bien vite, sans doute sous l’effet de l’énervement. « Attends, ne va pas si vite » dis-je en marchant plus vite pour le rattraper. Et une fois à sa hauteur je me risquais à lui demander « Dis-moi, qu’est-ce qui se passe ? » Oui depusi tout à l'heure il était assez énervé, effaçé. Allait-il me le dire ? Allait-il refuser de me parler ou bien simplement retarder les explications ?

Matteo avait besoin de se changer d'air, malheureusement il ne pouvait pas sortir pour le moment. Et il avait laissé tomber son café, le posant simplement sur la table basse qui se trouvait près du distributeur près des chaises ou les visiteurs pouvaient s'assoir tout en buvant leur café. Matteo était partit sans plus d'explications et avait laissé Cassia totalement bouche bée elle aussi. Et les autres et bien sur le coup il s'en foutait royalement.  Cassia finit par le rattraper, arrivant à sa hauteur donc et Matt tourna à peine le visage dans sa direction. "- Il en tient une couche tu peux pas savoir !" Matteo répondit ça pour commencer et puis il ajouta. "- On vois bien qu'il a pas de famille enfermée ici, parce que sinon il ne parlerait pas comme ça. C'est méchant vis à vis de ses gens qui n'ont rien demandé." Matteo semblait moins énervé d'un coup mais ça lui restait malgré tout au travers de la gorge ce genre de parole. "- Ce genre de maladie ça te tombe dessus sans prévenir, même lui n'est pas à l'abri." c'est dire à quel point ça pouvait l'inquiéter, mais Matteo n'en avait jamais parlé à Cassia. Il pensait simplement qu'elle était sans doute au courant, au lycée, certains savaient pour son oncle alors il avait supposé qu'elle le savait aussi. "- J'te jure y'a vraiment des fois où je me retiens de lui en coller une."
Bon, Matteo avait envie d'aller voir les prochains membres du personnel de leur liste, histoire d'avancer et de pouvoir enfin quitter ces lieux.

Matteo venait de perdre son sang-froid face aux remarques d’Hampton. J’avais été surprise et je n’avais pas été la seule. Alors du coup la petite pause-café avait été écourtée, et j’avais suivi Matteo. Et une fois que je l’avais rattrapé je lui avais demandé ce qu’il se passait. Oui il n’était pas dans son état normal là et ça se voyait bien. Il me regarda à peine, commençant par me dire qu’Hampton en tenait une couche. Bon sur ce coup-là je n’allais pas dire le contraire. Hampton était un bon flic, sympa mais il parlait trop vite, et trop souvent. Et Matt continua sur sa lancée. Et en l’écoutant je compris qu’il devait en effet avoir un membre de sa famille ici. Personne n’était à l’abris c’est certain, « Oui, mais tu connais Hampton parfois il parle sans vraiment réfléchir… » J’essayais un peu de l’apaisé, mais il semblait malgré tout bien remonté. Et Matteo ajouta que parfois il se retenait vraiment de lui en mettre une. Oui ben qu’il se retienne le plus longtemps possible car ce genre d’incident au sein du service allait faire jaser. D’autant plus que Matteo avait déjà frappé Baker quelques temps auparavant même si il faut l’avouer il le méritait clairement. Nous étions en train de nous diriger vers une autre salle pour terminer notre boulot, mais je finis par ralentir, et par m’arrêter, posant une main sur le bras de Matteo pour qu’il s’arrête lui aussi « Je ne savais pas que tu avais quelqu’un de ta famille qui était ici… » Il ne m’en avait pas parlé et je n’en avais pas entendu parler. « Tu peux m’en parler tu sais » Bon ce n’était pas trop le moment pour en parler, on était en plein travail mais bon, je tenais à le lui dire.

"- Mais y'a des fois il ferait bien de fermer sa bouche." et c'était Cassia qui défendait Hampton en plus, on aura tout vu. Matteo finit par tourner la tête vers elle et continuer de lui parler. Car oui, ce n'était pas la première fois que Matteo se disait qu'il méritait une bonne claque mais il l'avait encore jamais pensé fort au point de le dire. Habituellement les remarques de Matteo suffisaient à le calmer mais là Matteo ne se sentait pas la patience de supporter ça plus longtemps.
Matteo finit par s'arrêter parce que Cassia l'y obligea d'une certaine façon et il se tourna vers elle pour l'écouter. Il lui fit signe que non de tête avant de lui dire "- Non.. je préfère pas" et il fit une légère moue et ajouta "- On bosse et j'ai pas envie de parler de ma famille alors qu'on est en pleine enquête. Désolé." là sur le coup il avait pas envie de se dévoiler à elle de cette façon, surtout pas en lui parlant de la maladie dont souffrait son oncle, sachant que ça pouvait retomber sur un autre membre de la famille. Il ne voulait pas lui parler de ça maintenant, plus tard sans doute.
Puis il entra dans la salle et salua les personnes présentent et ils se présentèrent à leur tour et l'interrogatoire pu commencer.

Oui Hampton devrait parfois se taire, d’habitude c’était moi qui étais la première à penser ou à dire cela. Mais je n’étais pas dupe, le comportement de Matteo n’était pas le même, l’infirmière de tout à l’heure semblait connaitre Matteo, et avec les paroles qu’il venait d’avoir tout était clair. Matteo avait quelqu’un de proche, un membre de sa famille ici dans ce service. Alors je lui avais simplement dit que s’il voulait en parler, il pouvait le faire. Après tout je n’étais pas qu’une simple collègue. Mais Matteo me dit qu’il ne préférait pas le faire, prétextant qu’il ne voulait pas parler de sa famille alors qu’on travaillait sur une affaire. Bon c’est vrai ce n’était pas la meilleure des choses à faire. Mais allait-il tout de même m’en parlé un peu plus tard ? Ou est-ce que ça restera un sujet tabou ? Je lui fis alors un léger signe lui faisant comprendre que ce n’était rien « C’est comme tu veux » je n’allai pas le forcer après tout.

Matteo entra dans une autre salle, et je le suivis donc. Et après s’être présenté, chose tout à fait normal, l’interrogatoire pu commencer. Mais à partir dire que madame Waters était une femme très gentille, et une infirmière dévouée, que personne n’aurait pu lui faire du mal. Nous n’obtenions pas plus d’informations. Et pourtant si quelqu’un avait voulu lui faire du mal, avait voulu sa mort et avait réussi.

L'enquête était une bonne excuse pour ne pas aller plus loin dans les explications. Mais Matt savait aussi qu'à un moment il faudrait qu'il en parle, Cassia avait le droit de savoir maintenant qu'ils vivaient ensemble. Si un jour ils décidaient d'avoir des enfants, elle devrait savoir que peu être cette maladie pourrait leur tomber dessus. Bon, ce n'était pas une obligation, c'était infime mais suffisamment pour que Matteo n'en parle pas parce que ça lui faisait peur tout simplement. Lui même n'était pas à l'abri, l'âge, pouvait être un facteur et il pourrait développer ça aussi, personne n'était à l'abri en faite. Et voir son oncle piquer des crises ou totalement amorphe à cause de médicaments ça l'avait pas mal bousculé étant plus jeune, à tel point que ça lui était resté.

L'interrogatoire se passa exactement comme pour le premier, rien de spécial à dire. Une femme normale dans un univers particulier. Personne ne semblait vouloir lui faire du mal ou même lui en vouloir. Si ça se trouve sa mort était du au hasard, c'était tombé sur elle et ça aurait pu être n'importe qui d'autre. A moins qu'on leur cache des choses. Bref, ils quittèrent à nouveau la pièce pour se retrouver à nouveau dans le couloir.

Aujourd’hui je venais d’apprendre quelque chose dont j’ignorais sur Matteo. Ou plutôt sur un membre de sa famille. Mais finalement, j’en savais que très peu. Avec ce qui avait été dit, j’en avais juste déduis que Matteo avait un oncle ou une tante qui était patient ici dans ce service. Mais pourquoi cette personne était-elle ici ? Quelle maladie l’avait obligé à être transféré ici ? Mais Matt ne souhaitait pas en parler vu que nous étions en service et sur une affaire. Je respectai donc son choix.

Nous avions ensuite interrogés d’autres membres du personnel, mais encore une fois il n’y avait rien de très concluant. Alors une fois terminés, on remercia tout de même le personnel avant de quitter la pièce. Sortant de la pièce commune, je soupirai légèrement. Un mélange de frustration de n’avoir pas eu d’informations essentielles, et de fatigue aussi. « Tout le monde est d’accord sur le fait que madame Watters était une femme irréprochable. Mais ça ne nous aide pas pour faire avancer l’enquête » Il y a des jours comme ça. « On va retourner aux bureaux sans nouvelles informations, ou presque » dis-je en prenant une direction dans le but de quitter le service. Nous ne savions pas si Simons et Hampton avait terminé mais on pouvait bien les attendre dehors

"- Ouais et le pire dans l'histoire c'est que j'suis sur que certains patients la connaissaient bien et auraient des choses à dire sur elle. Seulement avec leur traitement on peut pas prendre leur témoignage en compte parce que devant un jurie ça passerait pas." même avec un traitement personne ne peut garantir que ce qui pourrait être dit soit vrai, les patients d'ici sont tellement ailleurs que parfois ils ne reconnaissent même pas leur famille et Matteo pouvait en témoigner lui.

Ils finirent donc pas sortir, se retrouvant à l'extérieur devant les locaux et Matteo se sentit bien mieux d'un coup. Il aurait pu prendre deux minutes pour prendre des nouvelles de son oncle ou même passer le voir avec Cassia mais il ne s'en sentait pas la force. Pourtant en ce moment il n'était plus du tout violent donc Cassia ne risquait pas d'être impressionnée. Mais c'était Matteo qui pouvait pas, il pouvait pas passer ce cap et montrer ce qu'il y avait de pire dans sa famille, pas maintenant, il n'était pas encore prêt. Il s'appuya simplement dos au mur tout en regardant passer les gens et tendit la main pour attraper celle de Cassia, l'attirant un peu vers lui. Et puis il lui dit "- mon oncle, c'est le frère de mon père qui est interné ici. D'ailleurs, je sais même pas s'il a seulement été -normal- à un moment donné dans sa vie"  du plus loin que se souvenait Matteo, son oncle avait toujours fait des crises et était soigné, que ce soit chez lui ou bien en internement.

C’était toujours frustrant de mener des interrogatoires qui finalement ne menaient à rien, ou presque. Et c’était le cas aujourd’hui. Et je n’aimais pas revenir aux bureaux bredouille. D’autant plus que le meurtre de madame Watters commençait à dater un peu et l’affaire commençait à piétiner. Matteo était d’accord avec moi. Et il avait raison en disant qu’un témoignage de patient ne serait absolument pas valable. « A croire qu’on est dans une impasse » dis-je d’un ton assez las.

Et puis on finit par sortir. Et il faut bien avoué que dehors l’atmosphère était plus légère, moins pesante. Et quelques minutes après être sortis, j’observais Matteo qui s’adossait sur le mur. Et quand ce dernier vint attraper ma main avec la sienne, je le laissai faire, m’approchant de lui. Et là Matteo se laissa aller à quelques confidences. M’avouant que c’était son oncle qui était interné ici. Et d’après ce que je comprenais il était malade depuis longtemps. Je serrai alors délicatement la main de Matteo dans la mienne, posant mon regard dans le sien. Profitant que nous soyons encore seuls pour parler avant que les autres ne reviennent. « Je suis désolé. J’ignorai que ton oncle était malade » non jusqu’à aujourd’hui je n’en avais pas la moindre idée. « J’ai l’impression que ça t’affecte beaucoup que ton oncle soit ici » Ce qui en même temps est compréhensible.

"- Oui, de toute façon cette enquête je la sent pas depuis le début." Matteo n'a jamais été à l'aise avec cette enquête probablement parce qu'elle est lié à cette ancien asile où son oncle séjournait. Ca n'a jamais été de bons souvenirs cet endroit et même maintenant qu'il est réhabilité c'est vraiment étrange comme endroit.

Une fois dehors Matt se laissa aller à quelques confidences, vu que Cassia lui avait plus ou moins ouvert la voix et qu'il avait besoin d'en parler un peu. Bien sur il ne lui dirait pas tout mais l'essentiel c'est pas si mal. Au moins elle comprendrait peu être un peu mieux la situation. "- Non c'est pas vraiment le fait qu'il soit ici. Au moins quand il est ici il ne fait de mal à personne." puis Matt soupira "- il est schizophrène à tendance psychotique depuis quelques années et le laisser seul c'est prendre un risque." au début il n'était que schizophrène mais avec les années et sans doute les traitements ou tout simplement une évolution de sa maladie ça avait empiré et il devenait violent, bien trop souvent. "- Et parfois il ne nous reconnait même pas." c'était ça le plus difficile en fait. Etant enfant Matteo avait particulièrement apprécié son oncle jusqu'à ce qu'il ait des comportements bizarres et qu'il commence à en avoir un peu peur. Et finalement lui rendre visite au centre n'avait fait qu'empirer cette peur que cette maladie soit génétique ou autre. Même si on leur avait expliqué, c'est le genre de chose qui fait peur.

Une fois dehors, Matteo se laissa finalement aller à quelques confidences. Et j’en apprenais donc plus sur lui et sa famille. Je n’étais pas à la place de Matteo mais je me doutais bien qu’avoir un oncle interné ici devait être quelque chose qui était difficile. Et je me doutais aussi que ce n’est pas quelque chose dont il aimait forcément parler. Mais apparemment ce n’était pas le fait que son oncle soit ici qui l’affectait le plus. Mais alors qu’est-ce que c’était exactement ? « Qu’est-ce que c’est alors ? » Oui il devait bien il y avoir une raison, non ? Bon sur le coup je ne m’en rendais pas compte mais j’en demandais peut-être un peu trop à Matt. Et quand Matteo m’avoua que son oncle était schizophrène. C’était donc ça le mal dont était atteint son oncle. Alors oui dans ce cas-là la meilleure chose à faire avait sans doute été de le placer ici. « C’est sans doute une des meilleures solutions. Au moins ici on s’occupe de lui » Sans doute que seule il ne pourrait pas prendre sin de lui et même se mettrait en danger. Je ne connaissais pas du tout cette pathologie, alors difficile pour moi de donner mon avis.

Et Matteo ajouta que parfois son oncle ne reconnaissait même pas sa famille. La situation ne devait pas être simple, et cela devait faire mal au fond qu’un membre de sa propre famille ne nous reconnaisse pas. « Tu vas souvent lui rendre visite ? » Oui car Matteo ne m’avait jamais dit qu’un de ses oncles était interné ici, et encore moins me dire qu’il allait rendre visite à son oncle dans le servcie psychiatrique de l’hôpital.

Matt expliqua un peu à Cassia, sans trop entrer dans les détails malgré tout. Et elle semblait comprendre, même si ce n'était pas évident à comprendre en quelques mots. Ce genre de maladie est assez complexe et passe par différentes phases. "- Oui." au moins ici ils s'occupaient de lui c'est clair, étant donné qu'il avait bien du mal à s'occuper de lui même seul.
"- Plus tellement ces derniers temps..." et il n'eut pas le temps d'ajouter autre chose que les deux autres sortirent les retrouver et Matteo lâcha la main de Cassia. "- Ah et bien ça fait du bien de retrouver le grand air. C'est vraiment oppressant là dedans !" dit Hampton alors qu'il arrivait à leur hauteur.
"- Vous avez eu des infos ?" c'était bien ça le plus important, de leur côté Matt et Cassia n'avaient rien eu, alors peu être qu'eux avaient eut quelque chose qui pourrait leur être utile. "- Non, rien de spécial. Elle avait sans doute des ennemis, les infirmières ne sont pas toujours bien vu dans ce genre de service mais apparemment pas dans celui-ci."

Matteo me parlait, certes. Mais je commençais à vraiment bien le connaitre, et je sentais bien que malgré ses petites confidences il ne me disait pas tout. D’ailleurs il ne m’avait même pas répondu quand je lui avais demandé ce qu’il l’affectait autant Si ce n’était pas le fait de voir son oncle ici qu’est-ce que c’était ? Avait-il volontairement ignoré la question ? Peut-être. J’avais ensuite demandé à Matteo si il venait souvent rendre visite à son oncle, mais apparemment ce n’était plus le cas ces derniers temps.

Et lorsque Simons et Hampton sortir à leur tour, Matteo me lâcha la main. Je fus un peu surprise de sa réaction mais ne montrais rien. Après tout on ne faisait rien de mal non plus. Le sergent était au courant pour nous deux, mais j’avoue ne pas savoir si c’était le cas de nos deux collègues. Et puis qu’est-ce que ça pouvait bien faire après tout ? Surtout qu’ils s’agissaient de collègue proche puisque nous étions dans le même service. Hampton, ravi de sortir, ne dis rien d’autre. Et il ne valait mieux pas. Matteo leur demanda alors il ils avaient eu des informations, mais ils n’avaient pas eu grand-chose d’intéressant. « On n’a pas obtenu grand-chose non plus de notre côté », Simons répondit alors « On a plus qu’à rentrer aux bureaux et faire quelques recherches sur le peu d’informations qu’on a eu. On ne sait jamais » Simons et Hampton partir en direction de la voiture. Et il ne nous restait plus qu’à faire pareil.

Je montai alors dans la voiture, laissant Matteo conduire puisque c’est moi qui avait conduit pour venir ici. Et quelques minutes plus tard, je décidai de briser le silence. J’aurai voulu qu’on continue cette discussion concernant Matteo, mais je ne voulais pas non plus l’obliger à quoi que ce soit. Alors je décidai de parler de quelque chose qui peut-être détendrait l’atmosphère, ou pas. « Au fait, tu as réfléchis concernant la deuxième chambre, on la repeint ou pas ? » C'était mon souhait mais Matteo n'avait pas l'air bien d'accord. Déjà on avait pas les même projets pour cette fameuse pièce, mais on finirait par se mettre d'accord, enfin j'espère.

Matteo avait plus ou moins répondu à sa question de départ, ou alors il n'avait pas fait attention tout simplement, ce n'était donc pas volontaire cet oubli de répondre. De toute façon maintenant avec l'arrivée des deux autres, c'était donc impossible pour eux de continuer cette conversation et c'était sans doute bien mieux. Matteo ne voulait pas qu'on leur reproche de passer du temps intime pendant leur temps de travail alors il avait préféré lâcher Cassia, tout simplement. De plus, sa vie privée doit rester privée, même si certains sont déjà au courant de leur relation à Cassia et à lui Matteo reste une personne assez pudique et privé quand il le peut.

Une fois dans la voiture, Cassia se remit à parler et étrangement pas du sujet en cours, ce qui étonna un peu Matt il faut bien le dire. "- Je trouve qu'elle est très bien comme elle est, surtout pour ce qu'on va en faire non ?" lui ne voyait pas l'utilité de la repeindre maintenant, quelque soit son utilité elle était bien ainsi.
Puis ils arrivèrent au commissariat et Matteo stationna la voiture.

Le sergent nous avait envoyés ici afin de menés plusieurs interrogatoires pour reprendre l’affaire de madame Waters. Mais tout cela n’avait rien donné de bien concluant. Nous avions tout de même eu quelques informations, mais est-ce que cela allait nous permettre d’avancer ? J’en doutais, mais bon nous devions essayer, mener des recherches complémentaires malgré tout.

Une fois sur le trajet du retour, j’avais voulu briser ce léger silence, en entamant un tout autre sujet de conversation : la maison. Ou devrais-je plutôt dire notre maison. J’avais envie de repeindre la deuxième chambre, que ça soit chaleureux, et qu’on s’y sente bien. Oui mon côté perfectionniste reprenais le dessus. Mais Matteo ne semblait pas vraiment d’accord. Et j’eu la confirmation avec sa réponse puisque Matteo me dit qu’il trouvait la pièce très bien comme elle était surtout pour ce qu’on allait en faire. Et c’était bien ça le problème. C’est que nous n’étions pas vraiment d’accord. Matteo lui voulait en faire une sorte de pièce aménagé pour en faire un endroit calme, afin de regarder en toute tranquillité et en tout confort des films. Et moi j’imaginais plus cette pièce en bureau ou alors en chambre d’ami. Je lançai alors un bref regard vers Matteo alors qu’il était en train de se garer « Tu veux plutôt dire qu'elle est bien pour ce que toi tu veux en faire » . Ma remarque n’était pas méchante, mais c’était une façon de faire comprendre à Matteo qu’il ne m’avait pas convaincu pour transformer cette chambre en « pièce télévision ». Et que donc moi j’avais toujours mes idées en tête également. Mais à un moment donné il faudrait bien se mettre d’accord. Même si j’étais loin de m’imaginer qu’il y aurait d’autres désaccords entre nous concernant la maison et notre vie commune. Sans oublier que ce soir en rentrant il y avait encore des cartons à défaire. J’avais l’impression qu’il fallait penser à tout et tout faire en même temps ces derniers jours.  Une fois garés, je sortis donc de la voiture.

Matteo haussa simplement les épaules à ce qu'elle lui répondit, il ne vit pas d'animosité dans ce qu'elle venait de dire, juste un peu d'incompréhension. Et d'ailleurs il fit ce qu'il pu pour lui faire comprendre son point de vue. "- Ecoute, on s'en fiche un peu non de savoir comment son les murs pour le moment. Je pense qu'on a des choses plus importantes à faire, comme terminer de ranger, acheter les meubles qu'il nous manque et inviter les potes et la famille, parce qu'on l'a toujours pas fait et d'après moi je pense qu'on devrait vraiment s'y mettre." Matteo finirait par avoir gain de cause mais avant de s'occuper sérieusement de ça, faudrait déjà qu'ils vident tous leurs cartons, qu'ils arrivent enfin à tout ranger et que Matteo puisse enfin inviter ses potes et la famille pour un barbecue géant ou une soirée télé, dépendrait du temps en faite. Avoir une maison c'est bien mais si c'est pour ne jamais recevoir personne et encore moins pendre la crémaillère ça sert pas à grand chose.

Une fois la voiture stationné Matteo se dirigea à l'étage pour retourner à son bureau, ils avaient encore pas mal de choses à faire avant que la journée soit terminée.

J’avais vraiment envie que tout soit parfait dans la maison. Alors pour moi le moindre petit détail comptait. Ça pouvait paraitre un peu idiot mais dans ce genre de situation mon côté perfectionniste avait du mal à être contrôlé.  Ça c’était une chose. Les désaccords avec Matteo en étaient une autre. Pour Matt, la seconde chambre était bien comme elle était pour ce qu’on voulait en faire. Alors je lui avais gentiment rappelé que nous n’étions pas encore tombé d’accord que l’utilisé de cette pièce justement. Alors Matteo me dit qu’on se fichait un peu de savoir comment étaient les murs pour le moment. Comment ça « on » s’en fichait ? Justement si je voulais repeindre cette chambre c’est que justement je ne m’en fichais pas, et que je trouvais cela important. Matteo devrait plutôt dire que lui s’en fiche.  Mais je n’avais pas dit mon dernier mot sur ça Et Matt continua alors sur sa lancée me disant qu’il pensait qu’on avait des choses plus importantes à faire comme terminer de ranger, acheter des meubles et inviter du monde à la maison. Et encore une fois j’avais l’impression que Matteo parlait pour nous deux. Bon j’étais bien d’accord avec lui sur le fait qu’on devait terminer de ranger. On y verra un peu plus clair quand ça sera fait. « Ranger… on ne fait que cela depuis trois jours » Une façon de dire que c’était difficile de faire mieux et plus vite. Dès qu’on rentrait on s’y mettait.

Je rebondis ensuite brièvement sur ce que venais de dire Matteo « Je trouve que tu vas un peu vite, on ne va pas inviter des amis et de la famille alors qu’on ne sait même pas quand on aura terminé de tout ranger. Et des meubles on en a peut-être assez non ? On n’a pas encore terminé de les trier d’ailleurs » Une façon de faire comprendre à Matteo que pour moi cela ne faisait pas partit des choses "importantes à faire" contrairement à ce que lui pensait.

Mais la conversation ne pouvait pas continuer davantage. Nous étions arrivés et il était temps de retourner aux bureaux.