Hip-hop, lasers et doubles Rays. /-16/

Je me réveillai difficilement, bien à l'aise dans mon lit. Je rapprochai la couette pour tenter de retrouver le sommeil. On frappa à ma porte, je soupirai et ordonna d'entrer. C'était Malee. Il est 14h, maîtresse, je me suis dit qu'il était peut-être temps de vous réveiller..., lança-t-elle de son ton timide. Je lui balançai mon oreiller à la figure en lui hurlant qu'elle ne devait me réveiller sous aucun prétexte. Tremblante, elle ramassa l'oreiller, vint le poser sur le bout de mon lit et se hâta de sortir, continuer de faire le ménage sans doute. N'ayant plus le choix, je quittai mes draps en soie et, en nuisette, je partis prendre ma douche.

J'attrapai les premiers vêtements qui me passèrent dans les mains, me promenant juste avec une culotte dans ma chambre, sans faire attention à ne pas rester trop longtemps poitrine à l'air devant ma fenêtre. Mon dressing était juste devant, donc pas le choix, et de toutes façons il n'y avait personne dans la rue. J'enfilai un legging noir avec un tshirt jaune large, puis sorti de ma chambre direction la cuisine, histoire de prendre un petit déjeuner malgré l'heure tardive. Il restait des pancakes que Malee avait fait hier après-midi. J'en pris une dizaine, avec du nutella et du miel, puis partit m'installer dans mon canapé pour perdre mon temps devant la télé.

La soirée arrivée, je décidai d'aller faire un tour au Paradis, histoire de me bouger un peu l'cul de chez moi. Je me changeai et mis une robe noire longue jusqu'à mi-cuisse, avec les manches trois-quarts en dentelle, et enfilai une paire de chaussures à talons, puis pris mon sac à main, une veste et sortit.

Une fois arrivée, je commandai un mojito et partis m'installer sur un canapé, verre à la main, regardant par curiosité les clients. Je vis une belle blonde et partis vers elle, elle ferait une magnifique prostituée dans mon réseau. Malheureusement d'autres furent plus rapides, je revins donc à mon projet initial, m'asseoir quelque part pour siroter ma boisson en profitant du spectacle. Je m'installai à côté d'un vieil homme qui avait l'air de s'endormir. Sitôt assise, il m'interpella. « Pas la peine, petite, daddy n'a pas pris sa pilule bleue ce soir. » Je le dévisageai, et fus rassurée de voir qu'il avait l'air de plaisanter. Quel dommage, de toutes façons, je n'suis pas de ce bord-là., répondis-je un sourire en coin sur les lèvres.

Il se mit à rire, à éclater de rire, même. « Ah, toi aussi, t'es là pour les filles ? Ha ! Au moins je n'aurai pas à repousser une strip-teaseuse dans un strip club. » Je ris à mon tour, le rire, c'est communicatif. Je ris, mais bien plus discrètement que lui. Y en a des vraiment pas mal et l'entrée ici est moins chère qu'une prostituée, répondis-je. J'en avais une à domicile mais je n'allais pas m'en aller raconter ça à un inconnu.

Je le vis patrouiller une caméra sur la table face à nous, que je n'avais pas remarquée. Je mis mes pieds sur la table en le regardant faire, intriguée par l'utilité qu'il tirait de l'objet. « T'es encore là ? Qu'est-ce que tu fais avec un vieux croûton, si c'est une fille qu-jee tu veux ? » Je haussai les épaules. J'te dérange ?, interrogeai-je. Je suis pas venue me chercher une fille, juste venue boire un peu. J'avais ce qu'il fallait dans mon réseau, c'était plus simple de prendre une de mes prostituées de luxe que de perdre du temps à draguer.

Tu fais quoi avec ta caméra ?, demandai-je avec un mouvement de tête vers l'objet, avant de commencer à boire mon cocktail.

« Je me coltine ces gugusses pour un ami depuis le déjeuner et, depuis là, j'immortalise tous leurs travers et toutes leurs bêtises. Deux d'entre eux sont des personnages publics, et le troisième est ... un petit excité du micro qui croit se construire un empire. Je vais les faire chanter en leur faisant croire qu'un journaliste les a grillé, et me faire dédommager pour tout ce temps perdu. » D'habitude froide, j'éclatai de rire. Quelle idée de génie ! Moi-même je n'aurai su faire mieux. Soudain, un cri féminin retentit. Il semblait provenir d'un homme, pourtant. Eh ! Mais ils sont avec ma pute !, m'écriai-je en me redressant. C'était donc à cause de ses gugusses comme ils les appelait que j'avais raté la possibilité d'agrandir mon réseau. Rah ! Sérieusement, cette bande de gamins commençait à m'énerver, moi aussi, à me faire rater l'occasion d'enrôler une blonde si sexy ! Elle aurait fait des ravages.

« Oh mince, ils sont tellement foutus ! Au fait, moi c'est Big Ray. » Je tapai la main qu'il me tendit, paume contre paume, en souriant. Ravie de te rencontrer Big Ray, moi c'est Raylai., dis-je en continuant de sourire et avant de reprendre une gorgée de mon mojito.

« Ray-lai ... J'arrête pas de croiser des Ray en ce moment. » J'esquissai un sourire, laissant voir mes dents blanches. C'est les meilleurs, les Ray, déclarai-je amusée. Et bien évidemment, la meilleure Ray, c'était moi, cela va de soi.

Pieds toujours sur la table, je m'enfonçai au fond du canapé et continuai de boire mon cocktail, observant le trio idiot, songeant que j'étais plus ou moins à l'aise avec Big Ray, vu que j'avais perdu ma froideur habituelle pour rire et bavarder avec lui.

« Tu sais, si tu allais leur piquer la fille et leur mettre la honte, ça ne me gênerait absolument pas. » De nouveau, je souris à l'idée de ridiculiser ces types qui m'avait fait raté l'occasion de proposer à cette charmante demoiselle de travailler pour moi pour un beau salaire. Ça aurait été avec grand plaisir, mais je n'ai pas l'habitude de draguer, c'est plutôt moi qui risque de me taper la honte !, avouai-je avec une pointe de déception dans la voix.

« C'est pas grave. J'ai déjà tout ce qu'il me faut. » Ah ça, je voulais bien le croire ! Le peu que j'avais vu me donnait un aperçu assez complet de ce que Big Ray avait dû endurer tout au long de la journée et dont il avait eu la bonne idée d'en tirer profit. Décidément, je n'aurais pas fait mieux !

Je replaçai derrière mon oreille une mèche de cheveux, avant de finir mon verre. J'vais me chercher à boire, déclarai-je avant de me lever et de m'éloigner en direction du bar. J'hésitai quelques instants puis commandai un verre de jus de fraise, à la fois banal et original, car qui d'autre irait boire une boisson non alcoolisée dans un club ? En retournant vers le canapé où j'étais installée plus tôt, je croisais l'une de mes prostituées sympathiser avec un type, je la saluais en lui mettant la main aux fesses avec un sourire provocateur.

Je me réinstallai pieds sur la table et commençai mon verre, tandis que Big Ray parlait. « Et quand tu disais que c'était ta pute ; elle travaille pour toi, ou c'est juste que tu tiens à l'avoir pour toi ? » Je le dévisageai quelques instants. Ah oui, c'était vrai, ça m'était échappée. Je reposais mon regard sur les stripteaseuses avant de lui répondre. Je l'aurai bien recruté ouais. Mais ils sont arrivés avant moi., dis-je en haussant les épaules.

Il ne sembla pas réagir, il sourit juste. « Ça peut s'arranger, ça. Il suffisait de les observer. Une chose en communt, c'est qu'ills préfèrent les Asiatiques aux cheveux colorés. » Euh ? Je le dévisageai de nouveau. Pourquoi il se mettait à parler d'asiatiques ? Il voulait que j'aille draguer ses gugusses ? « Non. Pas ça. Attends-moi une minute. »
Il se leva et partit vers le fond de la pièce.

L'attendant, je finis tranquillement mon verre, regardant la foule dans laquelle Big Ray avait disparu. Le spectacle des stripteaseuses était une excellente compagnie pour passer le temps et m'occuper jusqu'à ce qu'il revienne, mais était quand même sacrément long. Je laissai mon regard errer entre une stripteaseuse aux cheveux roses et ma prostituée, afin de m'assurer de ce qu'elle faisait. Elle n'avait pas la liberté de ses actes non plus, il ne faudrait pas exagérer. Elles – et ils – avaient de la chance que je ne les garde pas enfermés dans ma cave. Je partis me chercher un troisième verre, jus de poire cette fois-ci. J'avais davantage envie de jus de fruits que d'alcool ce soir, n'importe quel médecin serait fier de moi.

Au bout de longs moments, il commença à y avoir de l'agitation dans le coin du trio et de la blonde. Deux filles aux cheveux multicolores en minijupe et en cuir, avec des oreilles de chat. Oh putain, j'me les ferai bien ces deux-là ! Je me souvins ensuite de la blonde, qui correspondait bien plus aux critères de mes clients. Elle s'était retrouvée seule, ignorée par les trois débiles. Quels cons ! Laisser passer une beauté pareille ! Je vis Big Ray lui parler, et, chose à laquelle j'étais loin de m'attendre, il revint à la table avec elle. « Désolé de l'attente, je suis perfectionniste niveau complots. » Je lui fis un grand sourire. Décidémment, j'étais loin d'être la Raylai froide que j'avais l'habitude d'être, ce soir. Tu gères, Big Ray!, lançai-je avant de poser le regard sur la blonde. Hey sexy girl, ça te tente de te faire de l'argent facile ?, interrogeai-je un sourire carnassier sur les lèvres.

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