À lire si vous avez un dentier, sinon, OUT - ZÉLIE & AAR

Jeudi soir, la soirée bingo bénéfique au country club mettant à l’honneur le club de l’âge d’or. Pourquoi lisez-vous ces quelques phrases ? Tout simplement parce que Aaron Thomas Weeler-Leev et sa bonne amie Zélie Thornton avaient décidés de participer à la soirée comme bénévole. Était-ce l’activité la plus nulle au monde pour des gens de moins de 35 ans ? Sans doute, mais Aaron adorait aider son prochain et encore plus les personnes âgés. Il les admirait et leur dévouait une grande passion. C’est une fois sorti de la douche que le jeune infirmier enfila un chandail mauve qu’il avait lui-même tricoté la semaine dernière aux côtés de sa meilleure amie Jamie. Il avait brodé une licorne en jaune sur le motif rosé de la laine. Il prépara des muffins à l’avoine et aux noix ; recette qu’il détenait de sa grand-mère, qui faisait constamment l’unanimité lorsqu’il passait avec ses paniers. Il recouvrit ceux-ci de divers rubans agencés et quitta sa maison vers le country club de Sidebay. Weeler arriva à l’avance et installa ses paniers un peu partout dans la salle. Il accrocha les banderoles au plafond et s’empressa de rejoindre Zélie qui venait de le rejoindre. « Ahhhh Zélie ! Ça va tellement être la plus belle soirée de ma vie, ça va être vraiment amusant ! Ça fait plaisir de partager ce moment avec toi ! J’aurais invité Jamie, mais elle devait travailler malheureusement. Je lui ai dit qu’elle pouvait nous rejoindre après le travail si nous sommes toujours là. » Amena-t-il joyeux en serrant la brune dans ses bras.

Ce soir c'était LA soirée de l'année, enfin pour les personnes ayant atteint un âge d'au moins soixante ans, soit presque trois fois le mien. J'exagère un peu. Tous ces petits vieux n'avaient plus de vraies fêtes dans leur quotidien, la soirée Bingo devenait donc la seule à laquelle ils pouvaient participer. Rien que pour ça j'étais bénévole. Mais c'était surtout l'occasion de passer une soirée avec Aaron et de se marrer un bon coup. Après être rentrée du travail et avoir corrigé les cahiers de quelques élèves, je m'étais donc préparée pour la soirée inoubliable qui s'annonçait ce soir. J'avais décidé de porter une robe à fleur, ma sœur disait toujours " On dirait que tu l'as découpé dans le rideau de la grand-mère ". Je trouvais donc très ironique de la porter ce soir. Après avoir concocté quelques gâteaux minutes faute de temps, j'embarquais donc à bord de ma voiture pour la soirée. Sur place il ne me fallu pas beaucoup de temps pour trouver Aaron et son magnifique pull mauve. " Heyyyy. Je vais bien et toi ? " Je lui montre ma robe sous mon manteau avec un grand sourire aux lèvres. " T'as vu, je suis dans le thème. " Annonçais-je joyeusement.

Aaron s’enthousiasma face à l’arrivé de son amie Zélie. Elle le salua et lui montra ensuite la robe qu’elle avait choisie, laissant le jeune homme la bouche grande ouverte. « Non, mais elle est tout simplement magnifique cette robe ! Je l’adore, tu as vraiment fait un bon choix, surtout pour ce soir. Madame Cranberry en a une similaire regarde ! » Dit-il avec une vraie sincérité. Weeler-Leev était un homme rose plutôt particulier. Il aimait un tas de truc étrange et souvent hors de son âge, ou de son sexe. On l’intimida beaucoup à ce sujet, mais il réussissait à passer à travers en s’entourant des bonnes personnes, comme Jamie, Zélie, sa famille et même les personnes âgés qui n’arrêtaient pas de complimenter son habillement de la soirée. En pointant la dame, cette dernière se retourna en désigna un petit salut de la main aux deux jeunes. Ravi de recevoir de l’attention de cette dame, l’homme leva la main en l’air pour faire de même rapidement, mais malheureusement pour lui, Leev ne constata pas qu’une vieille dame était venue le saluer et il lui balança son coude en pleine figure. Aaron se tourna suite au mouvement qu’il venait de faire et remarqua la présence de la dame, le nez en sang qui pleurait face au coup qu’elle venait de recevoir. Le pauvre homme porta ses mains à son visage horrifié. « Oh mon dieu, Madame Wyatt ! Je m’excuse, je m’excuse, je m’excuse, je ne vous avais vraiment pas vu, je me sens terriblement mal. Vous allez bien ? » Dit-il en attrapant des serviettes en papier pour le poser sur le nez douloureux de la femme qui serra des dents – enfin du dentier – face à la douleur ressenti. « Je suis tellement maladroit, pardonnez-moi, je suis terriblement désolé ! » Il ne s’arrêtait plus, lançant des regards traumatisés à son amie.

J'étais réellement très fière de cette robe et de l'avoir mise à la bonne occasion. Je savais déjà que toutes les petites mamies allaient être jalouses. Elles me demanderaient toutes où j'ai déniché une merveille pareille avec des fleurs super kitsch, mais aussi super canons. J'ai jamais été le genre de fille à mettre des vêtements affriolants, mais le vintage c'était vraiment mon truc. Quand Aaron fait part de la nouvelle à toute l'assemblée ou presque, j'éclate de rire. Je regarde Madame Cranberry. Effectivement il y a des ressemblances. " J'espère pour toi que tu trouves que je suis la plus canon de nous deux... Sinon je t'étripe. " Je dis pour le provoquer un peu. A mon tour je saluais la vieille dame qui se trouvait assez loin de nous à une table où elle préparait ses ions et ses nombreuses plaquettes. Puis avant même que je me sois retournée, j'entendis un violant coup. J'ai alors pivoté sur moi-même à tout allure pour découvrir une vieille dame, le nez en sang. La femme semblait sous le choc de sa rencontre impromptue avec mon ami et lui aussi. C'était du Aaron tout craché. Comme s'il ne pouvait pas sortir sans faire une gaffe. Habituellement ça me faisait toujours beaucoup rire, mais dans ce cas-là un peu moins. Alors que Aaron lui donne un papier pour qu'elle stop hémorragie. " On devrait peut-être aller chercher la trousse de secours pour désinfecter tu ne penses pas ? " Demandais-je à mon ami. Les conseils de ma grand-mère, infirmière durant la guerre, me revenait toujours en tête dans ce genre de situation. Elle disait toujours de trouver la plaie et de désinfecter.

« Tu sais que tu es la plus belle ici ! » Il était sincère, bien qu’il avait tout de même toujours trouver un charme chez les vieilles dames. Aaron était rouge comme une tomate. Il se sentait terriblement mal et malgré la suggestion de Zélie, ce dernier ne pensa pas à la technique pour aider cette pauvre femme, il tremblait de tout son corps en figeant sur place. Au final, le jeune Weeler était infirmier, c’était son métier. Fixant un moment le nez qui coulait de la dame, l’homme sursauta lorsqu’il revint à la réalité. « Hum.. oui oui, va chercher des serviettes. « Madame Wyatt… je suis terriblement désol…. Désolé. Garder la tête bien basse, on va vous aider à vous remettre sur pied. Je ne vous avais tout simplement pas vu. Je parlais avec ma grande amie Zélie et mon coude est partie vers votre visage. Ce n’est pas intentionnel du tout ! Vous me connaissez, je ne ferais jamais de mal à personne, j’apprécie mon prochain et je ne souhaite qu’être apprécier de tous. J’espère que vous ne m’en voudrez pas, j’en serais terrifié…. Je pense que je ne dormirais plus durant un mois. » Tandis que Zélie lui amenait la boîte de pansement, Aaron déblatérait sans cesse. L’homme se tourna en voyant son amie revenir, il voulut faire un pas en avant, mais ce fut son tour, il trébucha sur une flaque de sang et tomba sur le dos.

Je souris quand il finit par dire le compliment que j'attends. " Merci mon petit chat. " Je lui réponds toujours aussi souriante. Pendant quelques secondes je ne pense plus au geste presque dramatique que vient de faire mon ami. Mais quand je finis par repenser à tout ça. Je me précipite à l'entrée du bâtiment pour aller trouver la trousse de secours qui se trouve dans un petit local à côté de la porte de l'entrée de l'East Country Club. Je me dépêche de revenir, je marche vite, mais j'essaye de ne bousculer personne pour ne surtout pas provoquer un second accident. Quand je réussi à retrouver Aaron, il a l'air toujours aussi paniqué. " Calme-toi Aaron, c'est pas très grave, madame Wyatt n'est pas mourante, elle va s'en sortir puisque comme le grand professionnel que tu es, tu vas la soigner à la perfection. Pense juste que tu es au boulot et tout ira pour le mieux. " Je lui dis pour essayer de le calmer puisque je suis persuadée que c'est un super infirmier. C'est plutôt quelqu'un qui se donne à fond dans ce qu'il fait et donc dans son métier. Il finit par tomber. J'hésite à rire, mais lui tends plutôt la main pour qu'il puisse se relever et le tire. Je suis pas la mieux qualifiée pour soigner cette vieille dame, à part lui dire te tenir un mouchoir sur son nez, je peux rien faire d'autre. Alors je préfère que Aaron soit en état pour le faire à ma place.

Aaron Weeler-Leev venait d’aider la dame, mais sa panique et son stress l’envahissait à un point où il ne contrôlait plus son malaise. Il fit un chute qui ne lui fit pas si mal que cela, mais l’aida à être un peu plus déboussolé qu’il ne l’était déjà. Tendant la main à Zélie pour obtenir de l’aide, il revint sur pied et écouta les douces paroles de son amie pour le calmer, ce qui marcha. Aaron reprit un sourire et se tourna vers la vieille dame. « Je m’excuse…. Venez avec moi, on va s’assoir un peu… » Il s’occupa de la dame qui arrêta de saigner du nez, ce qui était une bonne chose. Il lui suggéra de faire un arrêt demain à la pharmacie pour sortir une prescription, mais rien ne semblait brisé, tant mieux. Il revint vers son amie et se grata la nuque de honte. « Je suis le pire des bénévoles Zélie, je suis là depuis cinq minutes et j’ai déjà endommagé le nez d’une pauvre vieille dame. » Il relâcha les bras tristement en prenant place à une table. Habituellement, il était si plein de vie qu’on voyait qu’il souffrait à l’instant.

Quand Aaron fit à nouveau debout sur ses pieds, il semblait un peu moins stressé et surtout plus professionnel que jamais. Il tenta de calmer la dame, qui semblait dix fois stressée qu'il avait pu l'être. Sans doute qu'à son âge elle avait déjà vu pire chute et pire coup que ceux d'aujourd'hui. Elle le suivait alors à quelques mètres à la table la plus proche où il commença à la soigner avec la trousse de premier secours que je lui avais apportée un peu plus tôt. Une fois cette histoire terminée, il revint vers moi. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je ris à sa remarque. " Mais non idiot ! C'était juste un accident. Quelque chose qui ne me serait pas arrivé, parce que je n'ai absolument aucune force que ce soit dans les bras ou dans les jambes, mais qui aurait pu arriver à n'importe quelle personne possédant un minimum de force. " Je dis pour essayer de la rassurer alors qu'il s'installe à la table. " Allez viens, on a pleins de choses à faire avant que ça commence. " Dis-je en lui tendant ma main une nouvelle fois.

Aaron se sentait tellement mal qu’il sentait son cœur vibré dans sa poitrine. Il posa son poing tristement sur son torse un moment et tenta de reprendre des forces en usant d’une technique de respiration qu’il avait appris au lycée avec sa psychologue. Déterminé à se reprendre, il dévoila un franc sourire à son amie qui savait être sincère. « Tu as raison… allons continuer notre bénévolat ! Après tout, je n’ai pas fait une tournée de muffin à la myrtille et à la cassonade pour rien ! » Dit-il en se ruant vers une boîte qu’il avait préalablement posé près de la table. L’homme ouvrit ses couverts et déposa la totalité des desserts qu’il avait préparés dans la journée avec le reste de la nourriture. L’homme posa ces derniers dans de petits contenants qu’il avait lui-même fabriqué et décoré de petits cœurs roses. Il ajouta un ruban de la même couleur autour de la table pour réaliser une présentation parfaite. « J’espère qu’ils vont adorer, parce que j’ai fait tout ça avec beaucoup d’amour ce matin ! » Avoua Aaron qui replaça la nappe froissée au passage. « En plus de cela, j’ai même pas eu le temps de regarder l’épisode des Feux de l’amour cet après-midi…. » Il soupira, déçu. « J’ai tellement hâte si le bébé de Brooke a survécu ! »

En général je suis pas optimiste comme fille, mais là, face à Aaron, j'ai plus vraiment le choix. Il faut que je le motive pour la suite car on a des dizaines de personnes âgées à aller voir pour leur distribuer les jetons et les plaquettes dont ils vont avoir besoin pour jouer et pour que Aaron leur distribue de quoi manger. Mon visage affiche le sourire le plus beau et surtout le plus rassurant pour que mon ami se calme et à la fois pour rassurer les petits vieux qui nous entourent. " Ils vont les adorer j'en ai aucun doute. " Je dis en avançant entre les tables avant de remarquer que je ne suis plus suivie. Je m'arrête un instant en attendant qu'il sorte tous ses gâteaux et les présente joliment. De mon côté, je n'ai pas eu le temps de préparer quoique ce soit. Avec mon boulot j'ai un travaille de dingue, je suis en pleine période d'évaluation alors entre la préparation des derniers cours de l'année, la préparation des interros et leur correction, je ne sait plus où donner de la tête. " C'est très jolie, je ne vois pas pourquoi ils aimeraient pas. " Je lui réponds avec mon large sourire. " T'as pas raté grand chose, le gosse est mort. " Je dis sur le ton de la plaisanterie. En réalité je n'en savais rien, j'avais en horreur ce genre de série.

Aaron continua à faire ses préparatifs. Il croyait les dires de sa grande amie qui jurait qu’ils appréciaient, de toute évidence, il était doué, alors pourquoi ils n’aimeraient pas. C’était des personnes âgées et habituellement, il savait si faire avec cette catégorie de personne. « Tu as raison, merci de m’aider à avoir plus confiance en moi Zélie, j’apprécie beaucoup ! » L’homme alla passer une main sur ses pantalons propres, mais il s’exclama d’horreur lorsqu’il comprit n’avoir rien pour protégrer ses vêtements. « Oh mon dieu, j’allais oublier le plus important ! » Aaron se pencha et attrapa son sac. Il sortit un tablier de ménagère à motif de fleur et l’enfila rapidement. « J’ai fait ce pull moi-même, je ne voudrais pas le salir…. » Il reprit un sourire et termina la présentation, prêt à aller faire le service. C’est à ce moment que Zélie lança que le petit de Brooke était décédé. Le regard du brunet changea aussitôt et ses yeux perlèrent d’eau à une vitesse folle. « Non, pas sérieusement, pauvre Brooke ! Elle doit être désastre, c’est sa septième fausse couche si on compte le bébé qu’elle a simulé dans la saison 42 épisode 23… » L’homme essuya ses yeux. « Si elle existerais pour vrai, je lui enverrais un panier de beignet pour l’aider à soulager sa peine.. »

Je souris à Aaron, contente qu'il ait l'air plus confiant. Note pour plus tard : une attitude positive peut faire des merveilles. J'avance à nouveau et m'arrête à une table. Je salue les personnes présentes et leur distribue leurs cartons et les jetons nécessaires pour le bingo, tout ça accompagné de mots gentils pour chaque personne âgée assise autour de la table et de mon plus beau sourire. Je me retourne car Aaron semble à la traîne. Quand mon corps a pivoté d'un quart de tour, il est vêtu d'un tablier. Je rigole. " T'es pas sérieux quand même ? " Ce tablier à fleurs pourrait être celui de ma grand-mère. Clairement, ni ma mère ni moi, en femmes modernes que nous sommes, ne pourrions porter ça. " T'es pas chez toi mon chat. Si tu veux je te laverais ton pull à la main. " Je dis histoire qu'il dise oui et qu'il quitte cet horrible tablier au plus vite. Quand je vois mon ami à la limite de pleurer pour une série je ne sais plus comment réagir. " Je disais ça au hasard, te met pas dans tous ces états. Je regarde pas ce genre de 'série' moi. " Je lui explique afin de le rassurer. " Allez viens distribuer tes gâteaux. Tu penseras à autre chose comme ça. "

Aaron semblait être plutôt fier du tablier qu’il avait déniché l’autre jour au centre. Il l’avait vu de loin et avait déjà bien hâte de l’exhiber en public. Ce dernier lui rappelait celui de sa grande tante Henriette aujourd’hui décédée. Lorsque Zélie sembla s’éprendre d’un dégoût envers son morceau de tissus, Weeler afficha une mine déçue. « Non ça va aller, j’avais hâte de le mettre et regarde Madame Holland au fond, elle en a un également et elle ne sert que du café ! » Avoua-t-il en pointant la vieille bénévole au fond qui possédait le même type de tablier que lui. Enfin, il devait passer à autre chose, même si l’idée de se disputer avec Zélie lui faisait un peu mal au cœur. Au fond, elle avait le droit de ne pas suivre cette série, mais quand même, ça l’affectait. Il leva les épaules et avança. « D’accord alors ! Je veux bien penser à autre chose… » Leev prit un cabaret et se mit à distribuer les gâteaux aux participants d’un sourire plus enjoué aux lèvres. « Vous voulez goûter à mes délicieux gâteaux maisons ? Ils ont été faits avec beaucoup d’amour ! D’ailleurs j’ai utilisé que des ingrédients naturels dont plusieurs que j’ai fait moi-même ! Il est vrai que le petit papier qui entoure mes petits amours viennent de l’épicerie, mais on m’a certifié qu’ils étaient biodégradables ! J’ai une très bonne conscience écologique vous savez … » Et Aaron lançait son indéterminable discours à chaque personne qu’il proposait ses plats.

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Visiblement mes remarques n'ont aucun effet sur lui. Il a l'air très fier de ce tablier affreux. C'est du Aaron tout craché. Je me dis que rien ne pourra l'empêcher de le porter alors je le laisse le mettre. Un grand sourire remplace ma moue dubitative. Après tout s'il est heureux de le porter c'est le principal alors autant me montrer en accord avec lui plutôt que de gâcher sa joie. " Comme tu voudras. Je pense que Madame Holland sera ravie de te voir avec un tablier aussi... original que le sien. " Cette dame a toujours eu un goût particulier, ce qui à son âge ne m'a jamais vraiment choqué. Au contraire, elle me rappelle ma défunte grand-mère et ses tenues affriolantes. Aaron avait toujours eu une personnalité hors norme. C'est sans doute pour ça que j'ai accroché. Il est dans un autre monde et j'ai toujours apprécié les gens qui ne font pas comme les autres, même si j'ai sans doute tendance à me moquer un peu de lui parfois. Je finis par lui proposer de donner ses gâteaux aux personnes âgées qui attendent le début du loto. Une fois qu'il est lancé dans sa distribution de gâteau, il semble avoir oublié ce que lui ai dit et l'accident, ce qui est plutôt une bonne chose. " Madame Hamilton vous allez en prendre un j'espère ? Ils sont tellement légers que vous ne prendrez pas un gramme. " Je dis avec un clin d'oeil pour l'encourager.

Malgré le début de la soirée qui n’avait pas tourné si bien que cela, Aaron se sentait plutôt bien à l’instant. Il conservait son franc sourire et dévoilait un regard brillant de plaisir. Il aimait faire du bénévolat ; particulièrement lorsqu’il s’agissait d’un bingo ou d’un œuvre caritative impliquant les personnes âgés. Depuis qu’il était enfant, le jeune homme se liait facilement d’amitié avec les gens du troisième âge. Beaucoup des jeunes se moquaient de lui, il trouvait sûrement des gens sincères envers les vieux. « Je lui demanderais si elle veut faire un selfie avec moi ! » Il sortit son téléphone portable prêt à dévoiler sur les réseaux sociaux leurs tabliers assortis. « C’est ma tante Hilda qui va être folle de joie ! » Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il portait ce genre de tablier par sa faute. L’homme se déplaça de quelques pas pour dévoiler son plateau de gâteau et écouta son amie tenter d’encourager les invités de manger l’une de ses desserts maisons. « Regardez-moi, je n’ai pas pris un kilo et j’ai mangé trois muffins hier en les faisant ! » Il semblait présenter un défilé de mannequin en tournant sur lui-même.

Je faisais du bénévolat depuis que je pouvais en faire. Mes parents étant de fervents catholiques, ils ont toujours cherché à aider le pauvre et l'orphelin. Des soirées comme celles-ci j'en faisais donc de temps en temps même si elles ne sont rarement aussi passionnante que celle de ce soir. Mais ce que je préfère par dessus tout c'est aider les personnes malades dans les hôpitaux. C'est à cet endroit que je me sens le plus utile. Alors dès que je le peux, je vais redonner le sourire à quelques têtes blondes. Souvent je leur offre quelques bouquins trouvés dans des brocantes de la région. Aaron sont truc c'est les octogénaire et les tabliers fleuris. Rien de mieux pour passés une soirée riche en émotion. Je pouffe de rire quand la mamie décide de prendre un selfie avec lui. La proposition était osée, la plupart des personnes âgées n'aiment pas la technologie. Mais visiblement le pari est réussi. J'attends donc Aaron avant de continuer le tour. Je croise finalement une tête que je connais. " Bonsoir Madame Sullivan. Comment va votre petit-fils ? " Il était dans ma classe l'an dernier. Bien que cette dame soit très sympathique, ce n'est pas le cas de sa descendance. Que ce soit le père ou le fils, ils sont tout deux insupportables. Je me tourne vers mon ami avec un sourire. " Tu vas rendre jaloux toutes les dames de l'assemblée. Moi je regarde tes gâteaux j'en prends déjà dix. "

Aaron admirait la photographie qu'il venait de prendre avec son cellulaire et la vieille dame. Un sourire de gamin s'ajusta à son visage tout en courant vers Zélie pour lui montrer la photo. "Hey regarde comme elle est belle, j'en suis vraiment fier, je pense que je vais arrêter à la pharmacie et demander à ce qu'on me la lamine ! Je pourrais l'accrocher dans le couloir de vers la salle de bain !" Il sourit de pleine dent à son amie qui ne voyait sûrement pas un intérêt aussi grand que pouvait le trouver Weeler-Leev. La petite blague sur sa taille laissa Aaron surprit, il posa une main à sa joue et fronça les sourcils. "Mais voyons Zélie, tu es aussi mince que moi, alors ne viens pas te trouver des excuses, je suis certain que tu peux venir manger à la maison toute la semaine et ressortir sans un gramme de plus !" Il lui souriait. La musique débuta en fond sous une thématique country. "Un amour à la belle étoile, j'adore cette chanson !" Avoua-t-il en imitant une danse en ligne.