Undercover - Matteo

On avait sans doute faire une véritable folie ce soir. Mais cela avait été si bon, si agréable. Je ne regrettais pas. Et moi aussi j’avais eu chaud, ou plutôt Matteo m’avait donné chaud. Et ce qu’il répondit me fit sourire « oui c’est vrai, très chaud même » Bien entendu, cela n’arrangerait sans doute pas la situation déjà bien assez complexe, mais bon. D’ailleurs, je ne savais pas trop si je devais parler de ça justement, ou plutôt si on devait en parler. Car oui on était deux dans cette situation, ne l’oublions pas. Mais avant tout, j’avais voulu encore profiter de ce moment avant de dire ou de faire quoi que ce soit.

Mais quoi dire exactement ? Je ne voulais pas qu’il y ait de malentendus, surtout pas après un tel moment. Alors toujours contre Matteo, je profitai de ce moment de calme et de tendresse. Les mouvements qu’il effectuait sur mon bras avec sa main étaient des plus agréables. Et alors que j’étais dans mes pensées, je remarquai une cicatrice sur le bras de Matteo. Un souvenir d’une enquête ? Malgré ce qu’il venait de se passer, je découvrais encore son corps. Mais pas question de l’ennuyer avec ça ce soir. D’ailleurs quand je lève les yeux vers lui, je vois que Matteo a les yeux fermé, il a l’air si serein. Alors la discussion sera pour plus tard, demain matin peut-être. Doucement, j’appuie sur l’interrupteur présent au-dessus du lit, sur le mur afin d’éteindre la lumière. Restant dans cette position, je me couvre un peu plus, dépose un doux baiser sur l’épaule de Matteo, et finit par moi aussi fermer les yeux. Et le sommeil ne tarde pas à venir. C’était si agréable d’être là, contre Matteo, son corps, sa peau si douce, ses gestes tendres. Une merveilleuse soirée et sans doute une très bonne nuit.

Matteo ne voulait pas se prendre la tête maintenant, pas pour le moment du moins. Il n'avait pas envie de chercher à savoir si tout ceci c'était juste pour le plaisir, juste un dérapage ou si ça allait les mener plus loin. Il voulait juste profiter du moment, l'avoir dans ses bras, continuer les caresses et profiter de sa présence puisqu'il ne savait pas si ça allait se reproduire ou non. C'était juste un moment merveilleux et il saurait sans doute rester là dessus si on lui demandait. De toute façon il n'avait pas retrouvé sa Cassy, pas celle qu'il aimait, celle dont il était tombé amoureux. Là, c'était plus la Cassia qu'il avait rencontré au début de leur collaboration alors ce n'était pas tout à fait pareil, il saurait faire la différence. Mais il est clair que si elle savait l'aimer malgré tout il ne la rejetterait pas.

Il avait finit par fermer les yeux, profitant juste de sa présence contre lui, continuant malgré tout les caresses sur son bras et la laissa éteindre la lumière. Vu qu'ils ne disaient rien et qu'il avait les yeux fermer il finit par sombrer doucement dans un sommeil des plus délicieux, reposant et tout.
Il fit un magnifique rêve et ne bougea quasiment pas, ce qui fait que quand il ouvrit les yeux c'était déjà le matin et Cassia était toujours contre lui. Il resta là silencieux à le regarder dormir tout contre lui. Tellement de choses passèrent dans sa tête qu'il ne savait plus vraiment si tout ceci était bien ou pas.
Doucement, très doucement il repoussa Cassia pour se lever et filer dans la salle de bain, fermant la porte pour éviter qu'elle n'entende le bruit de l'eau qui coule. Matteo avait besoin d'un douche pour se réveiller et retrouver un peu ses idées, mais il est clair qu'il était malgré tout sur un petit nuage alors qu'il laissa un léger filet d'eau tiède s'écouler sur son corps.

J’avais trouvé le sommeil facilement. Il faut dire que beaucoup d’éléments m’y avaient aidé hier soir. Et le fait de ne pas avoir parlé de ce qu’il s’était passé avait aussi pas ma aidé. Pas que je n’avais pas voulu le faire, mais sur le moment nous étions si bien, que je n’avais rien voulu dire de peur de gâcher ce moment. Mais je savais que demain il faudrait qu’on parle, et on aura sans doute les idées un peu plus claires en plus.

Je passai une bonne nuit. Pour dire que l’on était dans un hôtel, la nuit avait été assez calme, et je ne me cachai pas de dire que j’étais en bonne compagnie. Lorsque j'ouvris les yeux, je remarquai bien vite que j'étais seule dans le lit. Mais Matteo n'était pas loin, puisque j'entendais l'eau de la douche couler. Passant une main sur mon visage pour me réveiller un peu plus, je me mis à la recherche de ma tenue de nuit d'hier. Tenue que je n'avais pas posté très longtemps d'ailleurs. Et cette pensée me fit sourire. J'enfilai avec mes vêtements, et m'assis sur le lit, un peu dans mes pensées, même sur un petit nuage.

Matteo avait prit le temps de prendre une bonne longue douche, une douche avec peu d'eau qui coulait mais juste assez pour pouvoir se laver malgré tout et profiter des bienfaits de l'eau sur son corps. Cette nuit, il avait formidablement bien dormit mais il craignait malgré tout que le réveil soit difficile. Ce qui est sur c'est qu'il en montrerait rien, pas la peine d'angoisser d'avance, mais il est clair qu'il y pensait. Sortant de la douche, il se sécha et enfila un caleçon puis sortit de la salle de bain pour revenir dans la chambre.
C'est alors qu'il s'aperçoit que Cassia est sur le lit et qu'elle s'est rhabiller. Un peu hésitant malgré tout il s'approche et s'agenouille sur le lit, juste à côté de Cassia et lui dit "- Salut." avant de venir déposer un baiser sur sa joue, même s'il a envie de le poser ailleurs ce baiser, il n'a pas non plus envie de se faire jeter. "- bien dormit ?" En tout cas elle avait eut l'air, mais après il est clair qu'il n'était pas dans sa tête alors si ça se trouve elle avait passé la nuit à regretter.

C’est tout naturellement et en douceur que je m’étais réveillé. Ce genre de réveil était particulièrement agréable. Et peu de temps après Matteo sortit de la salle de bain, vête seulement d’un caleçon. Cette simple vue m’enchante et me fait sourire malgré moi. J’observe alors Matteo venir s’agenouiller sur le lit, près de moi « Salut » dis-je en le laissant m’embrasser sur la joue. Et quand il me demande si j’ai bien dormis je réponds alors « Oui j’ai très bien dormis même. Et toi ? » oui c’était la moindre des choses que je lui retourne la question. Et j’espérais que lui aussi ait bien dormis.

Bon, il était sans doute temps de parler de se dire les choses, non ? J’eu un peu de mal à me lancer, mais il le fallait. « Je n’ai pas l’habitude d’avoir ce genre de conversation mais…je voulais que tu saches que hier soir j’ai passé un moment merveilleux. Et je ne regrette rien » Bon au moins c’était dit, et c’était un début, non ? Alors non je n'allai pas ignorer ce qu'il c'était passé ni fuir toute conversation à ce propos.

Comme il s'en doutait un peu, elle lui répondit qu'elle avait bien dormit et lui retourna la question. "- Oui, j'ai très bien dormit, merci." il oublia volontairement de mentionner le fait que ce matin au réveil son bras était engourdit et qu'elle en était la cause mais ce n'était pas si grave après tout. Il n'avait qu'à pas laisser son bras sous elle comme il l'avait fait hier soir en s'endormant.

Et comme il s'en doutait depuis que ce dérapage était arrivé, c'est elle qui lança la conversation. "- Moi aussi j'ai passé un moment merveilleux, et je ne regrette pas non plus. Mais ?" il s'attendait à ce qu'il y ait un -mais- ou un -seulement- enfin un truc qui annonçait une suite bien moins intéressante, plutôt du genre à casser l'ambiance en faite. "- quoi qu'il en soit j'en garderai un bon souvenir." et il posa ses lèvres sur celles de Cassia, histoire de garder un bon souvenir justement et de lui montrer que même s'il y avait un mais, il s'y ferait, même si ce n'était pas forcément vrai.

Etrangement j’avais bien dormis. Oui je dis étrangement, car quand je suis en infiltration il est rare que je dorme sur mes deux oreilles. Mais cette nuit ça avait été le cas, et pour Matteo aussi apparemment.

Je n’avais pas l’habitude d’avoir ce genre de conversation tout simplement car je n’avais pas l’habitude de me retrouver dans ce genre de situation. Mais je tenais réellement à dire à Matteo que j’avais passé un moment merveilleux avec lui et que je ne regrettais pas ce qu’il s’était passé hier soir. Et Matteo me dit que lui aussi avait passé un moment merveilleux, et qu’il ne regrettait pas non plus. Bon c’était déjà ça. Mais ? Je fronçais légèrement les sourcils. Mais quoi ? Puis Matteo ajouta que quoi qu’il en soit il en gardera un bon souvenir avant de venir déposer un baiser sur mes lèvres. Oh d’accord, je comprenais. Il pensait qu’il y avait un « mais » après ce que j’allai dire. « Non attends, il n’y a pas de ‘’mais’’. Enfin pas vraiment…» bon il fallait que je me reprenne, sinon j’allai m’embrouiller. « Je voulais juste te dire que je t’apprécie, beaucoup même. Malgré qu’on a par moment été en total désaccord » oui surtout quand on évoquait l’accident, mon choix de partir et tout ce qui allait avec. « Je ne veux pas ignorer ce qu'il s'est passé hier soir entre nous, c'est juste que depuis l'accident c'est un peu difficile pour moi, de reprendre mes marques, de m'habituer à certaine chose, alors il me faut un peu de temps » dis-je en posant mon regard sur lui. Oui ce que je venais de lui dire c'était que je ne voulais pas oublier ce moment avec lui, je voulais continuer à bien m'entendre avec lui aussi, mais je ne pouvais rien promettre car avant cela je devais déjà me mettre au clair dans ma tête. J'avais besoin de temps donc.

Ouais, Matteo l'observa un instant. Il n'y avait pas de mais c'est vrai, mais ce n'était pas mieux qu'un mais ce qu'elle venait de dire. Matteo ne savait pas trop comment il devait prendre ça, comment il devait réagir, s'il devait réagir justement. Ce n'était pas évident ce qu'elle venait de dire parce qu'en gros y'avait beaucoup de manière de prendre la chose. "- Ok." puis il soupira "- Il te faut combien de temps ? et entre temps on est quoi ?" pas que ce soit ce que lui voulait, mais disons qu'avant de prendre une décision il avait besoin de réponses lui.
S'il devait prendre ses distances, s'il devait espérer quelque chose autant qu'il le sache après tout.

Je venais d’expliquer, le plus clairement possible, mon ressenti à Matteo. Je ne voulais pas qu’il y ait de malentendus ou autre entre nous. Et je ne voulais surtout pas ne pas parler de tout cela, et faire comme si de rien n’était. Je voulais seulement faire comprendre à Matteo que ce n’était pas simple que ça en avait l’air de reprendre une vie, sa vie après une perte de mémoire. Matteo m’écouta avant de me demander combien de temps il me fallait. Combien de temps ? Mais je ne pouvais pas le savoir à l’avance « C’est difficile à dire…je n’en sais trop rien. Après l’accident j’étais complètement perdue. Mais ces derniers temps j’arrive à un peu m’y retrouver dans cette vie, dans ma vie…J’y vais petit à petit, par étape » oui déjà niveau du travail ça allait relativement mieux qu’à me reprise c’était doc une bonne chose pour moi et pour la suite.

Et sa seconde question me surpris également. Je comprenais il voulait avoir des réponses, êtes fixé. Mais moi même je ne l'étais pas alors comment lui donner des réponses claires ? « J'aimerai pouvoir te donner une vraie réponse » mais je ne pouvais pas. « Tout ce que je peux te dire c'est que tu n'es pas obligé de m'attendre » oui autrement dit si Matteo ne voulait pas attendre, espérer, il pouvait très bien me faire comprendre qu'il ne souhaitait rien, plus rien entre nous. Il n'avait pas à souffrir à cause de moi après tout.

Est-ce que ça voulait dire que ce qui c'était passé cette nuit était une étape ? Matteo était vraiment perdu là, difficile d'être dans la tête de Cassia, franchement. Matteo se leva tout en l'écoutant toujours parler, mais disons que vu ce qu'elle était en train de dire il n'avait pas envie d'être en face d'elle et de la regarder dire ça. Ca n'avait rien de super excitant comme programme et c'était presque décevant même. Il chercha un t'shirt propre dans son sac et l'enfila avant d'attraper un pantalon l'enfiler pour enfin lui faire face et lui répondre. Parce que oui, il comptait bien lui répondre. "- D'accord. Donc en clair ça veut dire que c'était merveilleux, que c'est passé et que ça ne se reproduira sans doute jamais. Ok.. j'ai compris... Donc si tu changes d'avis tu me fais signe et je verrais à ce moment là si j'suis encore disponible..." oui, c'était un peu cynique là, mais c'était assez dur à digérer en faite. Matteo ne s'attendait pas vraiment à ça. Pour être honnête il aurait largement préféré un mais. "- Pas de soucis, on fait comme ça." puis il regarda l'heure et lui dit simplement "- Tu devrais peu être passer à la salle de bain, faudrait pas qu'on soit en retard pour terminer la mission." surtout que bon c'était la partie la plus compliquée cette journée.

Matteo avait des questions, et c’était tout à fait légitime à vrai dire. Malheureusement pour lui, et pour moi aussi, je n’avais pas de réelles réponses à ses questions. Alors j’essayai d’y répondre au mieux, mais est-ce que ça allait être suffisant ? Ca je l’ignorai. Mais je voulais certainement reprendre ma vie en main, reprendre mes repères pour que tout aille bien. C’est ce que j’avais voulu faire comprendre à Matteo. En ajoutant ensuite que je ne pouvais pas lui demander de m’attendre. Non ça je ne pouvais pas. Mais Matteo sembla mal le prendre, oui très mal même. Me disant que en clair cela avait été merveilleux, que c’était du passé et que ça ne se reproduirai plus jamais. Quoi mais ce n’est pas ça que j’ai dit ! « Mais je n’ai pas dit une telle chose… » dis-je un peu perplexe. J’ai juste dit que je ne voulais pas me lancer sans être sûre, sans avoir repris ma vie en main. Et ce qu’il ajouta me fit mal, beaucoup de mal. Lui faire signe ? Si il était encore disponible ? Alors quoi ça voulait dire qu’il ne m’attendrait pas ? Et quand il me dit que je devrais aller à la salle de bain si on ne voulait pas être en retard. Je posai mon regard sur lui. Alors c’est ainsi qu’il clôturait la conversation ? Je commençais même à me demander si ça ne l’arrangeait pas tout ça. Que je prenne mon temps, si ça se trouve il aurait la conscience tranquille pour aller voir d’autres femmes. Je n’arrivais pas à le croire. Alors là je n'arrivais pas à comprendre comment et pourquoi la conversation avait mal terminée. Ne pouvait-il pas se mettre à ma place ? Pourquoi avait-il mal interprété ce que je venais de dire ? Je venais de lui avouer que je l'appréciais beaucoup, que je ne voulais pas oublier ce moment avec lui, et voilà comment il me répondait ! La colère était là à présent. Alors tout en le regardant, je me levai du lit sans quitter son regard « Oui, lieutenant » répondis-je en soulignant bien le second mot. Là ce n'était pas de la taquinerie mais de la mesquinerie, claire et nette ! Il m'avait fais mal, très mal avec ses paroles. Je n'allai pas l'oublier de si tôt. Et sur ces mots je me dirigeai à la salle de bain, claquant la porte derrière moi.

Non, effectivement elle ne l'avait pas dit, du moins pas comme ça. Mais le - tu n'est pas obligé de m'attendre- était plutôt mal passé pour lui, ça voulait dire qu'elle pourrait prendre une éternité pour se rendre compte qu'elle voulait qu'il fasse partit de sa vie ou même qu'elle ait à nouveau envie de coucher avec lui. Chose, qui ne se reproduirait jamais dans sa tête c'était clair. En fait, elle avait juste profité de la situation, ils avaient flirté et elle avait eu envie de voir comment c'était, de coucher avec lui, de coucher avec le mec avec laquelle elle avait flirté au lycée. C'était aussi simple que ça. De toute façon ils n'étaient pas ensemble, ils avaient juste coucher ensemble c'est tout, un moment d'égarement, un moment que Matteo allait bientôt regretté si ça continuait comme ça. "- Ah ouais et tu voulais dire quoi par tu n'es pas obligé de m'attendre ?" oui, il avait besoin qu'elle l'éclaire là, parce que pour lui ça voulait dire tellement. Une façon détourné et agréable de lui dire on verra si jamais un jour quand j'aurai envie si le coeur m'en dit ou si je me rend compte que... enfin c'était tellement mesquin.

J’étais une personne assez diplomate et calme de nature. Mais il m’arrivait, comme tout le monde, de monter très vite lorsque quelque chose ou ici e l’occurrence quelqu’un m’énervait, ou me blessait avec des paroles. Généralement c’est avec ma petite sœur que ça partait comme ça, elle avait le don de me faire démarrer au quart de tour. Mais là c’était Matteo. Il m’avait beaucoup blessé avec ses paroles. Alors pour terminer, je lui avais répondu tel un bon petit subalterne avant de me diriger à la salle de bain. Et c’est là que Matteo me demanda ce que j’entendais par le fait qu’il n’était pas obligé de m’attendre. Quoi ? C’est maintenant qu’il me posait la question ? Après s’être emporté ? Je tentai de rester calme et répondis « Je voulais dire par là que je ne peux pas t’empêcher de profiter de ta vie, de faire ta vie…Cet accident n’est ni de ma faute, ni de la tienne mais malgré ça je ne peux pas t'obliger à m'attendre sagement si tu ne le souhaite pas...» il n'y avait donc rien de mal dans ce que j'avais dis. Au contraire je pensais principalement à lui, à sa vie, au fait que je ne voulais pas qu'il souffre, du moins pas davantage. Il m'avait déjà demandé combien de temps il me faudrait, chose à laquelle je ne pouvais pas répondre. Ca devait bien traduire son impatiente, non ? Tout cela pour dire que j'avais pensé et parlé pour lui, pour son bien être et finalement j'avais eu le droit à des paroles blessantes.

Ben, de toute façon cela ne changeait rien, ça voulait dire exactement la même chose. L'explication de Cassia n'avait pas absolument pas convaincante ou bien alors le fait que ce soit dit par elle ça passait mieux. Parce que lui avait dit la même chose mais avec ses mots à lui, mais au final c'était pareil. "- Ca veut dire la même chose ça Cassia !" oui, ou bien alors ils ne parlaient pas la même langue tous les deux. Matteo n'avait rien dit de spécial, ou de différent de ce qu'elle venait de dire. Faire sa vie ça veut bien dire dire vivre sa vie et la faire de la manière qui convient, donc en gros s'il rencontre quelqu'un il peut faire sa vie avec non ? Rohh voilà qu'elle l'avait embrouillé avec ce qu'elle avait dit et la manière dont elle avait réagit.

Décidément entre eux les choses étaient bien compliqués. Matteo soupira longuement essayant de retrouver son calme et sa sérénité, il n'avait pas besoin d'une prise de tête avant de se remettre à cette infiltration. Il n'avait rien dit de spécial il ne comprenait pas qu'elle l'ait mal prit. "- Profiter de ta vie, faire ta vie, m'attendre sagement et être encore disponible c'est exactement la même chose." c'était plus fort que lui, fallait qu'il revienne dessus parce que ça le travaillait là, ce qu'elle avait dit, ce qu'il avait dit, c'était pareil, alors pourquoi mal le prendre ? "- C'est parce que c'est moi qui l'ai dit c'est pour ça ?" fallait crever l'abcès il ne pourrait pas terminer l'affaire sinon.

Je n’avais absolument pas compris pourquoi Matteo avait mal prit ce que je lui avais dit. Avait-il mal compris, mal interprété ? Une chose est sûre le ton était un peu monté et assez vite en plus. Et c’est seulement après que Mateo me demanda une explication sur ce que j’avais dit. Alors je lui expliquai, le plus calmement possible que je ne pensais pas à mal en disant ce que j’ai dit. Au contraire, c’était pour lui, pour ne pas qu’il souffre. Et Matteo continua ses explications et quand il me demanda si c’était parce que c’était lui qu’il l’avait dit, je fronçai légèrement les sourcils « Non » je repris alors « C’est juste que je ne pensais pas à mal en disant cela. Je te demande du temps, juste un peu de temps et j’ai l’impression que je t’en demande trop…Et c’est toi le premier qui a insinué que tu ne seras pas éternellement disponible » et non moi. Alors oui cette remarque m’avait fait mal au cœur « C’est pas très agréable à entendre ce genre de chose » dis-je en faisait une légère moue. Oui surtout après tout ce qu'il avait pu me dire auparavant.

Matteo ne comprenait plus rien, ce n'était pas sa faute si les explications de Cassia n'étaient pas assez clair pour lui. Elle venait de lui dire qu'il n'était pas obligé de l'attendre, alors lui l'avait interprété et répété avec ses mots à lui et là elle se fâchait plus ou moins, montrant qu'il l'avait blessé ou vexé avec ce qu'il venait de dire alors qu'il n'avait fait que répété ce qu'elle avait dit. Donc il avait besoin de crever l'abcès parce qu'ils bossaient quand même sur une grosse affaire et il n'était pas question que ça le bouffe. Fallait mettre tout çà à plat avant de se mettre au travail sinon ça allait foirer c'est certain. "- Oui, non mais attend. Tu m'as dit que j'étais pas obligé de t'attendre parce que ça va prendre du temps. Mais de toute façon, en attendant on n'est pas ensemble. Enfin... laisse tomber... tu me dis de faire ma vie et je sais pas moi... je comprend plus rien. Tu veux quoi exactement ? que je te laisse du temps et que je t'attende sans en avoir l'air ? j'ai besoin de réponse précise moi ou alors on reste sur ce qui s'est passé cette nuit et ça s'arrête là." et Matteo se frotta les tempes l'air de rien ça commençait sérieusement à l'agacer cette histoire parce qu'il comprenait plus rien et puis il leva les yeux vers elle et ajouta "- A moins que tu veuilles que ça se refasse mais sans rien attendre l'un de l'autre ?" Faudrait peu être qu'il arrête de réfléchir et qu'il se concentre sur le travail, parce que là si ça continue il va carrément un câble le Matteo. Et peu être aussi qu'elle ne savait tout simplement pas ce qu'elle voulait comme bien des femmes. Qu'il l'attende sans en avoir l'air, histoire que si un jour elle se sent prête il soit quand même là pour elle. Sauf qu'un mec ça n'attend pas une éternité et ça elle devrait le savoir.

Ecore une fois on était entrés sans s’en rendre compte dans une incompréhension presque totale. Mais comment ? Pourtant au début on avait commencé à parler calmement. Pourquoi ça avait pris cette tournure ? Je fis alors simplement remarquer à Matteo que c’est lui qui avait insinué qu’un jour ou l’autre il ne serait plus disponible. Oui oui Matteo avait répété ce que j’avais dit, mais justement ! Il aurait dû me dire que non il allait m’attendre, ou du moins essayer. Enfin quelque chose dans le genre et pas répéter mes mots comme si il était d’accord avec ce que je venais de dire. C’est bien un homme tient ! Il ne comprend pas le sous –entendu. Alors quand Matteo me demanda ce que je voulais exactement et qu’il continua à parler, je compris effectivement qu’il ne pouvait pas m’attendre comme ça. C’était un homme après tout. « C’est juste que je ne pensais pas que tu allais accepter le fait de faire sans moi…Laisses tomber, c’est idiot » dis-je en me reprenant. Et quand Matteo me demanda si je voulais que ça se reproduise sans rien attendre en retour, je posai mon regard sur lui. Il proposait quoi là une relation purement physique ? « Et ça changerait quoi ce genre de relation ? Si tu as envie d’aller voir quelqu’un d’autre tu iras, non ? Qu'on se voit ou pas » Où en était l'intérêt donc ?

"- Oui mais dans ce cas fallait pas le dire..." pourquoi les femmes disent toujours ce qu'elles ne pensent pas ? alors qu'elles savent que les mecs ça prend souvent tout ce qu'on dit au mot. Non mais sérieux quoi ! Matteo commençait enfin à comprendre pourquoi elle avait réagit comme ça. En fait elle voulait quelque chose mais ne le disait pas clairement et elle espérait qu'il comprendrait toutes les subtilités qu'elle sous entendait. "- Non c'est pas idiot." c'est juste un peu plus clair maintenant. "- Non, je pense pas... " enfin ça il ne savait pas vraiment. Matteo était pas du genre à voir deux femmes en même temps même à l'époque où il n'était pas vraiment casé, il voyait quelqu'un et n'allait pas en voir une autre tant qu'un des deux n'avait pas dit clairement qu'il ne voulait plus voir l'autre. Mais c'est vrai qu'une relation physique ce n'était peu être pas de ça dont il avait envie en fin de compte. Il avait quand même des sentiments pour elle et même s'il décidait de les faire taire il souffrirait de la situation parce qu'elle venait de sous entendre qu'il pourrait aller voir ailleurs donc que c'était pareil pour elle.

Je ne voulais pas me disputer avec Matteo, surtout pas avec le moment qu’on avait passé hier. Mais je crois bien que c’était un peu tard, là. Il y avait eu de l’incompréhension, des malentendus. Enfin rien de bon. Mais j’avais finis par lui avouer que je pensais tout simplement qu’il me dise vouloir m’attendre. Et non répéter ce que je lui avais dit. Pourquoi ne lui avais-je pas dit clairement ? Peut-être pour ne pas qu’il se sente obligé, quelque chose dans le genre. Alors quand Matteo me dit que dans ce cas-là il ne fallait pas le dire, je haussai simplement les épaules en déviant le regard « Je ne voulais pas que tu te sentes obligé…» di-je simplement. Non pas l’obliger, pas qu’il se sente obligé. C’est tout.

Puis à la question plus ou moins rhétorique que je lui avais posé. Matteo me répondit que non, il ne pensait pas. Oui mais là cette réponse n’était pas sûre à cent pour cent ça se sentait rien qu’avec les mots qu’ils avaient utilisés. Il ne pensait pas, donc il n'était pas certain non plus. « Toi non plus, tu ne sais pas vraiment ce que tu penses de tout ça » moi non, et Matteo non plus ça se voyait bien. Et ce n’était pas un reproche juste un constat. Et puis tout d’un coup on entendit frapper assez fortement à la porte « Debout là-dedans ! » je sursautai légèrement, je ne m'attendais pas à entendre ça, ni à entendre frapper. «Je devrais aller prendre ma douche et me dépêcher. Tu n'as qu'à y aller, je te rejoins dès que j'aurai terminé» Et si jamais il n'aura qu'à dire que j'étais du genre à trainer le matin. Un mensonge ça se trouve vite.

D'un coup tout était bien plus clair pour Matteo, il avait enfin compris pourquoi elle était partit à la salle de bain de cette façon en laissant penser qu'il l'avait vexer ou blessé. Oui, il comprenait enfin qu'en réalité elle n'avait pas dit ce qu'elle pensait. "- Mais tu aimerais que je t'attende..." fallait qu'elle le dise, que les choses soient claires entre eux, surtout pour lui. Matteo il aime les choses claires, pas des sous entendus incompréhensibles. "-  tout en sachant que je pourrais attendre pour rien ?" Si c'est ce qu'elle veut, qu'elle le dise clairement et il pourra décider si c'est ce qu'il veut ou pas.

Et puis au sujet d'être uniquement amant sans rien attendre de l'autre semblait plus compliqué à répondre que quand Matteo l'avait lancé sur le tapis. "- Je pense que si c'est pour..." et ils furent dérangé et du coup Matteo s'arrêta là dans son explication. Il valait mieux ne pas trainer et Cassia le compris rapidement. "- C'est bon j'arrive !" Matteo enfila ses chaussures et tout ce dont il avait besoin pour terminer cette mission puis il sortit de la chambre sans plus attendre, laissant Cassia terminer ce qu'elle avait prévu de faire.

Une fois à l'extérieur Matteo rejoignit celui qui avait frappé et qui du coup avait attendu derrière la porte. "- Alors, vous vous êtes amusé cette nuit, vous avez du prendre un de ses pieds ! Me dit pas le contraire c'était pas vraiment discret" Matteo eut un léger sourire qui était forcé, parce que sur le coup ça l'amusait bien moins que la veille cette histoire. "- Ouais, c'est pour ça qu'elle a du mal à émerger ce matin. Elle nous rejoindra dès qu'elle sera prête."

Finalement, Matteo commençait à comprendre. Alors quand il dit que j’aimerai qu’il m’attende, je lui lançai un léger regard qui voulait tout dire. Et quand il ajouta qu’il pourrait peut-être attendre pour rien, je répondis « Je sais, c’est égoïste… » oui ça en avait tout l’air en tout cas. C'est pour cela que je ne pouvais pas obliger Matteo, même si.

Et ensuite quelqu’un frappa à la porte. On fut interrompus. Clairement on nous faisait comprendre de se dépêcher, de sortir. Mais je n’avais pas encore pris ma douche et je n’étais toujours pas habillé non plus. Alors j’allai devoir me dépêcher un peu. Mais j’avais dit à Matteo qu’il pouvait déjà y aller sans moi, et que je viendrai le rejoindre dès que j’aurai terminé. Alors Matteo se prépara pour quitter la chambre et moi je m’éclipsai à la salle de bain. Je pris une douche rapide et m’habillai une fois terminé. Je faisais vite, car normalement dans ce genre d’infiltration on n’était pas censé se séparer de son partenaire. On ne savait jamais. Alors une fois prête, j’enfilai mes chaussure set une veste légère

"- Ouais... un peu..." oui, c'est clair que c'était super égoïste même comme demande. Vouloir qu'il l'attende pour le cas où elle accepterait l'idée d'avoir envie d'être avec lui et pas un autre, c'était égoïste. Parce que rien n'indiquait qu'elle pourrait en avoir envie. Après tout, ils avaient passé un bon moment et maintenant elle savait ce que c'était que coucher avec Matteo, et peu être que ça lui suffirait peu être qu'elle aurait pas envie de plus avec lui, une fois aurait suffit. Et peu être aussi qu'elle tomberait jamais amoureuse de lui parce que ce n'était pas la même Cassia que celle qui était tombé amoureuse de lui, alors l'attendre sans aucune certitude oui c'était égoïste. Mais Matteo prit des pincettes cette fois-ci, le but n'étant pas de la braquer même si lui avait été blessé aussi par certaines de ses paroles.

Et Matteo fut ensuite assez contrarié du fait de ne pas avoir pu terminer la conversation même s'il le savait elle n'aurait pas pu se terminer, mais disons qu'il aurait aimer décider lui quand elle se terminerait et non que ce soit le voisin de chambre qui vienne les rappeler à l'ordre. Une fois dans l'ascenseur Matteo dit simplement "- On a quand même le temps d'aller prendre un petit déj ? parce que tu sais moi sans mon café du matin j'suis pas franchement la personne la plus intéressante de la terre." "- J'sais pas, les autres sont déjà tous en bas." et l'ascenseur s'arrêta, Matteo et son camarade en sortirent et Matteo se dirigea vers le distributeur il voulait son café et comptait bien l'avoir, en même temps ça lui faisait gagner du temps pour permettre à Cassia de les retrouver. "- De toute façon que les choses soient claires entre nous, je bouge pas temps que ma femme est pas là."

Vouloir une telle chose de ma part était égoïste je m’en rendais bien compte. Et d’ailleurs Matteo me confirma ce que je venais de dire. Alors quoi ? Il n’allait pas m’attendre ? Je n’allai pas pouvoir avoir un peu de temps pour tout remettre en place dans mon esprit ? Aucune idée puisque l’on fut interrompu. Alors j’avais été vite prendre une douche et une fois prête j’avais quitté la chambre pour rejoindre Matteo. Je pris donc l’ascenseur pour aller en bas. Une fois  sortis, je ne vis personne. Pas tout de suite. C’est seulement après que j’aperçu Matteo et un homme au distributeur à café. « Ah, vous voilà » dis-je en m’approchant d’eux. « Où sont les autres ? » « On devait les rejoindre mais monsieur ici présent voulait absolument un café » J'acquiesçai alors en silence, jetant un bref regard vers Matteo. Une véritable envie de café ou juste un prétexte pour ne pas être séparé trop longtemps au cas où. Peut-être bien les deux.

Matteo avait donc mis une pièce dans le distributeur pour se payer un café et il en avait profité pour prendre trois barres de céréales et en manger une tout en filant l'autre à son camarade et tout en buvant son café. Au moins en attendant que Cassia arrive ça leur passait le temps. Cassia finit par arriver, Matteo terminait tout juste son café et déposa celui-ci dans la poubelle. Ensuite il s'approcha de Cassia et déposa un baiser sur ses lèvres tout en plaçant son bras autour de sa taille. "- Alors chérie, prête pour l'action ?" qu'il lui murmura sans réellement baisser la voix et lui tendit ensuite la barre de céréale. "- J'ai pensé que tu apprécierais de manger un petit truc avant qu'on passe aux choses sérieuses." logiquement elle les aimait celles-là c'était les même que celles qu'elle avait dans son tiroir de bureau.

J’avais fait assez rapidement car ce n’était jamais bon d’être séparé de son partenaire lors d’une mission sous couverture. Mais fort heureusement je ne tardai pas trop à retrouver Matteo mais pas seul. Non accompagné d’un homme. Le même homme que hier. Matteo avait apparemment voulu un café avant d’aller où que ce soit. Matteo s’approcha alors de moi venant déposer un baiser sur mes lèvres avant de me demander si j’étais prête pour l’action « Oui, plus que prête même » dis-je presque d’un ton enjouée. Et quand il vint me dire que j’apprécierai de manger quelque chose avant de passer aux choses sérieuses j’attrapai la barre de céréales, etc e n’est qu’en posant les yeux dessus que je vis qu’il s’agissait des barres de céréales que je mangeais habituellement. Surtout au bureau en fait. Quand j’avais une petite faim ou justement pas le temps de prendre un vrai repas. Je mangeais ça avec une tasse de café. « Merci » est-ce que c’était voulu ou le pur hasard ? Et en jetant un œil au distributeur je vis qu’il y avait tout un tas d’autre chose, biscuist secs, petites madeleines même. Alors non Matteo avait fait exprès de prendre cela, car il devait savoir que j’aimais ça.« Génial, c'est celle que j'adore en plus » dis-je en adressant un léger sourire à Matteo puis je commençai à ouvrir la dite barre en question. Car oui avoir un truc dans l'estomac c'était bien aussi. Surtout avec ce qui nous attendait pas la suite.