Ce synopsis a l'air d'en dire beaucoup, et pourtant, on est encore loin de la vérité. Adaptée d'une série de comics pour adolescents et jeunes adultes, Preacher est une série qui vacille entre un comique de situation grinçant et une noirceur intense. Difficile de l'aborder de premier abord. On se demande si c'est une série humoristique ou noire pendant assez d'épisodes pour se laisser porter aveuglément, ensuite, par une intrigue simple, portée par une réalisation hachurée héritée des comics et nourrissant un suspense perpétuel. Qui est le cow boy ? Que cherche Tulip ? Qui sont ces soi-disant fédéraux ? Et surtout, quel est ce truc qui a fait exploser Tom Cruise et donne ses pouvoirs à Jesse Custer ?
Vous croyez que j'en ai trop dit ? Même pas ! Ce que je pourrais dire sur cette série, c'est qu'elle est absurde. Elle joue de son rythme et de son allure d’œuvre de geek shooté à la colle pour déstabiliser un spectateur à sa merci. Elle joue avec les codes et les bornes de la société et de la culture américaines pour désarçonner, quitte à faire débat ou à créer la polémique. C'est là sa principale force. En revendiquant un statut d'ovni et en visant une niche particulière, propre aux films comme Sin City ou Watchmen, elle fait parler d'elle et se taille une réputation sans y travailler. Qu'on aime ou qu'on aime pas, il y a fort à parier que ces prochaines années vont voir quelques réalisateurs tenter de suivre la piste cendreuse laissée par Preacher ; et s'y casser les dents, probablement.