L’apparence physique de Lester rend bien compte de son caractère. Il est sec, aride, abrupt et rébarbatif. Et en même temps, il y a quelque chose d’attirant malgré cette première impression repoussante. Lester est rude et captivant à la fois. Et couronnant le tout, une chevelure colorée, une chevelure de feu, contraste avec la pâleur de sa peau. Et là aussi, sa personnalité transparaît. Se cache en réalité une âme douce et éthérée. Derrière le masque de fer de sa froideur se révèle une gentillesse toute particulière, qui ne laisse pas de place la sensiblerie, froide, mais affective toutefois.
###Cette personnalité tout en contraste s’est forgé par une enfance difficile, qui l’a obligé à se caparaçonner. En Amérique, même de nos jours, les enfants sont particulièrement féroces entre eux, et un roux, qui plus est intellectuel, qui plus est le seul à ne pas être châtain dans sa famille, en sait bien quelque chose. Ces caractéristiques ont fait de lui pendant ses années d’école un sorcier sans âme, un chieur, puis un bâtard. Il n’a assumé aucun de ces quolibets, et s’est réfugié dans les livres et la musique. De là est né non pas un repli craintif sur lui-même, mais un désamour du genre humain et un désintérêt sans mesure pour autrui. S’il n’avait pas beaucoup d’amis à l’époque, aujourd’hui, il choisit de ne pas en avoir. Il ne trouve rien de plus exquis que la solitude. Quant à l'amour... après s'être senti attiré par un garçon de sa classe au lycée, puis s'être laissé envahir par le dégoût, et de finir par craindre d'être homosexuel, voire par craindre peut-être plus encore de devoir s'engager plus -Lester n'est pas doué pour ce qui est des mots doux et du romantisme- il a vite pris ses distances. Il est toujours célibataire depuis, et n'a connu aucune personne, sentimentalement ou sexuellement, et cet état lui convient très bien ainsi.
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Plus tard, il a décidé de poursuivre des études juridiques, et après avoir commencé ses études à San Diego, il les finit à Sidebay. Puis il trouve un emploi de juriste dans une entreprise locale. Cela lui convient totalement : le métier est calme, presque monotone, et en même temps intéressant. Il peut se perdre à loisir dans des montagnes de papiers, et être si concentré sur son travail qu’il en oubliera tout autre considérations, ce qui est une aubaine pour un esprit actif comme lui qui ne cherche qu’à arrêter de penser pour éviter que sa tête n’explose. Le relatif vide affectif de ce grand cérébral est peut-être aussi du à cette volonté de s'éloigner des choses qui lui accapareraient trop l'esprit. Mais peut-être que quelques rencontres pourront bouleverser cela...
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