La pire des garces (Ft. Jamie)

Oui, c’est moi, Cordelia-Lou Gallagher. La petite garce de service qui s’amuse avec les sentiments des autres depuis que je suis gamine. Au lycée, j’ai toujours été la meilleure dans ce petit jeu. Combien de personnes j’ai réussis à détruire ? Beaucoup trop pour que je ne les compte. Vous savez quoi ? Je m’en fiche bien, parce que je suis une Gallagher. Je suis riche et j’ai beaucoup de pouvoir. Aujourd’hui, en cette belle après-midi douce, j’ai décidé d’aller au country club durant quelques heures, profiter du spa et des détentes. Ensuite, j’ai roulé à bord de ma belle petite bagnole qui a couté la peau des fesses à mon père. J’ai décidé de faire un stop dans le petit café du centre de la ville qu’on nomme See you Latte. J’entre et j’arrête face au comptoir. Je ne constate pas que la serveuse, c’est Jamie, l’idiote de service que j’ai côtoyé longtemps à l’époque de l’école secondaire. J’éclate donc de rire en la regardant dans son uniforme.

- Jamie Fox ! Toujours aussi gracieuse. Tu portes très bien l’uniforme. Dis-je.
Je continue de rire. Je la regarde de haut, je dépose ma main sur ma hanche et analyse un peu ce qu’elle est devenue depuis la dernière fois que je l’ai vu.

- Tu as très bien réussis dans la vie comme je vois.
C’était du sarcasme, je l’assume. J’arque un sourcil et j’attends une réponse.

Jamie porta son attention sur l’horloge qui tiquait, juste en face d’elle. Personne depuis deux bonnes heures…c’était leur calme, celle où tout le monde travaillait et n’avait pas le temps de sortir prendre un café et c’était généralement le moment le plus ennuyant de la journée. La rouquine en avait donc profité pour faire un peu de ménage, puis avait enfourné des muffins aux myrtilles et fait couler du café frais, comme elle avait tendance à le faire tous les jours. Lorsque la petite sonnette retenti, la rouquine afficha son plus beau sourire avant de se repositionner face à sa caisse. Malheureusement pour elle, sa joie ne dura pas bien longtemps…Cordélia…probablement la fille qui lui faisait le plus peur au monde….une vraie de vraie garce et celle qui s’était le plus moquer d’elle au lycée. Oh Cordy, oui merci beaucoup, j’avoue que la couleur est assez flatteuse…je me sens un peu comme un bonbon, ça donne de l’énergie ! Mais rapidement la caissière compris qu’une fois de plus la brunette se moquait d’elle…À peine entrée dans la place qu’elle osait déjà user de sarcasme pour rabaisser la rouquine qui baissa la tête. Son sourcil arqué vint tout de suite la faire sentir mal… Oui, mais je dois gagner ma vie, mon père n’est pas riche moi…

Je me moquais bien de Jamie Fox. Elle était bête, en plus la couleur de ses cheveux, c’était une honte. Je tenais mon sac à main géant dans le creux de mon coude et je fixais du haut de mes lunettes de soleil la serveuse.

- Et à ce que je vois, toujours aussi bête.

Je me mis à ricaner amèrement. Lorsque la pauvre serveuse reprocha le fait que j’avais eu tout ce que je voulais dans la vie grâce à mon père, je fronçai les sourcils. Comment osait-elle me répliquer de la sorte. Elle se prenait pour qui cette sotte.

- Ce n’est pas parce que mon père possède quasiment cette ville que je n’ai pas développée mes compétentes, sache que je suis interne en chirurgie et je suis bientôt à me perfectionner. Tu ne sais pas ce que c’est… d’étudier, ça t’évite de passer par des boulots miteux comme celui-ci.

Je repris mon rire hypocrite.

Jamie n’avait pas dit son commentaire méchamment, simplement pour faire remarquer qu’elle n’avait aucunement le soutient de sa famille…son père était décédé et très souvent la belle rouquine avait prêté main forte à sa mère, avec qui elle vivait toujours. Enfin la jeune femme mordilla sa lèvre en signe de désolation. Cette fille prenait vraiment un malin plaisir à se moquer des autres… Je suis bien contente pour toi alors, ce n’est pas un métier qui plairait à tout le monde…jouer dans les entrailles, nettoyer du sang et puis porter des gants de plastique à longueur de journée, beurk ! La rouquine fit un signe de dégout en levant les épaules. Qu’est-ce que je peux te servir, puisque apparemment c’est mon boulot miteux qui te permet de dépenser ton argent si durement gagnée …

Je n’étais pas contente de revoir cette fille qui m’exaspérait toujours autant. Elle était rousse en plus, mon dieu, je déteste les rousses ! Elle avait toujours été bizarre et je ne pense pas qu’elle aille retrouver le chemin de la raison juste à la regarder.

- En plus de ça, cette couleur, c’est vraiment de la merde…. C’est tellement dépassé, on ne mixe certainement pas ce motif avec ce pantalon…. Tu t’habilles dans la rue ou quoi ?

Je devais toujours mettre mon grain de sel lorsque je détestais quelque chose, surtout si ça avait un lien avec la mode. Je m’habillais toujours parfaitement moi. J’écoutais ses balivernes en roulant les yeux fixant même mon téléphone portable qui n’affichait aucun message reçu, mais c’était beaucoup plus intéressant que cette pétasse rousse.

- Sache que je sauve des vies, la journée où tu te feras poignarder par un client, ne vient pas pleurer à mes pieds, je ne te sauverais pas ma chère !! Et si tu ne veux pas perdre ton boulot minable, tu devrais être plus courtoise avec moi. J’ai du pouvoir dans cette ville tu sais ! Mon père il possède presque Sidebay !

Je grognais intérieurement.

Jamie restait muet face aux commentaires de la brunette. Visiblement elle avait quelque chose contre elle et ça avait toujours été le cas. Enfin elle commença à expliquer où elle achetait ses vêtements lorsque la jeune femme dévia le regard pour porter attention à son téléphone, faisant probablement mine d’être trop occupée pour lui porter une seconde d’attention. C’est promis, j’irai perdre tout mon sang devant un autre médecin qui lui voudra bien m’aider puisqu’il s’agit de son métier non pas parce qu’il a envie de frimer devant une serveuse qui apparemment te fait autant d’effet qu’un petit cocktail… Jamie lui sourit poliment, se foutant bien que le père de cette dernière possède Sidebay en majorité…Elle avait toujours été méchante avec elle et maintenant était venue le temps où cette peur devait la quitter. Maintenant, qu’est-ce que je peux te servir ? Je ne suis pas payer pour discuter.

Comme cette horrible rousse était arrogante, je la méprisais tellement. Elle avait toujours été tête en l'air depuis que je la connaissais et ça ne semble pas changer aujourd'hui. Je fronce les sourcils et je soupire. Elle venait d'être plutôt direct à mon égard et je n'aimais pas ça du tout. Roulant les yeux et croisant les bras, je lui réponds très sèchement.

- Tu aimes ça jouer les petites hypocrites avec moi Jamie le cochon !

Je ramenais un vieux surnom de notre enfance que j'avais moi-même inventé à l'école primaire pour me moquer de son rire. Je pouvais sembler immature, mais ça ne me dérangeait pas. Je fixai le tableau qui démontrait les commandes.

- Tu peux évidemment ne pas compter sur ton pourboire ma chère.... je vais te prendre un grand lattée sans lactose, j'en suis intollérante...

Je précise, je ne voulais pas être prise de crampe pour le reste de la journée

La jeune employée fronça les sourcils lorsque la brunette fit mention du surnom qu'elle lui avait elle-même attribué lorsqu'elles étaient de jeunes gamines...cela l'avait blessée, mais elle ne se laissa pas démonter, après tout elle finirait bien par quitter la boutique, non? Jamie ne la lâcha donc pas du regard alors que son interlocutrice se décida enfin à passer commande. Évidemment. Siffla avec compassion Fox avant de taper sur son écran, ce que la cliente souhaitait. et ce sera tout? Dit-elle tout en se déplaçant vers l'arrière pour préparer le fameux lattée de sa cliente, omettant de mettre du lait sans lactose. L'avait-elle fait par exprès? Jamais de la vie...ce n'était pas son genre? et puis merde, oui c'était plus intentionnelle et ça faisait un bien fou à Jamie qui imaginait déjà cette pinbèche prise dans les toilettes publiques qu'elle devait très probablement critiquer de toute manière. Voilà pour toi, un lattée sans lactose. Lui dit-elle d'un sourire polie, lui remettant le contenant qu'elle avait habillé d'un manchon pour ne pas brûler les mains délicates de sa cliente.