Now's the time to speak - Mattéo

Est-ce qu'il devait encore se justifier ? parce que bon là franchement il n'en avait pas vraiment envie et encore moins envie de lui dire ce qu'il proposait, parce qu'il commençait tout simplement à avoir froid, très froid. "- Je sais pas... mais qu'on arrête de se prendre la tête pour des détails, des choses sans intérêts.. enfin non...." et Matteo soupira, se rendant compte que de l'intérêt ça en avait pour elle même si ce n'était pas forcément le cas pour lui. "- on devrait faire une pause... si on sort d'ici..." et il haussa vaguement les épaules, n'étant même pas sur que ce soit la meilleure idée qu'il ait eut. Mais dans le fond il l'avait dit depuis le début de leur relation. Pourtant ils géraient assez bien le privé et le travail, c'était juste Matteo qui gérait moins bien certaines choses. "- J'y peux rien si certaines choses me posent pas de problème alors que d'autres si..." et c'était bien ça le problème justement, ce qui les divisaient elle et lui. "- et peu être qu'on a besoin de ça, je sais pas..." ce n'était en rien définitif ce qu'il venait de dire, mais sans doute qu'ils avaient besoin de respirer l'un sans l'autre qui sait.

Du coup je n’y avais pas été par quatre chemins, et j’avais demandé à Mattéo ce qu’il proposait pour améliorer la situation. Mattéo dit alors qu’il fallait qu’on arrête de se prendre la tête pour des détails. Comme si on ne faisait que ça. C’était bien la première fois qu’on était en désaccord d’une telle façon pour quelque chose. J’allais répliquer quelque chose mais Mattéo continua sur sa lancée. Une pause ? Il était sérieux en disant cela ? J’en avais bien l’impression. Et bien au moins c’était radical. Puis Mattéo ajouta qu’il n’y pouvait rien si il avait du mal avec certaine chose. Moi non plus je n’y pouvais rien. Peut-être qu’on avait besoin de ça ? Et peut-être que non aussi. Enfin, c’est certain que ce que venais de dire Mattéo me faisait mal au cœur. Je lui lançai alors un bref regard, restant tout de même assez fière, ne voulant pas montrer ma peine, « D’accord.. » Qu’est-ce que je pouvais dire d’autre ? Dire que je voulais juste proposer une sortie sympas en tête à tête et cela se terminait en « break ». Je vins ensuite passer mes mains sous mes jambes, afin d ‘essayer de me réchauffer, car oui là j’avais très froid. Même mon cœur c’était soudainement refroidit…

Matteo voyait bien qu'elle n'était pas d'accord, pas besoin d'être bien malin pour comprendre qu'elle n'avait pas vraiment le choix avec ce qu'il venait de dire. Et en plus ça lui faisait mal de la voir réagir comme ça même si dans le fond elle ne réagissait pas vraiment.
Il ne pu pas faire autrement que venir s'agenouiller en face d'elle, posant ses mains sur les genoux de Cassia, par compassion mais aussi et surtout parce qu'il avait froid mais ce contact n'arrangea rien au contraire. "- Hé, j'ai pas demander à ce qu'on arrête tout, juste une pause, une petit pause.. le temps pour moi de faire le point dans ma tête, d'essayer de voir ce qui va pas, ok ?" il essayait de la regarder mais pouvait pas la forcer à lever les yeux vers lui. Sans ça il aurait l'impression d'être coincé, d'être sous pression et il ne pourrait pas faire le point dans ces conditions. "- Ca changera rien au travail, juste un peu de temps l'un sans l'autre... c'est tout.." bon ça voulait pas dire qu'au final ça s'arrêterait pas, juste que pendant un temps ce serait chacun pour soi et adviendra que pourra. Et si vraiment ils ont envie d'être ensemble à nouveau, ils devraient pouvoir réussir à le dire non ?
Sans doute qu'en fait tout ça, ça allait trop vite pour Matteo.

Je n’étais pas convaincue à cent pour cent que faire une pause allait nous aider, au contraire. Faire une pause allait-il aider Mattéo à comprendre pourquoi passer un week-end en tête à tête lui posait problème ? Je ne savais pas… Et pus d’ailleurs ça vaut dire quoi faire une pause ? J’avoue que c’est une expression qui voulait tout et rien dire. Et puis j’avais une fois encore du mal à comprendre, notre relation empiétait aucunement sur notre travail. Alors pourquoi faire cette pause ? Etait-ce encore un prétexte pour Mattéo et fuit ce qu’il pensait ou voulait réellement ? J’avoue être complètement perdue. Mattéo vint s’agenouiller vers moi posant ses mains sur mes genoux me rappelant qu’il n’avait pas demandé à ce qu’on arrête tout, qu’il s’agissait juste d’une pause le temps pour lui de faire le point. Je regardai alors Mattéo et dis « J’ai bien compris… » Mon ton était assez neutre, j’avais bien compris ce qu’il avait dit. Je ne faisais pas la tête ou quoi que ce soit. C’est juste que pas mal de question me venaient en tête. Mais là ce n’était pas trop le moment de penser à cela. J’avais trop froid. Mattéo ajouta ensuite qu’au travail ça ne changera rien, que ça sera juste un temps l’un sans l’autre. J’acquiesçais alors silencieusement à ce qu’il venait de dire.

Si elle avait bien compris tout ce qu'il venait de dire alors pourquoi il avait l'impression qu'elle capitulait ? c'était ce qu'il voulait ? non, ce n'était pas ce qu'il voulait, au final il aurait sans doute aimé qu'elle tente de convaincre que ce n'était pas une bonne idée que ça ne changerait rien au problème, qu'elle dise quelque chose. Oui, d'une certaine façon il aurait aimé ça, qu'elle ne soit pas du même avis que lui, qu'elle défende sa position mais comme elle ne disait rien ça voulait dire qu'elle était d'accord avec ça ? qu'elle pensait aussi qu'ils en avaient besoin ? Du coup Matteo ne savait plus trop ce qu'il devait penser ou non de toute cette histoire. Il ne mit à frisonner et c'était sans doute à cause de sa position.
Et il se releva, arrachant quelques emballages en cartons et retirant les contenus pour venir déposer les cartons contre le mur et les aplatir, ça ferait toujours une légère isolation entre le mur gelé et eux. Et il s'y installa, invitant Cassia à faire de même, bien sur elle serait juste à côté de lui si elle acceptait. "- viens par là , on va essayer de rester au chaud." il espérait vraiment qu'elle accepte parce qu'il pourrait pas la voir se geler seule de son côté.

Je n’étais toujours pas persuadé que cette idée de pause soit merveilleuse. Comme quoi je n’étais pas la seule à avoir des idées mitigées. Mais si c’est vraiment ce qu’il voulait, à quoi ça servirait de protester ? Et puis je n’allais pas non plus me mettre à genoux, du moins façon de parler, pour lui dire de retirer son idée. Quand je lui avais demandé ce qu’il proposait pour améliorer cette situation, je n’avais pas du tout imaginé que sa solution soit aussi brutale et radicale. Faire une pause, tout ça pour quoi ? Pour qu’il arrive à savoir pour quelle raison il n’était pas vraiment partant. S’il n’avait pas voulu cette pause, il n’en aurait pas parlé…

Je regardai alors Mattéo prendre quelques bouts de carton, puis il vint le poser contre le mur. Je supposais que c’était pour créer une sorte d’isolation entre le mur si froid et son corps. Ce n’était pas idiot comme idée. La couche serait fine mais ça serait toujours ça. Et une fois installé, Mattéo me dit de venir vers lui, essayer de rester le plus au chaud possible. Je me levai donc alors pour me rasseoir quelques mètres plus loin, à côté de Mattéo. Je remis de suite mes mains dans mes poches, ces dernières ne supportant vraiment pas le froid, tout en repliant mes jambes. Dans cette position, j’avais l’impression d’avoir un peu plus chaud. Je fermai alors les yeux, me concentrant sur tout, sauf le froid.

Matteo se sentait mal maintenant, il avait sans doute été trop loin et Cassia semblait être ailleurs. Elle acceptait son idée mais ne semblait pas totalement d'accord avec ça et Matteo ne voulait pas que ça change quelque chose entre eux au travail du moins, parce que c'est clair que ça changeait quand même quelque chose.
Elle finit par venir s'installer près de lui mais elle était tellement silencieuse que s'en était dérangeant. Oui, un silence pesant, un silence qui vous rappel au combien vous venez de commettre la pire connerie de votre vie.
"- Dit moi quelque chose s'il te plait, parce que là ce silence me pèse..." et c'était bien ça le problème, Matteo ne pouvait pas tout avoir. Elle était sans doute sous le choc de ce qu'il venait de lui dire et il lui faudrait du temps pour se faire à l'idée. Mais ce n'était qu'une pause, quelques jours, semaines tout au plus.
"- Tu feras quoi si on sort de là ? tu prendras un bon bain chaud ?" c'était surtout pour faire la conversation et avoir l'impression qu'elle lui parlait encore qu'elle ne lui en voulait pas et peu être aussi pour garder son attention sur quelque chose, idem pour lui. Parce qu'en restant silencieux ils n'allaient pas tarder à se laisser emporter par le froid.

Installée près de Mattéo, sur les bouts de carton qu’il venait de poser, je m’étais retranchée sur moi-même. Fermant les yeux, essayant d’oublier ce froid. Mais Mattéo brisa le silence me demandant de lui parler car ce silence lui pesait. J’ouvris alors les yeux. Qu’est-ce que je devais dire ? Je n’en avais aucune idée. Mais heureusement Mattéo me posa une question, du coup j’avais quelque chose à dire « Oui, un bain chaud, et un bon café… » Je remarquai quand même le changement de Mattéo. Tout à l’heure il était persuadé qu’on ne sortirait pas d’ici, il était pessimiste. Et là il nous voyait peut-être dehors. D’où venait ce changement ?

Je soupirai alors, ayant froid, très froid. Je posai alors doucement ma tête sur mes genoux, qui étaient recroquevillé vers mon visage. Et j’ajoutai ensuite « Ma sœur est de retour en ville… » Oui je n’y en avais pas encore parlé. Ce n’était pas non plus le moment d’en parler, d’ailleurs pourquoi j’en parlais ? Le froid ça n’aide pas à la réflexion, je peux vous l’assurer…

Oui, ce silence pesait à Matteo, il se sentait coupable maintenant et il l'était d'une certaine façon. Il voulait juste qu'elle lui parle pour éviter qu'elle ne s'endorme et lui aussi parce que là mine de rien ça commençait vraiment à geler dur. Matteo avait de temps en temps les dents qui claquaient et faisait son possible pour pas se laisser aller de trop, même s'il savait que c'était simplement un mécanisme automatique du corps pour se réchauffer. Ce n'était pas agréable parce qu'il savait aussi que ça n'irait pas en s'arrangeant. Par chance, elle répondit à sa question et il ajouta histoire de ne pas la laisser parler simplement. "- Moi j'ai pas de baignoire mais c'est clair que si j'en avais une j'irais direct dedans, alors ce sera juste une longue douche bien chaude et une tasse géante de café bien chaud." Il eut un léger sourire à cette pensée, un saladier de café même.
Et puis elle lui dit que sa soeur était en ville et il se souvenait qu'ils en avaient vaguement parlé l'autre fois. "- Ah.. et tu trouves toujours ça louches ?" ce n'était pas tout à fait ce qu'elle avait dit mais ça y ressemblait en tout cas, d'après ses souvenirs.

Mattéo voulait que je parle, mais je ne savais pas trop quoi dire. Du coup quand il me posa une question c’est vrai que ça m’aida un peu. Je lui dis alors que oui une fois chez moi, je prendrai un bon bain chaud et aussi une bonne tasse de café. Mattéo me dit alors que s’il avait une baignoire il ferait pareil. Alors qu’il allait se contenter d’une douche et d’un café également. J’eu presque le réflexe de lui dire que si il voulait il pourrait très bien venir chez moi et prendre un bon bain aussi. Mais non, ça ferait étrange alors qu’il y a quelques minutes il avait proposé cette fameuse pause.

J’avais ensuite parlé de Becca et de son retour en ville. Je ne sais pas trop pourquoi d‘ailleurs. Et quand Mattéo me demanda si je trouvais ça louche. Du moins toujours louche. Car j’y en avais déjà parlé il y a de cela pas mal de temps maintenant. « Encore plus qu’avant… » dis-je tout simplement. Oui quelque chose n’allait pas, et je comptais bien le découvrir, si je sortais d’ici bien entendu. Je baissai ensuite ma tête, contre mes genoux fermant les yeux. Le froid me faisait presque grimacé désormais.

"- Je ne comprend toujours pas pourquoi tu trouves ça louche ?" clair que sur certains points autant elle que lui ont du mal à se comprendre et là pour lui c'est le cas avec sa soeur. Et il la regard l'air toujours aussi surpris par ce qu'elle vient de dire, il ne comprend pas et ça n'est pas prêt de changer. En même temps il sort ses mains des ses poches et attrape la main de Cassia qui se trouve à côté de lui et la force plus ou moins à venir la mettre dans la poche de sa veste, ça plus ça main à lui ça pourrait peu être l'aider à la réchauffer. Mais c'est sans compter qu'elle n'a peu être pas envie qu'il fasse ça et qu'elle pourrait donc la retirer. Mais s'il le fait c'est pour la garder au chaud, parce qu'il sent qu'elle va pas tarder à se laisser aller Cassy et là il pourra plus la ramener parce que lui fera pareil et si plus aucun ne lutte s'en est fichu d'eux.
Et Matteo il a pas envie, il a pas envie de rester enfermer là et de perdre Cassia de cette façon, même si c'est dur il veut sortir de là et vivre cette pause, en profiter pour faire le point, faire un bilan de la situation et essayer de savoir s'il est possible d'arranger les choses ou non.

Il y a un bon moment de cela quand Becca m’avait appelé en plein milieu de la nuit pour me dire qu’elle voulait rentrer à Sidebay j’avais en effet trouvé cela étrange. Mais mon intuition c’était confirmé en me retrouvant nez à nez avec elle au Vintage Hotel, alors que je ne savais même pas qu’elle était en ville. Vous trouvez ça normal vous ? Pas moi. Mattéo me dit alors qu’il ne comprenait pas pourquoi je trouvais ça louche. Et tout en disant cela je sentis sa main attraper une des mienne pour venir la mettre dans sa poche. A quoi jouait-il ? Je compris alors que c’était juste une stratégie pour essayer de nous réchauffer un peu. Je le laissai donc faire. Ça serait toujours ça, même si e ne sais pas si ça va nous réchauffer. « Peut-être parce qu’elle est parti de Los Angeles du jour au lendemain, sur un coup de tête. Et qu’elle n’a prévenu personne de son retour. Et que j’ai dû tomber sur elle par le plus grand des hasards au Vintage Hotel… » Ca faisait déjà pas mal de raison de trouver ça louche. Du moins pour moi.

"- Tu l'as dit toi même, elle est partit sur un coup de tête, donc là elle revient sur un coup de tête aussi. " ce ne serait pas la première que des gens font des choses sur un coup de tête. Matteo sait ce que c'est que d'être impulsif et de ne pas toujours tout calculer, il peut comprendre, mais c'est vrai que si cela inquiète Cassia elle doit avoir ses raisons. "- Elle a peu être fait de mauvaises rencontre ou elle est peu être revenu tout simplement parce que cette ville lui manquait, sa famille aussi..." Cassia était bien revenu elle, donc sa soeur pouvait  bien être revenue aussi non ? sauf que d'après ce qu'elle avait dit elle n'avait prévenu personne donc c'était pas la famille la raison. Mais quoi qu'il en soit il fallait parler alors autant le faire et tant pis si ça amenait une discussion voir une dispute, le but c'est de pas se laisser emporter par le froid. Ou peu être une histoire avec un mec aussi, ça peu arriver.

"- Je sais pas depuis combien de temps on est là mais on se les gèle." et c'était pas peu dire, Matteo se serra un peu plus contre Cassia, autant pour elle que pour lui.

Je pense vraiment avoir de bonnes raisons pour trouver le retour de Becca assez étrange. Elle devait me cacher quelque chose, c’est certain. Et peu importe ce qu’on pouvait me dire. Je sentais bien qu’un truc n’allait pas. Mais pour Mattéo tout semblait être normal, du moins pas de quoi s’inquiéter. Mais peu importe ce qu’il pouvait dire moi je sentais bien qu’il y avait autre chose q’un simple coup de tête. Je haussai alors légèrement les épaules mais très léger car j’avais l’impression de ne plus pouvoir bouger, ça me faisait presque mal d’ailleurs. Très désagréable comme sensation. « Si tu le dis.. » Mais bon je n’étais pas convaincue du tout.

Mattéo dit ensuite qu’il ne savait pas depuis combien de temps on était là, mais qu’on se les gelait. Oui ça il pouvait le dire. Et lorsque Mattéo se serra un peu plus contre moi, je le laissai faire. Bien que j’avais l’impression que mes membres allaient se briser au moindre mouvement. Je fermai alors à nouveaux les yeux, je n’en pouvais vraiment plus. Mattéo avait peut-être raison, personne n’allait se rendre compte à temps que nous n’étions pas rentrés. « j’en peux plus…» dis- je à moi-même tout en gardant les yeux fermés, mais je me doutais que Mattéo allait entendre vu qu’il était à côté de moi. Becca qui me cachait quelque chose, Matt qui voulait faire une pause, et nous étions enfermés dans une chambre froide. J'avais connu mieux...

Comme à chaque fois qu'il ouvrait la bouche depuis qu'ils étaient dans ce frigo géant, Cassia ne semblait absolument pas convaincu par ce qu'il pouvait dire et ça s'entendait à sa façon de répondre. On sentait qu'elle le faisait mais qu'elle n'y croyait pas une seule seconde.
Matteo soupira légèrement avant de se remettre à claquer des dents, se serrant toujours plus contre Cassia et finalement il posa sa tête contre la sienne, sentant qu'elle était en train de partir, il ne pouvait pas faire grand chose pour l'en empêcher, il était à peu près dans le même état de son côté. Il était gelé, il ne sentait plus ses doigts de pieds et ses doigts ça commençait tout juste à faire la même chose. "- reste avec moi.. parle moi.. t'as même le droit de m'insulter si tu veux, je peux comprendre... mais me laisse pas Cassy, m'abandonne pas maintenant..." Il aurait aimé la secouer un peu mais il n'avait plus la force de lever l'épaule ou même le bras, il arrivait encore à parler mais ça devenait difficile entre les claquements de dents et les reniflements.

De toute façon je pense que j’étais la mieux placer pour me rendre compte si Becca allait bien ou pas. Et là j’avais comme de gros doutes. Alors peu importe ce qu’on pouvait me dire, sur ce coup-là : je n’en ferais certainement qu’à ma tête.

Le froid était vraiment de plus en plus insupportable. Je n’en pouvais plus, d’ailleurs je me rendis compte que j’avais pensé à voix haute. Mais j’avais l’impression que tous mes membres étaient raides, et tout le faisait mal. Je sentis Mattéo poser sa tête contre la mienne. J’entendis aussi Mattéo me demande de lui parler, même de l’insulter, pourquoi je ferais ça ? Pour tout à l’heure ? Même si je l’aurai voulu je ne pourrais pas. Je voulais bien lui répondre mais même ma mâchoire semblait me faire mal, elle était engourdie et je ne voulais pas risquer de prononcer un seul mot. Je fis alors un léger signe de tête, mais je ne savais même pas si Mattéo allait le percevoir. La seule chose que je pouvais faire, c’était fermer les yeux ça ne demandais pas d’effort et c’était bien. Et je pouvais penser à autre chose, même si c’était difficile.

Il avait beau faire de gros efforts, elle ne semblait pas vouloir suivre, dommage parce que c'était important de ne pas s'endormir sinon ils allaient mourir de froid, surtout si personne ne venait les délivrer de leur prison glacée.
Matteo attendait quelques murmures de sa part au moins mais rien du tout, absolument rien du tout si bien qu'il continua de parler pendant qu'il y arrivait encore "- j'suis un bien piètre partenaire.. à cause de moi tu as déjà faillit mourir coincé dans un sous sol... mitraillé dans une baraque piégé... et maintenant.... dans un frigo.. si on s'en sort la prochaine fois ça sera quoi ?.... je te demande pardon pour tout ce que j'ai pu faire de mal... pour pas te comprendre.. à ta place j'aurai déjà changé de partenaire..." et Matteo avait finit lui aussi par fermer les yeux tout en parlant et sa voix se faisait de plus en plus lasse "- tu aurais pu tomber.. sur tellement mieux..."

Je n’aimais déjà pas le froid en temps normal, alors imaginez dans cette chambre froid. Un véritable calvaire. Je vous assure. Le froid engourdissait tous mes membres et même mon visage. Je pouvais ressentir des picotements sur ce dernier ainsi que sur mes mains. Le froid traversait facilement les vêtements. J’entendis alors al voir de Mattéo, mais cette voix ressemblait davantage à un murmure. Il fallait que je me concentre beaucoup pour écouter et suivre ce qu’il disait. Je l’entendis alors énumérer certaines péripéties qui nous étaient arrivé. Changer de partenaire, tomber sur tellement mieux. Je bougeai doucement, puis fis un effort surhumain pour prendre la parole « ne dis pas n’importe quoi… » dis-je dans un faible murmure à mon tour. Mattéo était un excellent partenaire, et ce qui avait déjà pu nous arriver n’était en rien sa faute. Il ne devait pas penser cela. Sinon je pouvais très bien dire la même chose de moi.

Vu que Cassia ne réagissait plus trop, Matteo ne pouvait pas lutter pour deux, alors forcément à un moment il arriva à son tour quasiment à bout de ses forces et n'arrivait plus à imaginer qu'on puisse les sortie de là, bon au moins le point positif c'est qu'il n'y aurait pas de pause entre eux puisqu'il n'y aurait plus rien. Mais ça valait mieux pas y penser.
Et quand il l'entendit murmurer qu'il ne devait pas dire n'importe quoi il répondit simplement "- c'est tellement vrai.." parce qu'il le pensait vraiment. Tout ça c'était sa faute, encore et toujours sa faute. Son ambition c'était à cause de ça qu'ils en étaient arrivé là tous les deux et ça même dans leur relation hors travail. Matteo soupira légèrement tout en essayant de bouger un peu ses jambes mais même ça il ne le sentait plus. Elles étaient pourtant toujours là juste très engourdies et puis sans doute que c'était parce qu'il venait de faire un effort surhumain pour bouger qu'il entendit du bruit, ça devait venir de ses fringues congelés ou bien du carton sur lequel ils étaient assis. Mais Matteo ne chercha pas plus loin.

Ce n’était pas le moment pour Mattéo de se blâmer. Pourquoi faire d’ailleurs ? Il était un excellent coéquipier, et j’avais confiance en lui, c’était très important. Alors j’avais tout de même trouvé la force de lui dire qu’il disait n’importe quoi. Je ne pensais absolument pas cela de lui. Bien au contraire. Mais Mattéo semblait et toujours obstiné, décidément même dans ce genre de moment il voulait avoir raison. Je fis alors un léger signe de tête en signe de protestation. Puis j’entendis du bruit. C’était mon imagination, ou alors le fait que j’ai bougé ma tête ? Mattéo avait bougé aussi, ça venait peut-être de la également.

Mais quelques secondes plus tard j’en tendis de nouveau du bruit, j’ouvris alors les yeux difficilement. « Matt… » Mais rien d’autre ne pouvait sortir. C’est comme si on frappait à la porte. Et un court instant plus tard j’entendis et vis cette dernière s’ouvrir. C’était vraiment la réalité ? La porte s’ouvrait, je vis alors quelqu’un arriver aussi. On allait pouvoir sortir d’ici ? J’en avais bien l’impression.

Matteo ne captait plus grand chose, il avait mis les sourdines et n'arrivait plus à rien, ni à réfléchir ni même à parler. Il avait déjà largement trop parlé de toute façon et comme souvent il disait des choses qui ne plaisaient pas à Cassia mais c'était sans doute aussi pour la faire réagir, sauf que lui n'avait plus la force de continuer. Il lâcha juste un "-hummm" quand elle l'appela par son prénom. Et il ouvrit difficilement les yeux, grelottant à nouveau, claquant des dents même, puis il ferma à nouveau les yeux.

Et puis quelques dizaines de minutes plus tard ils étaient assis à l'arrière d'une ambulance, couverture de survie sur eux, porte fermée et tout un tas de personne bougeaient autour d'eux. Matteo avait du raté quelques minutes, il avait comme un trou noir en fait, des souvenirs, un rêve, quelque chose d'irréel. C'est sans doute la chaleur de la couverture qui le ramena à lui et il se sentit presque obligé de demander "- Cassy ?!" alors qu'il cherchait où elle pouvait se trouver.

Alors que je ne m’y attendais pas, alors que franchement je pensais qu’on allait vraiment mal finir dans cette chambre froide. J’entendis du bruit. Et quelques instants plus tard, la porte s’ouvrit enfin. Enfin quelqu’un nous avait trouvé…

Il faisait bon chaud là où je me trouvais, j’étais bien les yeux toujours fermés. Mais je n’avais plus froid, non au contraire. Pour quelle raison ? Peu importe, j'étais trop bien de cette façon pour bouger ou même ouvrir les yeux. C'était tellement plus agréable que ce que j'avais pu ressentir tout à l'heure. Puis une voix me fis revenir à moi « Je suis là… » . Mais cette voix je la connaissais : celle de Mattéo. J'ouvris alors difficilement les yeux, et tournais alors légèrement el visage pour y voir Matt. Assis aussi à côté de moi. Je mis de bonnes secondes avant de réaliser que je n’étais plus dans cette chambre froide, mais dans une ambulance, couverture de survie sur moi. Cette dernière était sur place, la porte était fermée et j’entendais du monde parler à l’extérieur. Nous étions donc sortis d'affaire ? Ca m'en avait tout l'air. Je soupirai alors en guise de soulagement. oui j'étais soulagée que tout cela ce soit bien terminée.

Elle était là, à coté de lui et il ne l'avait même pas remarqué. Il faut dire que l'espace d'un moment il s'était totalement déconnecté et d'une certaine façon ce n'était pas plus mal. Leurs armes avaient été récupérées, leurs téléphones aussi mais ça pour Matt c'était le cadet de ses soucis. Quand il compris qu'elle était là et qu'elle allait bien, du moins autant qu'il soit possible d'aller dans ces conditions il lui dit simplement avec un peu de soulagement dans la voix "- tu vas pouvoir prendre ton bain maintenant." quand à lui il mettrait au moins deux jours à se réchauffer ça c'était certain mais il prendrait une douche, une lente douche brulante et s'endormirait avec deux ou trois couvertures sur lui ça c'était plus que sur.
Le rapport tout ça ils s'en occuperaient demain. De toute façon ils allaient devoir subir une petite visite médicale et ensuite on les raccompagnerait chez eux et ils pourraient reprendre le cours de leur vie, loin l'un de l'autre puisque Matteo l'avait demandé. Il en arrivait presque à le regretter sur le moment.

Apparemment nous étions bel et bien dans une ambulance. Il y avait pas mal d’allé et venues à l’extérieur de celle-ci. Comment nous avait-il retrouvés ? Bonne question. J’avais un peu de mal à croire qu’on s’en était sortis. Mes membres ne me faisaient plus aussi mal que tout à l’heure, mon visage était beaucoup moins engourdi. C’était nettement plus agréable. Quand Mattéo vint me parler pour me dire que j’allais pouvoir prendre mon bain maintenant, je le regardai quelques secondes « Oui, et toi ta douche chaude… » On était vraiment en train de parler de ça ? Apparemment oui. Ce bain j’aurai nettement préféré le prendre avec lui, ou même cette douche. J’aurai également aimé prendre une bonne tasse de café couverte d’une énorme couverture en sa compagnie. Mais non. Après tout cela, chacun rentrerai chez soi.

Je me redressai alors légèrement, et là un ambulancier ouvrit la porte pour entrer dans cette dernière. Il nous annonça qu’il devait nous ausculter une seconde fois avant de donner son feu vert pour que l’on puisse rentrer chez nous. Pas besoin d’hôpital alors et c’était tant mieux dans le fond. Il commença alors par moi, je e laissai donc faire, j’avais hâte de rentrer chez moi et d’oublier cette journée. Il s’occupa ensuite de Mattéo, et lorsque ce fut terminé il nous donna son feu vert pour qu’on puisse rentrer. Je retirai alors la couverture que j’avais sur moi. Et vis que mes affaires, arme, téléphone, badge, étaient à côté de moi. Je repris donc ces derniers par la même occasion.

Oui, sa douche chaude. Matteo regarda Cassia et aucun sourire s'apparut sur son visage et cela n'avait rien à voir avec le froid et ses muscles qui étaient encore engourdis, non, c'était juste parce qu'il prenait conscience des faits, de la réalité. Cette idée de pause était une mauvaise idée mais c'était trop tard pour revenir en arrière.
Ils furent interrompu par un infirmier qui leur fit passer un petit contrôle et ensuite la porte de l'ambulance resta ouverte et Simons entra. "- Je vais vous raccompagner chez vous les jeunes, vous inquiétez pas pour la voiture c'est mon collègue qui la ramène au QG" et il leur fit signe de bien vouloir sortir de là et de monter dans sa voiture qui était à quelques mètres avec le chauffage à fond. Il avait la bonté de les raccompagner chez eux, alors il valait mieux en profiter. "- Allez on se magne Stevens, doit faire au moins 32 degrés là dedans et je crois que je ne supporterais pas cette chaleur pendant très longtemps." et il leur fit un léger sourire alors que Matteo retira seulement la couverture de sur lui. Il n'avait aucune envie de bouger et encore moins de changer de véhicule. Il était bien lui là où il était. Et puis bouger ça signifiait que tout ceci était bien réel.
Il prit malgré tout son arme, son téléphone qui était à côté de lui et finit par monter à l'arrière de la voiture en compagnie de sa partenaire.