✖ Bip bip bip... ~ Cassy

J’avais été admise à l’hôpital la veille dans la journée.  Je peinais encore à me rendre compte de ce qui m’était arrivée, une infiltration qui avait mal tournée et cet homme qui avait tiré sur moi. Alors j’avais été admise ici en urgences afin d’être opéré pour extraire la balle qui n’était pas ressortie et pour stopper au plus vite l’hémorragie. Mattéo était venu me voir la veille, faisait un peu de forcing auprès des infirmières, il était ensuite repartit pour revenir m’apporter quelques affaires. Et le médecin était passé aussi, m’apportant une nouvelle qui je dois bien l’avoué avait du mal à passer. Je n’avais pas vu Mattéo partir hier m’était endormie avant, complètement épuisée par l’opération mais aussi par les antidouleurs.

Encore allongée, et perfusée sur ce fichu lit d’hôpital, j’étais tantôt réveillée et tantôt endormi à certain moment. Je détestais plus que tout les hôpitaux, même si les fleurs que Mattéo m’avait ramenés la veille égayais tout de même cette chambre, j’avais hâte de rentrer, mais je savais qu’il faudrait encore attendre un ou deux jours pour avoir le feu vert du médecin.

Alors que mes yeux se refermaient petits à petits, j’entendis une voix prononcer mon nom. Une voix familière. J’ouvris alors les yeux, et vis Becca. J’avais demandé à une infirmière de la contacter la veille mais je ne savais pas si elle avait réussi à le faire. Maintenant j’avais ma réponse. « Hey… » dis-je en lui adressant un léger sourire. Malgré tout ça me faisait plaisir de la voir, elle était venue alors qu’on ne s’était pas donné de nouvelle depuis cette grosse dispute.

Becca venait d’arriver, et je dois bien avouer que ça me faisait plaisir de la voir. Alors après avoir salué ma petite sœur, cette dernière s’avança vers moi, posant sa main sur la mienne. Bon apparemment l’infirmière avait bel et bien prévenue Becca, du moins c’est ce que je compris lorsqu’elle me dit qu’elle était venue dès qu’alla avait su que j’étais ici. Puis Becca enchaîna alors avec plusieurs questions. Enfin deux pour être plus précise, mais c’était déjà trop. J’étais en train de somnoler, encore fatiguée par l’opération et un peu assommé par les antidouleurs également. Je grimaçai alors légèrement, passant une main sur mon visage, « Ça va, ça va… » Répondons déjà à la première question, sinon j’allai finir par m’embrouiller à ce rythme. La seconde question c’était quoi déjà ? Ah oui, que s’est-il passé. Je posai alors mon regard sur ma petite sœur, qui était là à côté de moi, « Je travaillais sur une affaire pour le boulot, j’étais en infiltration avec une collègue et ça a mal tourné. On m’a tiré dessus » dis-je simplement. Même si je dois bien avoué que juste le fait d’en reparler me rappelait de très mauvais souvenirs.

Je me redressai alors légèrement sur le haut du lit qui était déjà incliné en hauteur, « Je suis contente de te voir » Oui je n'avais pas eu de nouvelles depuis un petit moment déjà, et je ne savais pas si on avait réussit à la contacter ou non.

Ce n’était pas vraiment de belles retrouvailles. Disons que ça me faisait plaisir de voir ma petite sœur là devant moi mais j’aurai aimé que ça se passe autrement et surtout autre part qu’ici, à l’hôpital. Mais au vu de la situation, je saurai m’en contenter largement. C’est pour cette raison que j’avais avoué à Becca d’être heureuse de la voir. Et ça semblait être réciproque vu ce qu’elle venait de me répondre. Oui j’étais en vie, j’avais eu beaucoup de chance, et je pense que malgré tout Mattéo n’y était pas pour rien. Je laissai ma petite sœur venir à mes côtés et lorsqu’elle vint poser sa main sur la mienne je serrai doucement celle-ci.

Becca me dit que le point positif c’était que je pouvais me reposer sans qu’on me le reproche. Essayait-elle de détendre un peu l’atmosphère ? De dédramatiser ? Oui ça m’en avait tout l’air. Je posai mon regard sur elle et lui adressai malgré tout un faible sourire « Ouai… Mais pour le moment je n’arrive pas vraiment à trouver de point positif… » Oui surtout avec la nouvelle que m’avait annoncé le médecin. Mais cela, Becca ne le savait pas, du moins pas encore.

Ca me faisait plaisir de voir Becca ici, et qu’elle soit près de moi. Ma petite sœur essayait de positiver, sans doute pour tenter de me remonter le moral. Mais je venais de lui dire que pour le moment je n’arrivais pas à voir le moindre point positif. Déjà j’étais ici, coincée pour plusieurs jours alors que je détestais les hôpitaux, j’allai sans doute devoir arrêter de travailler pendant plusieurs semaines, et en plus le médecin m’avais annoncé une nouvelle qui m‘avait malgré tout un peu troublé.  Alors ma petite sœur s’excusa et me demanda ce qu’avaient dit les médecins. « Ne t’excuses pas Becca… » non personne ne devait s’excuser dans cette histoire, excepté l’homme qui avait fait feu sur moi, lui seul était fautif de quelque chose. Becca vint ensuite replacer délicatement une mèche de cheveux, je l’observais faire avant de poser mon regard une nouvelle fois sur elle et finis par répondre à sa question « Ils ont dit que malgré tout j’avais eu de la chance » oui surtout que d’après ce que j’avais compris l’hémorragie n’avait pas été facile à stoppée. « Et ils ont aussi dit que la balle avait fait pas mal de dégâts, un de mes ovaires a été grièvement touché, ils ne pouvaient pas le laisser ainsi alors le chirurgien à pratiquer en partie une ovariectomie » Pas la peine d’end ire plus. Becca était une femme et elle savait très bien de quoi je parlais. Je n’avais plus qu’un ovaire sur deux, ce qui impliquait donc une possible conséquence sur ma fertilité par la suite. Le médecin a dit que ça ne serait sans doute pas impossible d’avoir des enfants, mais ça serait sans doute plus long. Mais à quel point ? Il y avait beaucoup d’incertitudes à ce stade-là. Et il avait été convenu que je prendrai rendez-vous avec un spécialiste quand je sortirai d’ici afin d’en savoir plus.

Je ne savais pas si c’était le fait de me voir ici sur ce lit d’hôpital, ou tout autre chose, mais je trouvais ma petite sœur si calme par rapport à la dernière fois que je l’avais vu. Oui cette dernière fois où la discussion avait tourné au vinaigre et où nous nous étions quittés en colère et fâchées. Becca voulait savoir alors je lui avais raconté ce que le médecin m’avait annoncé la veille, et ma petite sœur vint s’asseoir près de moi et me prit délicatement dans ses bas. Ce geste me fit instinctivement un grand bien. Je fermai les yeux quelques secondes comme pour empêcher quelques larmes de couler. Et encore une fois Becca s’excusa, mais elle n’était aucunement fautive dans cette histoire. Puis Becca me demanda alors si je voulais un des siens, et qu’elle pourrait même me donner les deux car j’en ferais un meilleur usage qu’elle. Je me redressai légèrement pour poser mon regard sur elle, haussant légèrement les sourcils, et en esquissant un sourire triste sur mon visage. Malgré toute sa petite remarque m’amusais, mais dans le fond je ressentais toujours cette sensation étrange vis à vis de cette nouvelle. « Ne dis pas n’importe quoi…c'est faux et tu le sais » Pourquoi dire une chose pareille ? Pourquoi croire qu’elle n’aurait jamais d’enfants ou qu’elle ferait une mauvaise mère ? Je me redressai alors légèrement, non sans grimacer un peu, et ajoutai « Ca me fait plaisir de te voir, je ne suis ici que depuis hier et je trouve déjà le temps horriblement long… » Oui Mattéo venait me voir quand il le pouvait, c’est-à-dire en sortant du travail. Mais quand j’avais envie de le voir, quand je pensais à lui, je regardais les fleurs qu’ils m’avaient apportées la veille. Ça m’aidait à patienter un peu.

Depuis son retour en ville, j’avais l’impression que ma petite sœur se sous-estimait énormément. Mais pour quelle raison ? Becca me fit comprendre qu’elle ne ferait pas une bonne mère, tout cela parce qu’elle avait peu aménagé son appartement, et que c’était limite. « Becca, ça ne veut absolument rien dire. Tu dis ça maintenant, tu verras dans quelques années tu changeras certainement d’avis » Après tout cela ne faisait pas si longtemps que cela qu’elle était de retour en ville, elle recommençait une nouvelle vie si on peut dire et à ma connaissance elle ne fréquentait personne. Alors oui difficile de se projeter dans cette situation.

J’avais ensuite fait par de ma crainte de rester ici plusieurs jours, je savais très bien que j’allai être coincée ici, sous surveillance. Je sentais déjà l’ennui arriver de loin. Becca me promit alors de venir aussi souvent qu’elle pourrait et me proposa de m’amener certaine chose pour m’occuper un peu. Et alors que je n’eu pas le temps de répondre elle me proposa de venir manger chez elle, j’esquissai un léger sourire à la fin de sa phrase, même si cette légère contraction me fit mal. « Oui, avec plaisir. Mais ne précipite pas trop les choses, je ne suis pas encore sorti d’ici… » Oui j’étais réaliste, je savais que j’allais devoir rester encore quelques jours minimum ici, et que je n’étais pas prête de reprendre le travail d’aussitôt. « Et pour ce qui est du reste, ne t’en fais pas, viens quand tu le pourras. Et je ne dirais pas non à un peu de musique. Pour la lecture pas la peine Matt m’a déjà apporté ce qu’il fallait » Et c’est à ce moment à que je me rendis compte que j’avais tout simplement parlé de mon petit ami à ma sœur. Chose que je voulais faire la dernière fois mais vu que la journée avait été annulée à cause de notre dispute je ne l’avais pas fait. Je posai alors mon regard sur Becca, qui avait certainement dû faire attention à ce que je venais de dire. Mais est-ce que ce nom allait lui dire quelque chose ? Allait-elle faire le lien avec le Matt du lycée ? Ou juste me demander plus de détails ?

La présence de Becca m’apaisait un peu. Même si la dernière fois que nous nous étions vus, cela avait mal terminé. Aujourd’hui, j’étais ravie de pouvoir profiter de la présence de ma petite sœur, qui malgré tout essayait de me remonter le moral et aussi de me faire passer le temps. D’ailleurs, lorsqu’elle m’avait proposé de m’apporte des petites choses, je n’avais pas dit non à un peu de musique. Voilà un moyen de m’occuper un peu et aussi de me faire penser à autre chose qu’à cette chambre d’hôpital. Et puis c’est sur le coup que je me rendis compte que j’avais parlé, oui parlé de quelqu’un en particulier et dont je n’avais pas encore parlé avec Becca. Pas que je ne voulais pas le faire, mais disons que la dernière fois notre entrevue avait été écourté et je n’en avais pas eu l’occasion. Voyant Becca un peu intrigué, j’esquissai un léger sourire avant de lui répondre « Oui, tu sais ‘’monsieur inconnu’’ et bien il s’appelle Matt. Ou plutôt Matteo » Oui monsieur inconnu c’est comme ça que Becca l’avait surnommé  sans vraiment savoir de qui il s‘agissait.

Je posai mon regard sur Becca avant d’ajouter ensuite « Matteo Stevens » Oui là je savais qu’elle allait savoir de qui je parlais. Becca le connaissait vaguement, mais ça datait du lycée quand même. Ma petite sœur allait sans doute être surprise, mais maintenant elle savait. « Je voulais t’en parler avant, mais je n’en ai pas eu l’occasion.. » dis-je comme pour me justifier malgré tout.

Sans vraiment le vouloir j’en avais un peu trop dit. Enfin, dans le fond ça ne me dérangeais pas puisque de toute manière je comptais en parler à Becca. Alors ce n’était pas grave. Et la réaction de ma petite sœur ne se fit pas attendre puisqu’elle sembla surprise et me demanda confirmation quant à l’identité de Mattéo. J’esquissai alors un léger sourire, ne pouvait faire mieux pour le moment, « Oui, c’est bien ça. Contente de voir que tu as toujours une bonne mémoire » dis-je pour la taquiner un peu, tout en repensant à cette époque du lycée qui semblait bien loin maintenant.

Becca semblait vraiment surprise et même impressionnée avec ce qu’elle venait de dire. C’est vrai que dit comme ça, cette histoire pouvait paraitre un peu dingue. Flirter ensemble au lycée et se retrouver des années après. Puis ma petite sœur me demanda de lui raconter comment a c’est passé. Et à cet instant précis j’avais l’impression de revenir dix ans en arrière, lorsque nous nous racontions nos petites histoires nos petits secrets de jeunes filles. Posant doucement ma tête sur l’oreiller qui se trouvait derrière, je posai mon regard sur Becca « On travaille ensemble depuis un moment maintenant. Et quand je l’ai revu, j’ai senti au fil du temps que j’avais toujours cette attirance pour lui...» dis-je en repensant à tout cela « Et après disons que les choses se sont faites naturellement » Oui pas  besoin de trop de détails non plus. L’essentiel était dit je pense.

Je venais d’end ire un peu plus à Becca sur ma vie sentimentale. Oui, il était peut-être temps mais au vu de notre dernière entrevue je n’avais pas voulu lui annoncer cela comme ça. Pas au beau milieu d’une dispute. Une dispute qui avait eu lieu à cause de quoi déjà ? Là tout de suite je ne m’en rappelais même plus. Il faut dire que l’anesthésie, l’opération et les antidouleurs ne m’aidaient pas du tout à réfléchir correctement.  Je réussis malgré tout à répondre à Becca vis-à-vis de sa dernière question. Et ma petite sœur ne tarda pas à se lancer dans la taquinerie me disant qu’elle avait imaginé des retrouvailles plus féériques que ça allons-nous dire. J’esquissai un léger sourire, regardant Becca à moitié amusée mais aussi fatiguée « Très drôle… » Je savais que ma petite sœur plaisantait, mais dans le fond moi j’étais pleinement satisfaite dont les choses s’étaient déroulé avec Matteo, vraiment.

Et une infirmière arriva afin de vérifier si tout allait bien et demanda gentiment à Becca de ne pas trop tarder. Ce que cela pouvait m’agacer, vraiment. Alors ma petite sœur n’avait pas vraiment le choix. Après une légère étreinte, je la laissai partir à contre cœur « Encore merci de ta visite, et à bientôt j’espère » dis-je en lui adressant un léger signe de main alors qu’elle quittait la pièce.

Sujet terminé.

TERMINÉ & VERROUILLÉ