The wait is over |Cailee

Aujourd'hui était une journée tout ce qu'il y avait de plus normal pour Sebastian, m'enfin c'est ce qu'il avait cru. Le mécanicien avait reçu un appel un peu plus tôt dans la journée et avait dû partir avec la dépanneuse pour aider un couple de voyageurs dont la mini-van avait dérapé dans un arbre. Cela avait pris un moment au coureur de jupons, mais il était finalement parvenue à déplacer le van. Une fois terminer il prit la route du garage pour estimer les dégâts et c'est seulement une fois arriver là-bas qu'il jetât un coup d'œil à son cellulaire. Quelle ne fut pas sa surprise de voir sa boîte vocale pleine. Il haussa un sourcil espérant que ce n'était pas un de ses coups d'un soir qui avait pété un plomb. Il perdit presque l’équilibre après avoir entendu le premier message, puis il en écouta d'autres et après avoir entendu celui de Hunter il réalisa enfin que s'était vrai. Il dit a son collègue qu'il devait partir, sans plus d'explication et sauta sur sa moto. Il roula entre les voitures, bâcla ses stops, tout pour arriver plus vite à l’hôpital. Une fois arrivé il courut comme si sa vie en dépendait dans le parking, dans les couloirs et prit même les escaliers, sans prendre compte des employés qui s'époumonaient sur lui. Une fois devant la chambre il avança devant la fenêtre et put enfin la voir, sa sœur adorer, celle qu'il pensait morte depuis longtemps. Le brunet s'approcha quand il s’aperçut qu'elle le regardait, on ne pouvait pas dire que sont arrivés avait été des plus subtile, mais il s’arrêta et appuya une main sur le cadre de porte et l'autre sur sa cuisse, haletant. Je... ouf... Désolé... j'étais au travail et... Dit-il saccader, à moitié parce qu'il était essoufflé et l'autre car il ne savait pas quoi lui dire après tout ce temps.

Hunter était parti ; ne restait plus qu'elle dans une chambre froide, et le bip incessant des machines qui l'entourait. Cailee attendait. Elle savait que, dans les prochaines jours, beaucoup de personnes viendraient certainement à son chevet, mais elle attendait quelqu'un en particulier. Les genoux ramenés au torse, elle scrutait la porte de sa chambre. Elle essayait de deviner ses habitudes mais, après vingt ans, Cailee se doutait que Sebastian avait adopté une nouvelle routine. Alors, elle ferma les yeux et compta les secondes, juste pour s'occuper. Hunter l'avait appelé, il devait être en route, certainement. Elle tenta de visualiser les rues de Sidebay mais elle ne convoquait que des images floues. Soudain, des pas retentirent dans le couloir de l'hôpital - lourds, résonnants. La jeune femme ouvrit les yeux et fixa à nouveau la porte.
Bientôt.
Dans un état second, son frère arriva à sa porte et il lui semblait alors que rien n'avait changé. Elle sentait que sa phrase n'avait aucune fin - elle-même ne savait pas quoi lui dire. Lentement, elle se leva et s'approcha de lui. Elle s'était toujours sentie minuscule lorsqu'elle se comparait à son frère et aujourd'hui n'était pas une exception. « Ça fait longtemps. » C'était tout ce qu'elle avait trouvé à lui dire. Une évidence, une banalité. Pour dédramatiser, peut-être. Prenant son courage à deux mains, elle s'avança encore et le prit dans ses bras. Son esprit n'était plus habitué aux gestes tendres et elle mit quelques instants avant de se sentir à l'aise. Mais elle était là. « Bordel Seb... Si tu savais... » Mais elle-même ne savait pas quoi dire ou penser. Chaque instant depuis sa libération semblait être un rêve.

Une fois son souffle redevenu à peu près normal il releva la tête pour regarder sa sœur. Il n'en croyait pas ses yeux. Sebastian n'avait jamais été un optimiste et c'est pourquoi il avait toujours assumé qu'elle était morte. Après 20 ans qu'est-ce qu'on pouvait espérer de plus. Toujours la main appuyée sur le cadre de porte il contemplait les traits de son visage. Il était plus mature, beaucoup plus mature, mais toujours le même que dans ses vagues souvenir. Le brunet la regarda s'approcher de lui doucement, Oui... sa fait longtemps, répondit-il à cette phrase plutôt banale quand on n'avait pas vu quelqu'un depuis 20 ans parce qu'elle avait été kidnapper, mais Seb n'avait jamais été fort pour exprimer ses émotions alors s'était probablement mieux comme ça. Il voulut lui sauter dans les bras, mais hésita pour le pas la brusquer. Puis finalement c'est Cailee qui lança l'étreinte. Elle était toujours aussi petite, elle n'avait surement pas grandit plus d'un ou deux centimètres depuis le temps. Il ne répondit rien et commença à lui passer la main dans les cheveux, comme il avait toujours fait pour rassurer Shannon. Il aurait pu être énervé, en fait, au fond il l'était. Il s'était toujours blâmé de ne pas avoir pu protéger sa petite sœur, mais il savait que Kay n'avait absolument pas besoin de quelqu'un en colère en ce moment. C'est aussi pourquoi il décida de ne jamais lui poser de questions sur ce qui s'était passé durant ces 20 ans. Bien sur, il l'écouterait si elle voulait lui en parler, mais il ne sentait pas la nécessiter de savoir, il n'était pas du genre à regarder dans le passer comme Hunter. Sebastian s'éloigna un peu de sa petite sœur pour la regarder dans les yeux. Toujours la main sur sa nuque, il passa doucement son pouce sur sa joue, Ça va ? Dit-il simplement ne sachant pas quoi demander d'autre.

Elle avait oublié à quel point les gestes réconfortants lui faisaient du bien, à quel point Sebastian avait toujours été doué pour la réconforter. A l'époque, Cailee n'avait vécu que des peines de coeur, mais il avait été un frère et un ami exemplaire. Même après ce qu'elle avait vécu, rien ne pouvait changer cela. La main qu'il passait dans ses cheveux lui donnait la soudaine envie de lâcher tous ses muscles et de rester là, à ne rien faire, pendant les prochaines heures de sa vie. Mais ils avaient beaucoup trop à se dire. Il desserra leur étreinte et la regarda dans les yeux, posant la question qui lui brûlait les lèvres. « Ça va. Ça aurait pu être pire. » Elle avait eu de la chance d'être en vie, d'avoir été un jouet pour l'homme qui l'avait séquestrée et d'avoir gagné un peu de son affection, juste assez pour ne pas être tuée. « Je ne veux plus y penser, pour l'instant. J'essaye déjà de réaliser que c'est vraiment fini. » Qu'elle était là, à l'hôpital, qu'elle avait vu Hunter et qu'elle était désormais avec son frère. « J'ai déjà posé la question à Hunter, mais j'aimerais savoir ce que t'as fait, toi, durant vingt ans. Histoire d'être à la page ! » Cailee aurait déjà assez de difficultés pour se réintégrer ; être au courant de tout ce qu'il s'était passé lui donnait un bien maigre avantage sur la situation. Elle alla s'asseoir sur son lit, épuisée d'être restée debout aussi longtemps, et tapota légèrement la place à côté d'elle. « Je t'écoute ! »

Le sourire du brunet, qui se voulait réconfortant, flancha pendant une seconde. Il n'aurait jamais pensé qu'une phrase aussi banale que "ça va" pouvait peser autant. Lui qui voulait rester simple et ne surtout pas lui faire penser aux vingt dernières années, était plutôt mal parti. Il la regarda un peu mal à l'aise, il n'était pas habitué à être aussi sérieux et cela ne lui allait pas très bien. Oh, je... voulais dire... en ce moment... physiquement... ou mentalement? ... m'enfin... laisse tomber... Seb était le genre de personne à toujours avoir une bonne réplique à sortir, pourtant en ce moment il n'arrivait pas à trouver les mots justes. Sebastian fut plutôt mal-à-l'aise face à la question de sa sœur, car premièrement il avait mis une fille enceinte quand Cailee était encore à sidebay, mais ne l'avait dit à personne. Il se sentait maintenant mal de ne pas lui avoir dit, car il ne lui avait jamais rien cacher d'autre. Deuxièmement, il avait un autre enfant, le petit garçon qu'il avait eu avec leur meilleure amie Lydia, mais il ne pouvait pas lui dire, puisqu'il avait promis d'emporter le secret dans sa tombe. Le mécano fut vraiment accablé de devoir recommencer sa relation avec sa sœur par un mensonge, mais il n'avait tout simplement pas le choix. Il alla la rejoindre sur le lit avant de commencer. Ok... par où je commence... Disons que... un an avant ton départ, j'ai mis une fille en cloque, mais celle-ci ne voulait pas de moi dans la vie de l'enfant, ce qui m'allait très bien. Puis, cette dernière a perdu la vie et j'ai eu la garde de ma fille malgré moi. Ce qu'au final je ne regrette pas du tout, ajouta-t-il rapidement, car il adorait vraiment sa fille. Nos parents mon laisser la maison pour que je puisse l’élever. Elle s'appelle Shannon, elle a maintenant vingt ans. Il arrêta de parler un instant pour laisser le temps à sa sœur d'assimiler l'information.