A day like any other day - Hunter & Austin

Boulot, métro, dodo. C'est que l'on dit toujours lorsque les jours sont rythmés par son job et c'est l'impression qu'à Austin chaque matin en se levant pour aller bosser au garage. Bon certes ce n'est pas forcément vrai le concernant et il se passerait bien de travailler mais pas le choix et puis c'est un bon exécutoire pour lui éviter de rester sans rien faire au risque de retomber dans ses travers. Et puis finalement il l'aime quand même son métier, réparer les véhicules est une passion surtout les motos.

Songeant à cela alors qu'Austin a les mains dans le moteur d'une vieille chevrolet caprice jaune, une vraie mocheté ce modèle de voiture des seventies mais au moins la panne est vite localisée et réparée. Il préfère mille fois les vieilles voitures à toutes les modernes bourrées d'électronique. Refermant le capot, il essuie ses mains pleines de cambouis avant d'aller se chercher une clope pour la fumer dehors. C'est rare qu'il fume comme l'atteste son paquet à peine entamé qu'il a acheté il y a bien deux mois de cela. Allant s'appuyer à sa moto avant d'allumer sa clope, il observe devant lui la station service et les allés et venus des clients.

Hunter se réveilla avec difficulté ce matin. Il fallait dire que la partie de poker dont il avait participé la veille se termina aux petites heures du matin ; sans oublier la bière qu’il avait bu tout au long de la soirée. Un peu comateux, le pompiste se rua hors du lit après avoir intercepté son réveil matin plus d’une dizaine de fois. Morrow passa rapidement sous la douche et enfila une chemise à carreaux et un vieux jeans pour rouler à bord de son vieux pick-up qui tenait à peine sur place jusqu’au Drive-In à la sortie du village. Hunter commença son chiffre avec 45 minutes de retard, mais malgré le regard énervé de son patron, il se dépêcha à reprendre son retard et servir les clients. Lorsque la clientèle se calma, Hunter alla vider les poubelles. C’est en se promenant qu’il vit un homme – qui bossait justement au Drive-In depuis son arrivé ici devant sa moto – le voleur s’y approcha et lui sourit en sortant son paquet de cigarette à son tour. « Hey ça va cowboy ? » Dit-il avec humour. Hunt n’avait jamais trouvé le temps de lui causer depuis qu’il bossait là.

Les fesses posées sur sa Triumph thunderbird, Austin tire tranquillement sur sa cigarette. Suivant des yeux les mouvements de la station service qui est pour le moment assez calme. Avant de capter de loin le boss regardant ce qu'il fout sans pour autant intervenir, il manquerait plus que ça d'ailleurs deux ans qu'Austin travaille ici depuis le temps le patron sait qu'il est sérieux. Et que s'il fait un break dehors c'est que tout roule. Voyant quelqu'un s'approcher, Austin tourne la tête vers lui en esquissant un sourire à la phrase.

- Salut, tranquillement et toi ? Le boss a pas trop râlé de ton retard ?

Comme quoi même en restant dans son coin à faire ce pour quoi il est payé, le mécanicien remarque les choses.

Hunter Morrow voyait en ce mécanicien un homme intéressant. Il semblait même plutôt sympathique et pourrait facilement développer une amitié s’il le pouvait. Il ne connaissait presque plus personne depuis son retour à Sidebay et entre les arnaques qu’il faisait, avoir des alliés ne lui ferait certainement pas de tort. C’est en relâchant la fumée de sa cigarette en l’air qu’il risqua de s’étouffer suite au commentaire d’Austin qui le fit rire. « Comme ça on est observateur mon capitaine ! » Il pouffa de rire en jetant un coup d’œil à la station-service, voir si le patron n’y était pas. « Il passe son temps à me casser les couilles ce connard… » Avais-t-il un lien de parenté avec le mécano ? C’était possible, il aurait dû se la fermer s’il ne voulait pas voir ses propos parvenir aux oreilles du patron. « Je suis Hunter, on s’est jamais vraiment parlé depuis que je suis rentré ici ! » Dit-il en levant le menton en guise de salutation.

C'est au tour d'Austin de se mettre à rire en entendant les réponses de son vis à vis, il aime bien les gens qui sont cash et direct. Bien que de son côté à lui, ça lui rapporte en général des emmerdes surtout que souvent c'est accompagné par un "je fonce sans réfléchir". On tire d'abord, on pose les questions ensuite, est une expression qui irait bien au cadet Wellington.

- Faut le temps de s'y faire, tu verras il est pas si terrible que ça.

Et l'homme se présente et Austin tique en entendant le prénom. Tirant une nouvelle fois sur sa clope avant de répondre à son tour.

- Yep, Austin pour moi. C'est marrant t'as le même prénom que le frère de mon meilleur pote.

Terminant dans un haussement d'épaules, les coïncidences tout ça, tout ça. Quoi que Austin n'a que peu de souvenirs de ce Hunter là, il était trop jeune quand il est parti. Et puis Caleb lui en aurait parlé non ? Ou alors il l'a fait et Austin était déjà trop bourré pour s'en souvenir ?

Bien qu’il n’avait pas réellement été proche de Austin lorsqu’il vivait encore à Sidebay, la réplique qu’il lui échangea le laissa surpris et pensif. Il se souvenait que plus jeune, Caleb passait ses journées avec un certain Austin ; un petit gamin que Hunt appréciait taquiner. Fronçant les sourcils, il tenta en lui posant directement la question. De toute manière, Morrow détestait tourner autour du pot. « Eh ben… tu serais pas Austin, le pote de Caleb Morrow ? » Jas aspira à nouveau sa cigarette tout en discutant avec ce jeune mécanicien. Il ne pouvait pas dire que les employés du Drive-In n’étaient pas sympas ; entre lui, Sebastian Hastings son grand ami et la jolie Sameen. Il était comblé versus le patron énervant.

En fait Austin cherche à peu près pendant trente secondes s'il a un quelconque souvenir que Caleb lui ait parlé du retour de son frère, abandonnant rapidement devant sa mémoire sans doute défaillante sur plus d'un point. Comme quoi la vie est étrange, petite réflexion en entendant la question de Hunter parce que oui le doute n'est plus permis sur ce coup là.

- Si c'est moi Austin Wellington et donc t'es bien son grand frère. Dit-il dans un petit rire amusé. Je ne pensais pas que tu en aurais souvenir après autant de temps.

Ouais ça fait quoi dans les vingt ans par là que Hunter s'est barré de la ville et le voilà devant Austin, oui vraiment étrange la vie. Et forcément quelques vieux souvenirs remontent à la surface de quand il était petit et si cette fois sa mémoire est correcte, Hunter aimait bien l'emmerder.

D’apprendre que le grand ami de son frère Caleb bosserait à ses côtés, c’était plutôt une joie. Il ne le connaissait pas beaucoup, mais il voyait bien qu’il l’apprécierait – plus particulièrement aujourd’hui où ils étaient des adultes – il voyait que Austin semblait plutôt sympa, il s’empressa de sourire en lui tendant la main pour lui faire un salut comme il se devait. « Eh bien, c’est vraiment une surprise merde ! Ça fait plaisir de revoir le p’tit Austin ! Tu as vachement changé mec … en tout cas, ça fait un bail, je me souviens encore de toi et Caleb en train de jouer dans la cours à la maison.. » Affirme-t-il. « Tu avais pas une sœur plus vieille ? Elle n’aimait pas les meufs ? » Questionna-t-il Wellington en riant. « En tout cas, il faut à tout prix aller se prendre une bière ! » Suggéra-t-il soudainement.

Son sourire ne le quitte plus, bizarrement Austin est content d'avoir le frère aîné de son meilleur pote devant les yeux et en plus de savoir qu'ils vont bosser ensemble. De quoi rendre les journées de boulot moins monotone. Lui rendant sa poignée de main avant de tiquer au "p'tit".

- Petit ? Oui cela le fait presque rire alors qu'il dépasse Hunter d'une bonne tête. Et aux questions de son vis à vis il se montre un poil méfiant vu que ça concerne sa soeur. Une soeur aîné en effet, Jane et oui elle aime les femmes.

Austin espère vraiment que ce n'est pas un problème pour Hunter, cela le ferait bien chier si c'était le cas. Parce que oui quoi qu'on en dise on est au 21ème siècle mais il y a encore des gens et de tout âge qui ne supportent pas l'homosexualité. Alors que pour le mécanicien c'est juste sa grande soeur, son modèle, elle pourrait aimer les aliens que ça serait pareil.

- Je ne dis jamais non à une bière ! Quand tu veux !