It's not why you're running, it's where your going

Finalement notre seconde tentative fut la bonne. Nous avions rapidement repéré l’homme en question. Il nous avait fait courir mais pas bien longtemps. Alors je l’avais vite identifié, et Mattéo lui avait passé les menottes. Au début je pensais peut-être qu’il était juste un peu perdu, mais en fait je me rendais compte que c’était juste un grand malade ce type. Mattéo lui fit alors une remontrance, lui rappelant qu’il était mal barré pour le moment, alors faire le matin n’était pas une bonne idée.

Le chemin pour arriver au poste se fit en silence. Ou presque, le seul qui parlait c’était ce type derrière qui n’arrêtai pas de se plaindre. Une fois au poste, il fut embarqué, et je remontai alors au poste avec Mattéo. Une fois à mon bureau, j’ôtai ma veste, mes gants et mon bonnet. Que ça faisait du bien d’être au chaud. J’esquissai un léger sourire en voyant que Matt était déjà aller en salle de pause. Je vins alors le rejoindre « Ça fait du bien d’être au chaud, et finalement on sera pas sorti pour rien », dis-je en me prenant une tasse de café. Oui je sais je venais d’en boire un, mais j’avais encore besoin de boire quelque chose de chaud.

Matt buvait tranquillement sa bouteille d'eau quand il vit arriver Cassia. Celle-ci se prit un autre café et cela le fait sourire. Il l'écouta ensuite et répondit à ce qu'elle venait de lui dire. "- Oui, c'est clair ! Il fait bien meilleur ici." et puis il soupira légèrement "- Espérons juste qu'il n'a pas de casier sinon on est bon pour ressortir et faire un perquisition de son domicile." ce type était malade ça se voyait dans son comportement et s'il était connu des service de police ils auraient le droit de ressortir, s'il ne l'était pas, il y avait une chance sur deux pour qu'ils ne fassent rien d'autres.

"- J'imagine bien que ce type est malade. Mais j'arrive pas à comprendre quel genre de satisfaction on peu retirer d'un tel comportement...." et il fit quelques petits mouvements de tête montrant bien qu'il ne saisissait pas ce que cela pouvait apporter à ce type de faire ça. Se montrer comme ça à des passants ou à des gosses, c'est pour leur faire peur ou juste parce que ça l'excite lui ? Non, Matt comprendra jamais les réelles motivations de ce genre de personne.

A peine arrivés au poste, Mattéo s’était dirigé vers la salle de pause. Du coup je l’avais rejoint quelques instants après, lui disant que c’était bon d’être revenu au chaud, et aussi de ne pas être sortis pour rien. Mattéo me dit ensuite qu’il espérait vraiment que ce type n’est pas de casier. Et oui, car si c’était le cas et bien on était bon pour aller chez lui. Puis Mattéo fit un commentaire sur ce type et surtout sur son comportement « Je ne comprends pas non plus… Il y a parfois des choses inexplicables tu sais… » Oui surtout dans ce qu’on pouvait être amené à voir dans ce métier. C’était dur, surtout au tut dé but, mais maintenant certaines chose ne me choquait plus, en revanche j’avais toujours du mal avec certaines affaires. Cela dépend du caractère je suppose.

Je lui adressai alors un léger sourire, et dit « Je vais aller voir ce qu’il en est » dis-je en prenant ma tasse de café et en allant à mon bureau. Ce type avait-il un casier déjà ? Si oui était-ce pour les mêmes raisons que son arrestation de ce matin ?

Matt et Cassia semblaient ne pas comprendre ce genre de comportement. Et Matt en le disant à Cassia pensait que peu être elle saurait lui expliquer, mais visiblement ce n'était pas le cas. A croire que personne à part ce genre de personne ou peu être même les psy ne pouvaient expliquer ça. Quoi qu'il en soit, Matt n'avait pas spécialement envie de croiser à nouveau ce type, c'était bizarre, du moins pour lui.

Cassia lui fit savoir qu'elle allait retourner à son bureau pour voir si le type avait un casier ou non. Et Matteo la suivit, s'installant derrière elle et attendit de voir ce qu'il en était, pas la peine d'être deux sur deux pc différents pour regarder la même chose. Visiblement il n'avait pas de casier, il n'était pas ficher, du moins sa photo et son nom ne correspondait à personne de connu de leur service. "- On va rester au chaud encore un moment" c'est ce qu'il murmura à Cassia avant de partir et de retourner s'installer à son bureau. Dans le fond il était bien content.

J’étais donc reparti à mon bureau, vérifier si le type qu’on venait d’amener au poste avait oui ou non un casier. Une fois installé au bureau, je fis alors quelques recherches via l’ordinateur. Mais rien du tout. Ce type n’avait donc apparemment aucun casier. Pas la peine de le dire à Mattéo puisque ce dernier se trouvait à côté de moi pendant les recherches. Et ce qu’il me dit avant de retourner à son bureau me fit sourire « Oui , c’est peut-être pas plus mal » . Habituellement je n’aimais pas rester au poste, mais avec ce froid, disons que mon avis changeait en fonction du temps.

Je m’occupais alors comme je le pouvais, buvant de temps en temps une gorgée de café. Et un petit moment plus tard un collègue arriva « Hey ! Vous avez appris la nouvelle !? » Je le regardai un peu surprise puis posai mon regard sur Mattéo. Mais lui non plus ne savait pas apparemment de quoi il s’agissait. J’esquissai un léger sourire « Non, mais quelque chose me dit que tu ne vas pas tarder à nous l’apprendre » Qu’est-ce que c’était ? Un potin qui venait de sortir ? Si c’était ça, ça ne m’intéressais pas vraiment. « L’affaire à San Francisco, un véritable échec, leur couverture n’a pas fonctionné, Hampton est pris en otage avec un collègue de là-bas ». Je perdis alors mon sourire. Non ce n’était pas un potin comme je le pensais, ni une plaisanterie, rien de tout ça. Et sur le coup, je ne savais plus trop quoi dire. Je me demandais aussi comment ça pouvait-être possible. Cela faisait seulement un peu plus d'une semaine que Hampton était partit.

"- Ouep !" et Matt repartit donc à son bureau, pour s'occuper comme il pouvait. Faisant quelques recherches toujours sur la même affaire, celle de la boite de nuit de l'autre fois et le type qu'il avait cru reconnaitre, au moins ça l'occupait bien et il voyait moins le temps passer.

Et puis au bout d'un moment il fut dérangé par une voix qui venait leur parler, comme en général quand y'a des potins et Matteo au début ne releva pas, mais ce n'est qu'ensuite quand Cassia parla qu'il leva les yeux. Le collègue semblait plus sérieux que quand il parlait potins, parce que oui les mecs aussi ça aime raconter des potins, tout autant que les filles d'ailleurs. "- Oh la tuile !" et Matteo fronça les sourcils, prenant un air franchement ennuyé parce qu'il l'était vraiment. Même s'il n'avait pas trop apprécié l'attitude de Hampton l'autre fois vis à vis de Cassia, il n'appréciait pas non plus d'apprendre ça. Son regard se posa sur Cassia avant de revenir à leur collègue qui venait de parler. "- Et tu penses qu'ils ont une chance ?" parce que c'est bien beau de raconter des trucs comme ça mais si c'est pour qu'à la fin le mec soit tué, ça fait chier. Ils avaient du personnel compétant là-bas mais s'il le fallait Matt ne refuserait d'aller donner un coup de main, mais c'est clair qu'on leur demanderait pas. Et puis bon, Matt ne peu pas nier qu'il déteste entendre ce genre de chose, risquer de perdre un collègue aussi détestable qu'il soit, c'est quand même toujours un collègue et puis ça veut aussi dire qu'ils ne sont pas à l'abri qu'ils risquent leur vie. Ca les rappel toujours à la réalité. "- J'espère que ça va bien se finir tout ça..."

Ce petit moment de calme avait été interrompu par un collègue qui était venu nous apprendre une nouvelle. Une nouvelle à laquelle je ne m’y attendais vraiment pas. A vrai dire, je m’étais plus ou moins faite à l’idée que c’était Hampton qui était parti et non moi. Alors cette affaire m’était tout de même sortie de la tête. Je fus très surprise d’apprendre ce genre de nouvelle, et ce n’est que quand Mattéo prit la parole que je sortis de mes pensées. Et lorsque Matt lui demanda si il pensait qu’ils avaient une chance, notre collègue répondit « J’espère, une équipe de renfort de San Francisco a été envoyé pour les aider. J’en sais pas plus pour le moment ». Je relevai alors la tête et dis à mon tour « Tiens nous au courant ». Il me fit signe que oui et repartit à l’étage de dessous.

Je ne savais pas si je devais me sentir coupable ou chanceuse. Oui chanceuse car c’est moi qui aurait dû être là-bas, et coupable car … c’est moi qui initialement aurait dû être là-bas et pas Hampton. Certes, on se prenait quelques fois la tête, mais ça restait un collègue avant tout. Alors je ne lui souhaitait aucun mal non plus.

Matt l'écouta répondre à sa question et répondit à son tour. "- Oui, tiens nous au courant." Matt ne voulait pas non plus que cet idiot d'Hampton finisse dans un cercueil, il ne le souhaitait à personne. Le collègue finit par repartir d'où il venait de Matt regarda Cassia qui semblait ailleurs.

"- Hé Cassy me dit pas que tu culpabilise ?" il espérait franchement que ce ne soit pas le cas, parce qu'il n'y avait pas de raison, on lui avait retiré cette affaire donc elle n'était pas responsable de ne pas avoir été choisi. "- Et ça ne serait peu être pas arrivé si c'était toi qui était partit alors ne prend pas tout ça pour toi, ok !?" il espérait aussi que ses paroles allaient la faire redescendre un peu parce qu'elle semblait vraiment ailleurs et c'était un peu ennuyeux. "- Cette tête de mule va s'en sortir, t'en fait pas pour lui." là Matteo prenait des libertés, parce que franchement les prises d'otages en général ça ne finissait pas vraiment bien.

Je dois bien avouer que je ne m’attendais absolument pas à ce genre de nouvelle. Du coup, j’avais demandé à notre collègue de nous tenir au courant quand même. Ce n’était jamais amusant d’apprendre qu’un de nos collègues risquait peut-être sa vie. Puis lorsque Mattéo m’adressa la parole je levai les yeux vers lui, et il ajoutait ensuite que ça ne serait peut-être pas arrivé si c’est moi qui serais allé là-bas. Alors que je ne devais pas prendre tout ça pour moi. J’acquiesçai alors légèrement de la tête tout en lui adressant un léger sourire. Un sourire qui se voulait être rassurant. « Oui tu as sans doute raison ». Quoique je ne voyais pas trop pour quelle raison ça ne serait pas arrivé avec moi. Quoique, en fait on ne pouvait pas savoir. Personne ne pouvait savoir.

Puis Matt me dit de ne pas m’en faire pour lui, qu’il allait s’en sortir. Je souris légèrement à la façon dont Matt l’avait appelé. « Ouai… » Bon on ne peut pas dire que j’étais totalement convaincue, car je n’étais pas dupe, des fois ce genre d’affaire ça pouvait tourner mal, très mal. Je remis alors le nez sur l’ordinateur, essayant de me concentrer à nouveau que ce que je faisais.