I'm handin' on another day - Casia

Matteo continuait à se faire discret mais les choses ne se passaient pas vraiment comme il le voulait. Apparemment quelqu'un avait lancé une rumeur, une rumeur comme quoi y'avait un flic dans la prison et certains s'étaient lancé comme défis de lui faire sa fête. Et Matteo avait déjà croisé certains d'entre eux. Et le matin même il avait eut droit à un petit accrochage. Il avait quelques marques de cet accrochage sur le visage, son arcade en gardait un petit souvenir et il avait été conduit à l'infirmerie. Il y avait quasiment tous les jours depuis son arrivée et il pressentait que ce n'était pas prêt de changer. C'était des petits bagarres, on sentait bien que les mecs le testaient mais on sentait aussi que ça irait en empirant. D'ailleurs, l'un des gardien de la prison avait prit Matteo en sympathie, sans doute parce qu'il avait un cousin éloigné dans la police et que ce cousin lui avait parlé de lui. Oui, Hampton avait encore quelques relations dans la prison et des relations de confiance en plus. Il lui avait aussi demandé d'essayer d'écouter, de voir si quelque chose était différent depuis l'arrivée de Stevens dans la prison. Car pour lui, tout ça c'était louche.

Bref, Matteo avait été prévenu d'une visite et il pensait qu'il s'agissait de son avocat alors il c'était tout simplement laisser conduire. Le gardien avait ouvert la porte et fait entrer Matteo, celui-ci du attendre qu'on lui retire ses menottes pour enfin se tourner et saluer son avocat, sauf que c'était pas son avocat. Quand il la vit, son coeur manqua un ou deux battements et il faillit perdre pieds. Il savait qu'il lui avait demandé de ne pas venir mais là voir là, ça lui fit un choc et plaisir en même temps. "- Cassy !" il resta là debout à le regarder, n'osant ni approcher, ni parler ni rien. Elle allait sans doute s'offusquer de ce qu'elle pouvait voir sur son visage, elle serait sans doute triste et en colère aussi mais Matteo n'y pouvait rien. Il n'avait pas encore prévenu ses parents parce qu'il avait peur de leur réaction et il avait aussi peur de leur faire du mal, savoir que son fil est accuser de viol ça peu vous briser.

Mattéo me manquait terriblement. J’avais hâte de pouvoir le revoir mais je craignais un peu de l’état dans lequel il allait arriver. J’espérais vraiment qu’il ne lui soit rien arrivé de bien méchant. Ironie du sort moi aussi j’avais déjà vécu en prison plus d’une semaine. Mais rien à voir car s’était pour une infiltration. Cependant je pouvais bien imaginer à quel point c’était difficile d’y être. Et cela me faisait encore plus de peine pour Mattéo.

Lorsque je le vis entrer, je fus soulagée de le voir en un seul morceau. Du moins je me comprends. En pas trop mauvaise forme quoi. Sauf que je remarquai très vite les marques su son visage et pus particulièrement sa blessure à l’arcade qui semblait être toute fraiche. L’entendre prononcer mon prénom, ou plutôt mon surnom, me fit plaisir. « Matt… » dis-je tout en me levant pour aller vers lui. Il semblait surpris de me voir « Je t’avais dit que je viendrai » Et non ça n’avait pas été des paroles en l’air. J’observais alors son visage et grimaçai un peu « Tu ne devrais pas être avec les autres…J’en parlerai… » Oui étant flic il pourrait très bien être en isolement. Surtout que ça allait certainement se savoir, si ce n’était pas déjà le cas. Alors pas question de laisser faire, j’irai en parler pour trouver une solution. Je posai ensuite ma main sur son bras et dis gentiment « Viens t’asseoir » tout en montrant les chaises d’un léger signe de tête.

"- T'aurais pas du..." Matteo gardait toujours cette distance vis à vis d'elle, parce que ça lui faisait mal aussi. Etre enfermer là, ne plus pouvoir la voir ou la toucher, savoir que d'ici quelques temps il saurait exactement pour combien de temps il resterait là et donc pendant combien de temps il serait privé de celle qui compte pour lui. C'était dur de se montrer distant et quand elle s'approcha de lui il ne recula pas, ne fit rien pour l'empêcher de poser sa main sur son bras. Y'avait une partie de lui qui voulait la prendre dans ses bras et l'autre qui préférait pas, ça lui ferait encore plus de mal autant à elle qu'à lui d'ailleurs.
"- Tu fais pas le poids à ce niveau là Cassia, mais c'est gentil d'y penser." Oui, ce n'était pas Cassia à son petit niveau qui pouvait faire changer ça et le faire mettre en isolement ou autre. A la limite si elle en parlait avec son avocat, que celui-ci fasse une demande au juge peu être que ça marcherait. Mais faudrait prouver qu'il est en danger, chose pas évidente. Il finit par aller s'asseoir, n'ayant de toute façon rien d'autre à faire. "- Tu savais qu'Hampton a demandé qu'on garde un oeil sur moi ?" le gardien lui avait parlé et c'est d'ailleurs lui qui l'avait fait mettre dans cette cellule et ce détenu qu'il jugeait sans danger. Au moins la nuit il était tranquille quand la cellule était fermée, ce n'était pas son co détenu qui allait s'en prendre à lui. Par contre il est clair que le mec ne pouvait pas surveiller 24/24 ce qui se passait dans la prison, mais il essayait, d'après ses dires de trouver un autre gardien de confiance pour la nuit. Oui, parce que même dans la prison il y a de la corruption et parfois même certains gardiens sont victimes de chantage et laisse les détenus faire certaines choses. Ils avaient déjà vécu ça quand Cassia était en infiltration.

C’est étrange comme sensation, d’un côté j’étais heureuse de voir Matt, car il me manquait terriblement. Et d’un autre côté de le voir ici, me faisait mal. Il semblait un peu surpris de ma visite pourtant je lui avais dit que je viendrai le voir. Et Matt me dit que je n’aurai pas du. Le pensait-il vraiment ? Ou bien était-ce une façon de nous protéger tous les deux ? « Ne dis pas ça Matt… » Non surtout si il ne le pensait pas réellement.

Je ne fus pas vraiment surprise en voyant les marques sur son visage, mais ce ‘est pas pour autant que ça me plaisait. Alors je comptais bien aller faire quelque chose pour que Matt soit mis en isolement. Mais Mattéo me dit que je ne ferais pas le poids pour cela je haussai les épaules et ajoutai « Peut-être pas moi, mais je peux en parler au sergent, à ton avocat, ou même plus haut » Qui ne tente rien à rien. Et c’était ma devise en ce moment. Surtout que je prenais tout mon temps libre et même des fois une partie de la nuit pour bosser dessus. J’avais rassemblé pas mal d’éléments et plus cette fameuse photo de moi envoyé à Matt. D’ailleurs dans la soirée j’avais prévu d’aller chez Matt, histoire de jeter un œil. Mai devais-je lui en parler ? Il avait déjà assez de souci comme ça, non ?

Je fus surprise de la remarque de Matt au sujet d’Hampton. « Non, il ne nous a rient dit…C’est très gentil de sa part » Mais c’était très gentil de sa part ça c’est certain.

Matt haussa les épaules à ce qu'elle lui dit, qu'est ce qu'il pouvait dire d'autre ? rien de toute façon, elle était têtue et lui aussi. Mais d'une certaine façon il était vraiment content de la voir. Mais c'était aussi un vrai supplice que de la voir là. "- Y'a des rumeurs qui courent ici, quelqu'un me cherche mais je sais pas encore qui." autant aller dans le vif du sujet, peu être que ça pourrait aider Cassia puisqu'elle semblait aussi continuer son enquête comme elle l'avait dit, étant donné qu'elle était là malgré ce qu'il lui avait demandé.
Matteo avait contribué à mettre tellement de mecs en prison qu'il était difficile de savoir lequel en avait le plus après lui. Surtout que le mec se faisait discret et Matteo n'avait pas encore vu tout le monde, il y avait des blocs différents et c'est souvent quand on les faisaient sortir dehors qu'il arrivait à voir à peu près tout le monde. Mais c'était tellement grand.

"- Si je pouvais revenir en arrière Cassy, je le ferais, j'te jure, je regrette, je regrette vraiment ce qui s'est passé..." pas tant le viol parce qu'elle n'en avait toujours aucun souvenir, donc il n'était pas certain qu'il l'ait réellement, mais plutôt cette sortie, cette soirée, tout ça, il l'aurait pas fait, il serait resté chez lui et il aurait passé cette soirée avec elle.

Depuis que Mattéo était ici, je ne cessais de faire des recherches et d’essayer de lier les éléments entre eux, de trouver une explication à tout cela. Simons et Hampton m’aidait volontiers quand il le pouvait. Et c’était bien de ne pas se sentir seule, même si parfois ce n’était pas évident. Le technicien était plus ou moins sur une piste mais les analyses pour le portable de Mattéo prenaient pas mal de temps. Et quand Mattéo m’annonça qu’apparemment il y avait des rumeurs comme quoi quelqu’un le cherchait ici, je fronçai légèrement les sourcils, et soupirai légèrement « la liste peut-être tellement longue… » Oui Mattéo en avait envoyé plus d’un ici. Et ce n’était pas bon. Mais avec cet élément là ça pouvait jouer pour que Mattéo aille en isolement un peu plus vite que prévu. Mais c’était tellement dangereux.

Et quand Matéo me dit qu’il regrettait et que i il pouvait revenir en arrière et bien il le ferait. Je posai mon regard sur lui. Je posai ma main sur la sienne, « Je sais Matt… Ne t’en fais pas, je travaille de mon côté sur tout ça, et Simons et Hampton me donne de bons coup de main aussi. Le technicien du labo est sur une piste concernant ton portable, mais les analyses mettent pas mal de temps… On fait aussi vite qu’on peut » Je voulais lui faire comprendre que nous n’avions pas laissé tomber, et certainement pas moi.

S'il fallait vérifier chaque mec que Matteo avait envoyé en prison pour être sur qu'il était clean, ça leur prendrait des mois. Mais par chance tous n'avaient pas assez de pouvoir pour se venger de lui. Mais Matteo ne comprenait pas pourquoi cette rumeur était là, qui pouvait lui en vouloir au point d'avoir envie de le corriger ou pire encore ? il n'avait pourtant pas mis de mafieux en taule ici ni même quelqu'un de ce poids là. De toute façon Matteo était un peu dépassé depuis le début de cette histoire.
Et quand elle posa sa main sur la sienne, il eut la sensation qu'elle le réchauffait tout entier. Si bien qu'il posa son autre main sur celle de Cassia. C'était bon de la sentir là mais en même temps difficile de gérer ça. Parce qu'il savait qu'ensuite le manque serait encore plus important pour lui. "- Il a pu lire le fichier ?" Matteo ne savait pas s'il avait besoin de savoir ce qui se trouvait dessus, mais en même temps il voulait le savoir. Depuis le temps que l'autre lui envoyait de simple appel, il était curieux de savoir ce qu'il avait pu joindre à son message.

Je ne sais pas si dire à Mattéo que je n’avais pas dit mon dernier mot et que je travaillais toujours sur cette affaire allait le rassurer ou lui remonter le moral, mais ça voulait bien dire que dehors et bien on pensait à lui, on ne lâchait rien. Et quand Mattéo posa son autre main sur la mienne, cela me fit beaucoup de bien. Il ne me repoussait pas, et il était bien là avec moi. J’avais alors expliqué brièvement ce qu’il en était à l’extérieur et ce qu’on faisait pour lui. Et c’est là que Mattéo me demanda si le technicien avait pu lire le fichier « Oui, il a réussi à ouvrir le fichier » Je ne savais pas si c’était une bonne idée de lui dire mais à quoi bon lui mentir ? Je regardai alors brièvement autour de moi. Je savais bien que Mattéo allait savoir ce que comportait ce fichier. « C’était une photo » Oui une photo mais pas n’importe quoi comme photo, « une photo de moi devant ton immeuble » Autant lui dire de toute façon vu la situation mentir ne servirait à rien du tout. Et puis je pense que Mattéo était en droit de savoir quand même.

Matteo avait posé sa main sur celle que Cassia avait posé sur la sienne, et il l'avait serré tendrement, c'était plus un réflexe qu'autre chose en fait, il ne s'en rendait même pas compte. Il voulait garder une certaine distance entre eux mais malgré ça il n'y parvenait pas parce que ça lui faisait du bien, autant de bien que ça pouvait lui faire de mal en réalité. Il la serrait tendrement et n'avait aucune envie de la lâcher, pour le moment du moins. D'ailleurs, ils avaient de la chance d'être seul, parce qu'en général les visites c'est pas vraiment dans ces conditions là, elle avait du prétexter bosser sur son affaire sinon elle n'aurait sans doute pas eut ce droit, à moins que ce ne soit le gardien qui surveillait Matteo qui soit responsable de ça. Quoi qu'il en soit Matteo n'allait pas s'en plaindre, pas maintenant en tout cas.
Il fronça les sourcils au fur et à mesure qu'elle parlait. Elle lui donnait les infos au compte goutte et entendre ce qu'elle disait était assez difficile. "- Toi ? mais pourquoi ? tu as reçu des appels anonymes aussi ?" voilà que Matt allait s'inquiéter pour elle maintenant. Ce type le surveillait toujours alors et maintenant il devait aussi surveiller Cassia. Décidément tout ça c'était une mauvaise idée, une très mauvaise idée. Elle n'aurait pas du venir le voir, elle était seule et le mec en question pourrait s'en prendre à elle, surtout que la prison n'était pas toute proche de son travail.

J’avais voulu être franche avec Mattéo, il était en droit de savoir après tout. Le technicien avait réussi à ouvrir le fichier, certes le fichier me rendait un peu perplexe, mais au moins on était sur une piste et c’était tout de même une bonne chose. Et quand je donnai l’information à Mattéo il semblait surpris, normal après tout. Moi aussi je l’avais été. Je haussai légèrement les épaules « Je ne sais pas du tout Matt…Et non je n’ai pas reçu d’appel, rien du tout » Contrairement à lui qui en avait reçu un sacré nombre. « C’est peut-être juste anodin, il pensait peut-être te faire peur en faisant ça. Ce n’est peut-être rien… » Oui j’essayai de le rassurer. Il est vrai qu’on ne savait pas trop quoi penser de cette photo. Mais du coup, j’avais un peu passé ça aux oubliettes me concentrant davantage sur les recherches que j’effectuais sur la jeune femme qui avait accusé Mattéo et aussi l’homme qui l’avait reconnu dans cette fameuse boite de nuit. Il y avait peut-être un lien et si c’était le cas j’allais trouver. Et puis il ne m'étais rien arrivé, alors si il avait voulu agir il l'aurait fait depuis longtemps, non ?

"- Il va te surveiller maintenant, j'suis en prison, il va bien se rendre compte que je répond plus à ses appels et que je ne suis plus cher moi s'il me surveillait. Fait attention à toi, jure moi de faire attention à toi Cassy.." Le regard de Matt devint suppliant, il était hors de question de l'autre s'en prenne à elle s'il n'avait plus Matteo pour jouer.
D'ailleurs, pendant qu'ils parlaient, le téléphone de Matteo reçu un autre message avec de nouveau un fichier joint et vu que le technicien bossait justement dessus il pu l'ouvrir et voir une photo de Matteo qui avait du être prise y'a longtemps parce que c'était ce fameux soir où sa voiture avait été vandalisé et sur l'image le visage de Matteo avait été barré. Comme si on voulait faire passer un message. Le mec qui le surveillait devait pourtant savoir qu'il n'était plus sur le circuit alors pourquoi faire ça ? par plaisir, par jeu ? il n'était peu être pas au courant que quelqu'un bossait sur son téléphone et cherchait à connaitre le provenance de premier fichier joint et du coup il était en train de jouer un jeu dangereux.

"- S'il t'arrive quelque chose pendant que j'suis enfermé ici, je ne me le pardonnerais jamais..." et Matteo était sérieux, tellement sérieux.

Je ne voulais pas que Matteo s’inquiète pour ce genre de chose. Il avait déjà bien assez à faire ici, et à s’occuper de sa propre sécurité. Car même si un ou deux gardiens gardaient un œil sur lui, on savait bien que ce n’était pas suffisant. Mais Mattéo s’inquiétait et je le voyais bien dans sa façon de parler mais aussi de son regard. Je serai doucement sa main dans la mienne « Je te promets que je ferai bien attention » Je faisais déjà attention, mais je voulais quand même rassurer Mattéo. Et quand Mattéo ajouta que si jamais quelque chose m’arrivait il ne se le pardonnerait jamais. « Il ne m’arrivera rien, et si il avait vraiment voulu s’en prendre à moi, il l’aurait déjà fait. Ne t’inquiète pas pour ça s’il te plaît… » Moi je voulais qu’il se concentre sur ce qu’il se passait ici, qu’il soit attentif. Si vraiment quelqu’un lui en voulait, c’était dangereux, vraiment dangereux. Et il fallait trouver de qui il s’agissait au plus vite avant que quelque chose n’arrive à Mattéo.

"- Merci." le fait qu'elle prenne en considération ce qu'il venait de lui dire lui fit plaisir d'une certaine façon.Matteo ne pouvait plus veiller sur elle et c'était franchement difficile à accepter. Qu'il ait fait une idiotie pareil était déjà difficile à gérer mais savoir qu'en plus à cause de cette débilité qu'il avait fait elle prenait des risques et il n'était pas là pour elle. Comment il avait pu être aussi bête, l'ADN, il le savait pourtant, comment il avait pu laisser tous ces indices, laisser autant de traces pour se faire arrêter. Boire est une chose mais ça s'en est une autre. C'était pas possible que ce soit lui et plus le temps passait et plus il arrivait à se poser des questions sur le sujet. Il était bien placé pour savoir à quel point l'ADN est votre ennemie, alors comment il avait pu faire autant d'erreur ? "- Tu sais, je crois de plus en plus que plaider coupable serait une erreur. Ca voudrait dire que je l'ai fait et ça voudrait aussi dire que quelque part j'suis pas un mec bien et que je mérite pas ta confiance..." ça c'était dur à dire, le fait qu'elle croit encore en son innocence, s'il lui plaidait coupable ça serait une preuve comme quoi il mérite pas la confiance que les autres lui porte, et surtout celle de Cassia, qui visiblement n'arrive toujours pas à y croire malgré les preuves qui sont contre lui. "- de nous deux c'est toi qui croit le plus en moi.. " et en son innocence bien sur.

J’avais promis à Mattéo de bien faire attention à moi. Je ne savais pas si ça allait vraiment le rassurer, mais espérons quand même. Je me doutais bien que ça devait être difficile pour lui de ne pas être tenu informé de ce qui pouvait se passer à l’extérieur. Mais à part des paroles sincères, je ne pouvais rien faire d’autre pour le moment. Mais Mattéo me remercia, et c’est qu’au fond de lui il était un peu rassuré.

Et lorsque Mattéo me dit qu’il pensait de plus en plus que plaider coupable était une erreur, je fus soulagée de l’entendre dire cela. « Ça me fait plaisir de t’entendre parler comme ça… Essaie d’en parler à ton avocat, moi je lui fournirai tout ce que j’aurai et qui pourra t’innocenter » Oui si Mattéo n’y croyait pas tant mieux. Et si il voulait essayer que justice soit faite c’était encore mieux. Et lorsque Mattéo me dit que de nous deux c’était moi qui croyait le plus en lui, « Parce que je sais que tu n’es pas coupable, je te connais, et je sais que tu es incapable de faire une telle chose…Et toute cette histoire c’est trop…millimétré à mon goût, je n’y crois pas et je ne suis pas la seule » Non pas du tout. Et je n’étais pas la seule à ne pas y croire d’ailleurs. Je pouvais comprendre que Matt ai eu des doutes surtout si il ne se souvenait plus tout à fait de la fin de soirée. Mais si il était prêt à changer d’avis et à plaider non coupable, c’était bien.

Il faut dire que les derniers jours passés en prison ne lui donnait pas vraiment envie d'y rester, et comme il doutait de plus en plus d'avoir pu faire une chose pareil malgré les preuves qui l'accusaient, il ne voyait pas pourquoi il continuerait à rester là. Il avait envie d'essayer, de voir si c'était possible de sortir de là, de prouver ce qui s'était réellement passé et surtout il voulait s'en souvenir. Ce dont on le forçait à se souvenir ne lui ressemblait pas vraiment.
"- Je sais pas... je doute encore beaucoup. Mais plus j'y pense et moins je comprend pourquoi j'aurai fait ça. J'ai une femme génial dans ma vie et j'ai tout ce que je veux avec elle, je ne vois donc pas ce que ça m'aurait donné de faire du mal à une autre femme juste pour satisfaire une envie. J'ai jamais eu besoin de ça avant, j'arrive pas à comprendre ce que ça m'aurait donné de faire ça à cette femme..." Matteo arrivait pas à prononcer le mot viol, parce qu'il ne s'imaginait pas faire ça tout simplement. Il n'avait jamais été tenté avant ça et il respectait assez les femmes pour ne pas avoir besoin de les forcer. "- Je sais que je suis assez porté sur le sexe mais pas au point de pas pouvoir me retenir et puis en général quand j'ai beaucoup trop bu ça donne pas grand chose au lit.." il se connaissait assez pour savoir qu'il ne valait mieux pas s'intéresser au sexe quand il avait largement assez bu parce qu'il était un piètre amant dans ces cas là.
Et pendant toute leur conversation il n'avait pas lâché la main de Cassia.

Mattéo doutait encore. Ca je pouvais aisément le comprendre. Lui savait qu’il ne ferait pas une telle chose, mais ce trou de mémoire et ses preuves qui allaient contre lui le faisait encore un peu douté. Si seulement il pouvait se rappeler de la soirée dans son intégralité. « Je comprends, mais toi-même tu te dis incapable de faire cela à une femme. Et moi je te connais depuis assez longtemps pour dire que tu es trop respectueux des femmes pour faire une telle chose. Personne ne te juges Matt… et certainement pas moi » Cela me faisait chaud au cœur que Mattéo parle de moi comme ça, mais je n’arrivais pas vraiment à me réjouir quand même, difficile au vue de la situation actuelle.

Je serrai doucement la main de Mattéo pendant ses explications « Si seulement tu arrivais à te souvenir de la fin de cette soirée… » Je baissai la tête quelques secondes avant de la relever pour regarder Mattéo « Je te promets qu’on va trouver…on va trouver et on va te sortir de là… » D’ailleurs dès que je rentrerai je continuerai à travailler sur les recherches que j’avais déjà effectuées.

"- Mais malgré les preuves qui sont contre moi, tu crois encore en moi... même moi j'ai du mal à croire que ça peu être faux, tu comprends, on nous a apprit que l'ADN ne pouvait pas mentir. Et malgré ça tu refuses de penser que j'ai pu lui faire du mal, tu vois toujours un homme bien en moi. N'importe qui m'aurait tourné le dos, ce que j'aurais trouvé normal, mais pas toi." et Matteo baissa le regard quelques secondes. Si elle le croyait encore innocent malgré les preuves c'est qu'elle n'acceptait pas ces preuves. Lui même avait douté pendant un moment et maintenant il doutait de l'avoir fait malgré tout. Il arrivait de moins en moins à accepter l'idée qu'il ait pu faire du mal à cette femme.

Matt soupira "- malheureusement je crois que c'est foutu.. mes souvenirs se sont envolés avec la fin de la soirée.." et il grimaça légèrement, très ennuyé justement de ne pas pouvoir se souvenir. Tout serait plus simple s'il pouvait se souvenir. "- Merci, merci de tout ce que tu fais pour moi..." Au départ Matteo était ennuyé qu'elle soit là mais maintenant il s'était fait à sa présence et la voir lui faisait du bien. Ce contact, juste un contact entre sa main et la sienne l'apaisait vraiment et l'aidait à réfléchir.

Oui je connaissais bien Mattéo et depuis le lycée, et il n’avait jamais été violent avec les femmes. Ce n’était pas son genre. Alors moi je ne le jugeais pas et je ne le croyais pas coupable. D’ailleurs Mattéo semblait surpris que je puisse croire qu’il était innocent « Oui je sais, moi aussi j’ai appris tout ça à l’école de police mais…comment expliques tu qu’un homme sans antécédents, sans histoires et lieutenant de police, soit coupable d’une telle chose ? On m’a aussi appris à voir au-delà des preuves.. » Ou les preuves c’est bien jolie, mais il ne fallait pas les suivre aveuglément. Je repris alors, m’approchant un peu de lui « Tu es un homme bien… » Oui qu’il n’en doute surtout pas.

Puis Mattéo me remercia de tout ce que je faisais pour lui, « Tu n’as pas à me remercier, c’est normal… » Et comme je l’avais dit tout à l’heure, j’avais de bons coups de main de Simons et Hampton. Eux non plus ne croyait pas à tout cela, et ça faisait du bien de se sentir épauler, Mattéo aussi devait être content que ses collègues veulent également l’aider.

Matteo était toucher par tout ce qu'elle pouvait dire sur lui, et croire en lui surtout. C'est pour ça qu'il ne voulait pas en parler à ses parents pour le moment, il ne voulait pas qu'il voit en lui un monstre alors qu'il n'était même pas sur que ce soit réellement le cas. Mais il savait aussi qu'il faudrait qu'il en parle à un moment ou à un autre mais le plus tard serait sans doute le mieux. "- Merci." Matteo était sincère quand il la remerciait. Ce n'était pas évident pour lui, pas évident du tout.

Matteo ne pouvait pas faire autrement que remercier pour ce qu'on faisait pour lui. Lui avait baisser les bras, mais en même temps ici il ne pouvait pas faire grand chose. De plus, il était mal placé pour faire quoi que ce soit, il devait déjà faire attention à lui vu sa position.
Et puis quelqu'un frappa à la porte, c'était le signal qu'il était temps pour Cassia de repartir. Les visites étaient limité et elles ne pouvaient pas durer des heures non plus, beaucoup de prisonniers attendaient plus ou moins leur tour pour voir un avocat ou un flic qui bossait sur leur affaire. Matteo sentit qu'il allait avoir du mal à la laisser partir, pour ça qu'il aurait préféré qu'elle ne vienne pas, il allait avoir le coeur gros après ça. "- C'est le signal pour dire qu'il est temps de mettre fin à notre entrevue.." ça devait faire environ une heure qu'elle était là, Matteo n'avait pas vu le temps passer, c'est dingue quand même.

Dans une enquête les preuves c’est essentielles mais il faut aussi savoir de temps en temps relativiser et ne pas suivre toujours ce que nous montrent les preuves. Il faut savoir les faire parler. Et ne pas le suivre les yeux fermés. Pour moi c’est ce qui c’était passé depuis l’accusation de Mattéo. Alors oui c’était long de tout reprendre, de faire des recherches, mais je ne laisserai pas tomber. Et puis Matt était quelqu’un de bien, et j’étais vraiment bien placé pour le savoir.

Puis on frappa à la porte. Et là Mattéo me dit que c’était le signal pour dire que notre entrevue devait se terminer. « Déjà… » Ca y est j’avais de nouveau ce pincement au cœur qui faisait si mal. Et ç allait être difficile de partir et de le laisser là. Je me levai alors doucement, m’approchant de Mattéo. J'avais envie de me blottir contre lui, de l'embrasser. Je devais me retenir de ne pas craquer. « J’essaierai de revenir bientôt… En attendant, fais bien attention à toi, d’accord ? » Oui car déjà les marques qu’il portait sur son visage n’annonçait rien de bon.

Dès mon départ d’ici, j’enverrai un message à Simons et à Hampton pour leur dire qu’une rumeur court comme quoi quelqu’un en veut à Mattéo. Il faudra aussi que j’aille en parler au sergent et à son avocat. On ne pouvait définitivement pas le laisser avec les autres détenus surtout avec de telles menaces. Il faudrait aussi que j’aille voir le technicien pour voir si ses analyses ont donné quelques choses. J’aurai pas mal de chose à faire, mais peu importe.

"- Ouais, on a droit à une heure max.. et encore on a de la chance, en général c'est pas dans ce genre de pièce, là c'est pour les entretiens avec les avocats ou les gens qui bossent sur un dossier." pour les dossiers sensibles quoi, pour les flics qui doivent venir parler avec un prisonnier et dont l'entretien doit rester priver. Ils avaient de la chance, parce qu'en temps normal elle n'aurait même pas pu s'approcher de lui, alors poser sa main sur la sienne on n'en parle même pas. Matteo n'avait pas vu le temps passer et n'avait aucune envie de se lever et de partir de là. Il ne voulait pas qu'elle s'en aille. Elle avait été son rayon de soleil de la journée et ça allait être dur après son départ.
"- Je vais faire de mon mieux." il avait beau faire attention, il n'était pas à l'abri d'un mauvais coup.
Il finit par se lever, n'ayant pas vraiment le choix. Il avait très envie de la prendre dans ses bras, mais il savait aussi qu'il ne la lâcherait plus s'il en arrivait là et ne la laisserait pas non plus partir. Alors il ne valait mieux pas, même si ça allait être vraiment dur de la voir partir comme ça.

Une heure maximum ? Mais c’est quoi une heure ? Pas grand-chose à mon goût. Et encore, comme venait de le dire Mattéo on avait eu de la chance de pouvoir se voir dans une salle et sans personne qui nous surveillait. Je n’avais pas envie de partir, je n’avais pas envie de le laisser. J’avais l’impression de revivre le même moment qu’il y a quelques jours quand on l’avait emmené. Mattéo allait faire de son mieux pour faire attention à lui. Là devant Mattéo je posai mon regard dans le sien « Fais le pour moi… » Oui si ça pouvait lui donner du courage, une motivation supplémentaire. Tout était bon à prendre.

Je détournai alors le regard, c’était dur, vraiment très dur. Je m’éclaircissais un peu la voix pour ne pas percevoir qu’il y avait de l’émotion dans ma voix et j’ajoutai ensuite « Je… je ferai au plus vite pour revenir ». Et par la suite je ne pus m’empêcher de lâcher un léger « tu me manque » Oui c’était sortit tout seul, dans un faible murmure. Et là un homme entra dans la pièce me demandant gentiment de partir car i était plus que l’heure maintenant.

"- Oui.. je le ferai..." que dire de plus, de toute façon Matteo ne voulait pas qu'elle s'en aille, tout comme il ne voulait pas qu'elle vienne le voir. C'était douloureux pour tous les deux, c'était difficile à vivre et c'était dur à expliquer.
Il se faisait violence pour ne pas la prendre dans ses bras parce qu'il savait qu'il serait incapable de la laisser partir ensuite que ça pourrait poser problème pour d'autres visites si jamais il avait la chance qu'elle revienne. Mais c'était dur, super dur de la voir prendre la direction de la sortit sans pouvoir la retenir, la serrer dans ses bras ou simplement l'embrasser.
"- Tu me manques aussi.." et c'est tout ce qu'il eut le temps de dire avant que le gardien n'entre dans la pièce et qu'il ne doive tendre à nouveau ses mains pour être menotté et retourner au bloc ou se trouvait sa cellule.
Cassia était déjà sortit et Matteo sentit qu'il allait craquer, mais ce n'était pas le moment, il allait devoir retourner avec les autres et il n'était pas question qu'il montre de la faiblesse, pas maintenant en tout cas.

Après quelques minutes à marcher dans un long couloir il retrouva sa cellule et sa liberté de mouvement.

J’avais du partir, laissant pour la seconde fois Mattéo comme ça. Sachant pertinemment qu’ici il n’était pas en sécurité en plus. C’est donc le cœur lourd, très lourd que je quittai la pièce et la prison pour retourner à ma voiture.

Je pris ensuite la route pour aller au poste et une fois là-bas j’étais directement allé au labo. Et c’est là que le technicien m’apprit qu’une nouvelle photographie avait été envoyée. Et lorsqu’il me montra la photographie en question, j’eu froid dans le dos. Ça voulait bien dire ce que ça voulait dire. Je pris alors la preuve et allai directement voir le sergent qui était d’ailleurs sur le point de partir. Je lui expliquai alors tout, tout ce que j’avais cherché et trouvé depuis l’incarcération de Mattéo. Au début il ne semblait pas content que j’ai mené mon enquête de façon officieuse mais peu importe il pourra me remonter les bretelles plus tard. Le sergent semblait d’accord pour dire que Matt n’était pas en sécurité là-bas et donc il allait faire le nécessaire pour qu’il soit mis en isolement. Mais est-ce que cela sera rapide ? J’espérais. Puis le sergent me demanda davantage d’explications sur ce que j’avais déjà trouvé. Et il acceptait finalement que je continue, mais qu’il faudrait vraiment avoir un dossier en béton pour innocenter Matt.

Le technicien du labo était apparemment sur une bonne piste pour le portable. Quant à moi je décidai de faire une visite chez Mattéo. Et une fois devant sa porte, j’eu le réflexe de voir si la porte était bien fermée ou non. Et ce n’était pas le cas. Je soupirai, regardait alors si son appartement était en désordre mais non. Certaines choses avaient peut-être bougée mais rien ne manquait, rien de visible en tout cas. Je quittai donc son appartement, fermant la porte bien à clé cette fois-ci. Puis je retournai au poste, je sais il était tard mais peu importe. Je rentrerai chez moi plus tard.

Quelques jours c'étaient écoulés depuis la visite de Cassia et Matteo avait un peu perdu le moral. Malgré le fait qu'elle lui avait dit bosser sur son dossier, le fait de l'avoir vu et tout ça l'avait pas mal retourné parce que dans le fond elle comptait bien plus qu'il ne pouvait l'imaginer et l'avoir vu ne l'aidait pas vraiment à se sentir mieux. Ca lui avait fait du bien sur le coup, mais maintenant il regrettait tellement de choses et elle lui manquait aussi, elle lui manquait terriblement. Matt essayait d'écouter des conversations quand il le pouvait, mais il faisait son possible pour rester discret aussi, il avait clairement entendu qu'on en avait après lui et le gardien également.
Ce gardien, celui qui surveillait Matteo à la demande d'Hampton avait trouvé un autre gardien qui veillerait durant les nuits mais qui n'était pas infaillible non plus, tout le monde savait que parfois les gardiens devaient s'absenter et c'est souvent dans ces moments là que des choses se passaient. Bref, Matteo avait qu'il était en danger mais il ne savait pas qui lui en voulait.
Il avait eut le temps de voir son avocat et celui-ci lui avait expliqué qu'ils allaient lancer une demande afin qu'il soit mis en isolement, du moins qu'il soit un peu mieux protéger que là où il se trouvait. Et Matteo savait aussi que ça allait vite se savoir et qu'il prendrait encore plus de risque en attendant que ça se fasse.

Et c'est donc alors qu'il sortait de la douche qu'il eut droit à une visite inattendu. Le gardien n'était pas loin mais parfois même avec un gardien dans les parages de mauvaises choses se passent et Matteo en fut la victime ce jour-là. Lorsque le gardien comprit qu'il se passait quelque chose c'était déjà trop tard, Matteo venait d'être poignardé avec une arme de fortune, les détenus sont doués pour fabriquer des armes avec une simple brosse à dent. Quatre hommes s'en était prit à lui mais seulement un l'avait poignardé, les autres avaient juste servit à l'immobiliser et à faire cacher ce qu'il était en train de se passer aux yeux du gardien. Bien entendu il fut conduit à l'infirmerie et soigné.

Et c'est le lendemain quand Hampton reprit son service qu'il fut avertit de l'incident. Celui-ci s'empressa d'aller prévenir le sergent, afin qu'il soit au courant de ce qui se passait pour Stevens. Les gardiens allaient finir par avoir des informations sur ce qui se passait, c'est certains mais à quel prix.